Après Auchandirect et Ooshop, c'est au tour de Telemarket d'élargir sa zone de chalandise. Mais le cybermarché a vu les choses en grand. D'une zone de livraison restreinte à Paris et à sa proche banlieue (Telemarket ne livrait que les départements 75, 78, 91, 92, 93 et une partie du 77), celui-ci est passé à la France entière, après trois mois de test en Picardie d'octobre à décembre 2006. Un pas que le supermarché en ligne a franchi avec l'aide de Chronopost.
"Nous sommes convaincus que les courses alimentaires sur Internet vont prendre une part significative dans la distribution de demain, explique Roland Coutas, PDG de Telemarket. Les consommateurs ont changé. Nous n'en sommes plus au modèle du mass market du début de la distribution. En revanche, les notions de service et de gain de temps jouent un rôle de plus en plus important dans les comportements de consommation."
Des aspirations qui ne sont d'ailleurs pas le seul apanage des franciliens. Depuis quelques mois, le cybermarché devait faire face à un nombre croissant de demandes émanant d'internautes habitant en dehors de la zone de livraison desservie par Telemarket. "72 % des visiteurs du site venaient de zones non livrées", ajoute Roland Coutas. Un volume de clients supplémentaires qu'il était difficile d'ignorer, surtout au regard des exigences de rentabilité de cette activité. Pourtant, ce déploiement ne devait pas être synonyme d'investissements trop lourds sous peine de fragiliser l'équilibre tout juste atteint par Telemarket.
Une équation difficile à résoudre, mais dont le cybermarché est venu a bout en choisissant, sur le modèle du cybermarché suisse LeShop, non pas de développer dans chaque région de France des entrepôts déportés et une flotte de camions, mais de faire appel à Chronopost. "Il nous a fallu huit mois de travail avec Chronopost et l'élaboration d'emballages sécurisés et isothermes certifiés par Cemafroid pour pouvoir lancer ce service en garantissant la continuité de la chaîne du froid", commente Roland Coutas.
| Des livraisons possibles dès le lendemain |
Cette organisation permet dès lors au cybermarché de continuer à centraliser la préparation des commandes dans son entrepôt de Pantin (20.000 m²) et de rentabiliser ses infrastructures, tout en s'assurant une couverture quasi nationale (la région centre restant relativement mal desservie) et une rapidité de livraison grâce aux agences Chronopost réparties sur tout le territoire. En effet, Telemarket s'engage à livrer dès le lendemain entre 8 heures et 13 heures toute commande passée avant 15 heures, le client devant simplement être présent à son domicile pendant ce laps de temps. Seule contrainte de cette formule : les produits surgelés sont pour l'instant exclus des commandes à destination de la province.
Parallèlement, pour permettre à ce service de se développer rapidement, le cybermarché a choisi de ne pas augmenter ses tarifs de livraison. Pour un panier d'au minimum 80 euros, le coût de la livraison est de 9,90 euros. Mais dès que celle-ci dépasse les 180 euros, elle devient gratuite. Par ailleurs, Telemarket propose deux formules d'abonnement : le market pass qui permet des livraisons illimitées dans le mois au prix de 14,70 euros par mois, et l'achat d'un e-carnet de 10 livraison au prix de 59,00 euros, la livraison revenant alors à 5,90 euros.
Enfin,
le cybermarché a révisé à la baisse les prix de 1.500 produits figurant parmi les plus achetés afin de pouvoir être comparés à ceux d'un supermarché de province. "Notre objectif n'est pas d'être le moins cher sur tout, prévient Roland Coutas, mais d'offrir un référentiel de prix auquel le consommateur pourra se reporter pour lui permettre de comparer avec les prix des magasins implantés dans sa zone de chalandise."
Fort d'un assortiment de 10.000 articles allant de l'épicerie sèche, aux liquides en passant par les produits frais et les produits surgelés, Telemarket dispose aujourd'hui d'une base de 100.000 clients actifs et a réalisé en 2006, un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros. Son panier moyen s'élève à 170 euros et il effectue environ 1.550 livraisons par jour. Pour autant, celui-ci n'a pas encore atteint l'équilibre global sur une année d'exercice, mais il compte l'atteindre en 2007, année pour laquelle il table sur un chiffre d'affaires d'au moins 80 millions d'euros.
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