|
| | Sommaire
E-Commerce |
|
Sexy Avenue veut
consolider le marché du charme en Europe |
Le 2 avril,
les premiers échanges du titre DreamNex, éditeur du site de charme SexyAvenue,
auront lieu sur l'Eurolist. Valorisée 83 millions d'euros, la société tire son
succès de la VoD et prévoit de lancer un service de rencontres.
(29/03/2007) |
|
Depuis les débuts de
l'Internet grand public, la requête la plus populaire des moteurs de recherche
est le mot "sexe". Le Web pullule de sites de charmes, et pourtant aucune
société Internet de ce secteur ne s'était introduite en bourse en France. Cette
invraisemblance économique est désormais réparée. DreamNex, l'éditeur du
site SexyAvenue.com, vient de réussir une des plus importantes IPO du secteur
Internet de ces derniers mois en plaçant 25 % de son capital sur l'Eurolist d'Euronext,
se valorisant ainsi 83 millions d'euros. Soit un peu plus du double de ses 34
millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2006, pour un résultat
net de 3 millions d'euros. "Notre modèle économique repose sur la vente
de produits érotiques, comme la lingerie, les sex toys et les huiles de massage,
explique son président fondateur, Patrice Macar. Nous nous positionnons sur un
créneau haut de gamme, plutôt soft, afin de toucher le grand public." Représentant
un peu moins de 7 millions de chiffre d'affaires, l'activité marchande de la société
a profité du boom des sex toys ces dernières années. "Il y a deux ans, 50 % de
nos ventes se faisaient sur la lingerie, aujourd'hui les sex toys représentent
45 % de nos ventes", indique-t-il.
Mais
pour décoller, la société a surtout profité du haut débit.
80 % de l'activité de Sexy Avenue est générée par son offre de diffusion VoD.
Ainsi, depuis 2004 et la généralisation progressive de l'ADSL, la société a plus
que doublé son chiffre d'affaires. Au point de proposer ce qui pourrait bien être
la plus importante plate forme de VoD de France avec 62.000 abonnés adultes. "En
décembre dernier, 600.000 vidéos de 20 minutes en moyenne ont été diffusées",
déclare Patrice Macar. Créée en avril 1999, Sexy Avenue a été
rentable dès le mois de novembre de l'année suivante, pour ne jamais cesser
de croître. Pour Patrice Macar, "contrairement à la myriade de sites qui
existent sur Internet, nous avons toujours eu une démarche très professionnelle,
en travaillant sur la logistique, le positionnement de notre boutique et le service
client. Chez nous, les internautes ne sont pas effrayés de payer par carte bancaire."
C'est aussi pour gommer les craintes qui visent les sites de charme que DreamNex
s'est introduit en bourse. "Nous voulions gagner en crédit vis-à-vis de nos partenaires
bancaires", avoue-t-il. L'opération a aussi été pour lui l'occasion de se rassurer
sur l'attitude du marché face à une société de ce secteur. "Certaines personnes
prédisaient que les fonds institutionnels nous bouderaient, mais l'offre à leur
destination a été sursouscrite 10 fois et 75 fonds ont passé des ordres."
"Nous
préparons des rachats de sociétés très rentables" |
Evidemment, DreamNex compte surtout sur la bourse pour lever des fonds.
Notamment dans l'objectif de structurer un marché du charme sur Internet qui tarde
à se consolider. "Un grand nombre de sociétés gagne beaucoup d'argent
sur ce secteur, et elles ne sont pas chères car il n'y a personne pour les acheter."
Ainsi, les mastodontes du secteur aux Etats-Unis tardent à mettre les pieds sur
le Vieux Continent. Et en Europe, l'industrie pornographique s'est développée
timidement sur Internet. "Les plus gros acteurs en Europe sont allemands, comme
Beate-Uhse, un grossiste possédant un réseau de 320 boutiques pesant 300 millions
d'euros de chiffre d'affaires, mais peu présent sur Internet comme la plupart
de ses concurrents", analyse Patrice Macar. Grâce à cette IPO,
DreamNex a l'intention de se développer par croissance externe à l'étranger, notamment
au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne. "Nous discutons avec plusieurs sociétés
qui réalisent entre 2 et 10 millions d'euros de chiffre d'affaires par an et qui
sont toutes très rentables", explique Patrice Macar. DreamNex n'exclut pas non
plus des acquisitions en France, notamment pour lancer ses nouvelles activités
: les contenus mobiles et les rencontres coquines. L'objectif de Patrice Macar
est simple : "Mediamétrie nous attribue 600.000 visiteurs uniques par jour pour
18 millions de visites et 90 millions de pages vues en janvier. Notre objectif
est de profiter de cette audience et créer un cercle vertueux en multipliant les
offres." | | |