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Peter Fleischer (Google) : "Google prône un durcissement des lois sur la protection des données"
Le juriste en charge des questions de vie privée chez Google Europe revient sur les mesures concrètes engagées par Google pour protéger la confidentialité des internautes et son indépendance.   (29/01/2007)

JDN. Gmail pour les e-mails, Google Calendar pour les agendas, Google Reader pour les fils RSS : cette multiplicité d'applications complémentaires ne fait-elle pas passer Google pour Big Brother ?
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Peter Fleischer. Il y a eu une polémique sur Gmail au moment de son lancement car le service est financé par de la publicité contextualisée en fonction du contenu des mails. Nous avons alors expliqué que personne ne lisait les messages mais que cette tâche était dévolue à un programme automatique. De même, aucune information n'est conservée et le profil des internautes n'est pas mémorisé par ce programme.

La controverse s'est ensuite calmée au fur et à mesure que les utilisateurs se sont familiarisés avec l'application. Il est vrai qu'Internet permet aux internautes d'utiliser de plus en plus d'applications distantes qui impliquent un stockage centralisé de l'information. Google est favorable au durcissement des lois qui protègent les données stockées sur un serveur d'entreprise et qui sont à l'heure actuelle moins restrictives que celles qui concernent les données stockées sur des PC. Les autorités gouvernementales américaines peuvent en effet y accéder de manière moins restrictive alors que les données stockées sur un PC sont protégées par le Quatrième Amendement.

La presse a récemment fait mention d'un projet interne de Google qui viserait à analyser le fond sonore d'une pièce pour pouvoir proposer des publicités en relation avec le contexte sonore. Il n'a cependant jamais été prévu qu'un tel projet soit mis en application. Vous savez, cet exemple illustre la créativité de nos ingénieurs qui disposent de 20 % de temps de recherche pour effectuer des projets personnels. En l'occurrence, ce projet d'analyse sonore ne correspondait pas à nos critères de respect de la vie privée des Internautes, c'est pourquoi nous ne l'avons pas mis en œuvre.

Vous avez pourtant dû faire des concessions pour pouvoir déployer votre activité en Chine ?

Nous avions un choix difficile. Soit laisser notre moteur accessible aux internautes chinois qui peuvent y accéder à l'international mais sur une base aléatoire en raison du grand firewall instauré par la Chine, soit le proposer en version conforme aux lois et réglementations chinoises. Nous avons dû faire un compromis. Mais Google.cn indique toujours si des résultats ont été censurés. Ce qui n'est pas anodin. Notez toutefois que des services tels que Gmail ou encore Google Spreadsheets, qui impliquent du stockage de données, ne fonctionnent pas sur des serveurs installés en Chine afin de préserver la confidentialité des données des utilisateurs chinois.

Le ministère américain de la Justice a déjà assigné Google en lui demandant de lui fournir des milliards d'URL et des millions de recherche en ligne dans le cadre d'enquêtes. Nous avons refusé en portant l'affaire devant les tribunaux. Ces derniers nous ont donné raison et nous n'avons dû fournir que 5.000 URL et pas de recherches. C'est un cas de jurisprudence important pour le respect de la vie privée.

Nous nous refusons à fournir des quantités massives de données aux autorités. Quand nous fournissons des données, c'est toujours dans le cadre d'enquêtes précises, de procédures judiciaires spécifiques, des cas de pédophilie par exemple, où nous transmettons à la justice un nombre limité d'informations pertinentes. C'est le cas en France. Nous avons d'ailleurs dans ce domaine une obligation de coopération analogue à celle des FAI.

Pourquoi ne pas permettre aux internautes de consulter et d'effacer en un clic les données nécessaires que vous collectez ?
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Aucun de nos produits n'exploite de données personnelles sauf mention contraire explicite dans la politique de confidentialité et aucune donnée sensible n'est exploitée sans le consentement express de l'utilisateur.

Nous proposons aussi l'outil Google Search History qui permet de consulter son historique de recherche, de la paramétrer ou d'en effacer le contenu. Centraliser les informations personnelles des internautes en un point d'accès unique serait une solution pire que le problème lui-même puisque l'on lierait des bases de données jusqu'alors séparées avec les risques de sécurité que cela peut comporter.

 
 
Guillaume DEVAUX, JDN Sommaire Le Net
 
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