Alors que les offres triple play se multiplient en Europe, le cabinet Forrester publie deux études sur les revenus qu'elles génèrent. Il distingue ainsi l'accès Internet et la télévision sur IP, en prévoyant l'évolution de la situation dans 17 pays européens sur les dix prochaines années. Le champ d'étude se limite au haut débit résidentiel.
En moyenne, 93 % des revenus des opérateurs viennent de l'accès
Internet. Des revenus qui varient du simple au double selon les pays. L'ARPU (chiffre d'affaires moyen par utilisateur) va de 17,6 euros en Finlande, où la concurrence est vive et le marché mature, à 36,5 euros en Norvège, en passant par 24,4 euros en France, (soit moins que la moyenne européenne de 26,12 euros).
Avec la maturation des différents marchés, l'ARPU devrait diminuer progressivement dans les dix prochaines années, de 1,9 % par an. Mais le cabinet d'études prévoit un recul très variable selon les pays. Les opérateurs présents en Belgique, Luxembourg, Irlande, Espagne ou Grèce verraient leur ARPU diminuer de 3,5 % par an en moyenne. A l'opposé, la baisse en France, aux Pays-Bas, en Suède et en Norvège devraient être limitée à 0,7 %.
Forrester Research se montre en revanche plutôt pessimiste sur la rentabilité de l'IPTV pour les opérateurs.
Il constate que si 11 des 17 opérateurs historiques la proposent, ils ont peu d'utilisateurs. Selon ses prédictions, un abonné européen à l'xDSL ou la fibre sur quatre disposera de l'IPTV dans dix ans. Un taux de pénétration qui devrait aller de 13 % seulement au Royaume-Uni, où la concurrence de la télévision par câble rend l'IPTV moins attractive, à 33 % en France.
Etant donné cette pénétration limitée, les opérateurs ne devraient pas profiter de revenus importants avec la télévision sur IP. La France serait la mieux placée, avec 19,59 euros de revenu net annuel dans dix ans, suivie des pays du Sud de l'Europe. Les opérateurs d'Europe du Nord, en revanche, auront des revenus net limités, avec seulement 4,91 euros en Belgique et au Danemark. Le cabinet d'études conseille aux opérateurs d'inclure les services télévision dans des stratégies uniquement défensives. Il rappelle cependant que les opportunités varient considérablement d'un pays à l'autre. En France, ces services à valeur ajoutée
seraient au contraire très rentables pour les FAI. |
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