Avec un total de 126 opérations de fusions acquisitions enregistrées dans le secteur NTIC, l'année 2006 est toute proche de 2000, une année record qui avait vu la réalisation de 144 transactions. "Le record absolu sera certainement battu en 2007", analyse Pierre-Yves Dargaud, le président de AP Management, société de conseil en fusions acquisitions spécialisée dans le secteur des SSII, qui vient de publier son baromètre annuel.
Le baromètre AP Management indique ainsi que le marché français des fusions acquisitions du secteur des NTIC (SSII, éditeurs de logiciels et sociétés de conseil) a connu une croissance de 25 % en valeur en passant de 1,023 milliard d'euros en 2005 (en excluant le rachat de taille exceptionnel de Unilog par CMG Logica) à 1,28 milliard d'euros de chiffre d'affaires cumulé en 2006.
Cette frénésie de rachats est notamment liée à l'atomisation extrême du secteur. La taille moyenne de la cible acquise a ainsi chuté de 19 % en un an pour s'établir à 10,2 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cette fragmentation du marché est à mettre au profit d'un cycle de croissance qui pousse les ingénieurs à créer leurs propres structures, une initiative facilitée par la baisse des barrières à l'entrée et des coûts sous contrôle. "Le marché français est un marché de PME et je suis d'ailleurs impressionné par la capacité des jeunes équipes de monter des projets nouveaux", précise Pierre-Yves Dargaud.
Cette résurgence des opérations de fusions acquisitions ne préfigure pas pour autant le renouveau d'une bulle technologique. "126 opérations enregistrées, cela reste marginal au regard du secteur qui compte par exemple plus de 2.000 éditeurs de logiciels dont le chiffre d'affaires est inférieur à 2 millions d'euros", explique le président de AP Management. La part du marché qui a effectivement changé de main en 2006 reste de 5,5 % pour un marché estimé à 23 milliards d'euros.
Les capitaux risqueurs ont également été nombreux à réaliser de bonnes sorties de portefeuille en 2006, et vont continuer à investir. "C'est une tendance pour 2007, les financiers vont monter au capital des sociétés technologiques et notamment auprès des éditeurs de logiciels", estime Pierre-Yves Dargaud. Raisons de cet engouement : des valorisations encore raisonnables dans un secteur en phase de consolidation. |
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