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Frank Leprou
Directeur général
Fnac Direct |
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Frank Leprou
"Nous travaillons sur le retrait en magasin et les ventes croisées"
Logistique, synergies avec les magasins, projets, diversification, concurrence... Le directeur général de Fnac.com s'est prêté au jeu des questions-réponses avec les internautes.
(07/07/2005) |
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Vous avez annoncé une croissance de 46 % de votre chiffre d'affaires sur les cinq premiers mois de 2005. Cela fait quel chiffre d'affaires ?
Frank Leprou. Nous ne communiquons pas sur les chiffres d'affaires en cours d'année, cela correspond à notre croissance comparée aux cinq premiers mois de 2004.
Quelle est la part des produits culturels dans le chiffre d'affaires de Fnac.com ? Est-ce la même structure de vente qu'en magasin ?
Les produits culturels ont été lancés dès l'origine sur le site en 1998, ils sont donc encore prépondérants dans notre chiffre d'affaires mais la croissance des produits techniques est à ce jour très supérieure : 60 % à comparer à près de 40 % pour les produits éditoriaux. Cette structure de ventes se rapproche peu à peu de celle des magasins.
Quel impact pour Fnac avec le lancement du nouveau magasin d'électronique grand public d'Amazon.fr ?
Amazon est un concurrent que nous connaissons déjà bien. En ce sens nous sommes attentifs à leurs derniers développements qui confirment la pertinence de notre offre produits. Nous avons cependant des idées et des innovations que nous préparons pour continuer à garder notre avance sur ce secteur.
Comment analysez-vous la concurrence ? Amazon, Alapage...
Ces concurrents s'orientent aujourd'hui vers un modèle proche du nôtre. Cependant, nous disposons d'une large gamme de produits techniques et d'un modèle clic et magasin qui fait aujourd'hui notre particularité et notre succès.
Comment vont vos activités en dehors de la France ?
Nous sommes présents dans le monde entier à travers Fnac.com mais également par des sites propres dans chaque pays dans lesquels nous avons ouvert des magasins. Chaque pays suit un développement conforme à la maturité de l'Internet localement.
Le dernier livre que vous avez lu, c'était quoi ?
La biographie de Napoléon par Max Gallo, un grand retour sur l'histoire de l'Europe en préambule aux débats en cours.
Fnac.com en market-place, possible ou pas ?
Pourquoi pas ? Il n'y a pas de tabou à étudier toutes les opportunités...
Alapage, Priceminister, Amazon, tous des anciens spécialistes des produits culturels, se diversifient de plus en plus. Selon-vous, cette diversification a-t-elle des limites ? Et vous même, envisagez-vous de nouvelles diversifications cette année ?
La diversification assure une croissance à court terme mais doit trouver sa légitimité dans les gènes de la marque. Nous avons naturellement des projets pour continuer à étoffer notre offre de produits et services.
Quel est votre parcours professionnel ?
Sept années de conseil en particulier dans les domaines multimédia et l'interactivité, puis directeur de la stratégie du groupe PPR de 2000 à 2003, un passage à l'international comme directeur financier de Fnac Espagne, avant de rejoindre Fnac.com et ses formidables équipes en janvier 2005 !
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 Nous continuerons à étendre le téléchargement à d'autres familles" |
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Quelles sont ces nouvelles offres de produits et services ?
Nous sommes très présents sur le téléchargement de musique avec Fnac Music et nous continuerons à étendre cette offre à d'autres familles. Par ailleurs, notre modèle clic et magasin réserve encore de nombreuses possibilités de synergies et de services à offrir aux internautes.
Quel est le bilan que vous tirez du lancement de Fnac Music et quels sont les prochains développements que vous envisagez pour ce site ?
Fnac Music poursuit un très fort développement qui confirme l'appétit des internautes pour le téléchargement. Le site a par ailleurs été couronné par plusieurs prix pour récompenser son interface et son ergonomie.
Comptez-vous développer le commerce sur mobile ? Avec une offre large et des moyens de paiement directement sur mobile ?
Ce développement est naturellement à l'étude. Il convient cependant de le proportionner à la diffusion des téléphones mobiles et à une réelle appétence de la part des consommateurs.
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Fnac.com : le cinquième magasin en France" |
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A quoi correspond votre part de marché de la vente en ligne par rapport à votre chiffre d'affaires total ?
Fnac.com est actuellement le cinquième magasin en France avec entre 4 et 5 % du CA de la Fnac. Nous sommes déjà le premier magasin sur certaines familles de produits. La vidéo, les logiciels et les jeux rencontrent naturellement un très fort succès en ligne. Le livre est actuellement le deuxième des magasins en ventes réalisées.
Et si Surcouf vendait sur la nouvelle plate-forme d'e-commerce d'Amazon, vous diriez quoi ?
Quelle surprise !
Seriez-vous intéressé par le rachat de PriceMinister ? Une belle affaire non ?
PriceMinister est une très belle success story d'Internet. Notre modèle est cependant très différent et les synergies ne sont pas évidentes.
La net économie, c'est reparti ?
La net économie, en tout cas, s'est imposée ! Nous verrons encore beaucoup d'évolutions, peut-être quelques consolidations du marché...
Que pensez-vous des blogs ?
C'est un phénomène de société qui a un développement impressionnant. Sur le plan de la communication et de la liberté d'expression personnelle, c'est une grande innovation. Vous pouvez d'ailleurs vous connecter sur Fnac.com pour déposer vos commentaires sur les produits et échanger avec d'autres internautes depuis l'origine du site.
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Les affiliés représentent moins de 5 % de nos ventes" |
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Pourquoi la Fnac est-elle presque toujours plus chère de 5 à 10 % par rapport à Rueducommerce et Pixmania sur les articles informatiques dans Kelkoo ?
La Fnac dispose d'un grand nombre d'offres spéciales et chaque adhérent dispose de remises de 6 et 10 % sur ses achats, ainsi que de points de fidélité qui lui permettent d'obtenir des chèques cadeaux. Notre modèle est différent, il offre par ailleurs de nombreux services que nous sommes les seuls à proposer : service après vente en magasin, reprise des équipements anciens avec Exnéo...
Sur votre chiffre d'affaire total, quel est le pourcentage généré par vos affiliés ?
Les affiliés représentent une part réduite, moins de 5 % de nos ventes, mais représentent un canal de recrutement très intéressant.
C'est quoi la plus belle vente sur Fnac.com sur ces cinq premiers mois ?
Nous avons réalisé une très belle vente flash le mois dernier avec un disque dur LaCie 250 Go, pour 139 euros : un succès monstre !
Fnac.com, c'est combien de salariés aujourd'hui ?
Nous avons environ 250 collaborateurs qui travaillent pour Fnac.com.
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Rentables depuis le dernier trimestre 2003" |
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Fnac.com est rentable ? Sinon, quand pensez-vous atteindre la rentabilité ?
Evidemment nous sommes rentables depuis le dernier trimestre 2003 et sur l'ensemble de l'année 2004. C'était un rendez-vous fixé depuis le lancement du site.
Vous êtes triste que PPR se sépare du Printemps ?
Vous avez plus d'informations que moi... Appelez-moi directement svp.
Connaissez-vous le même ralentissement de croissance que Voyages-SNCF ?
Le ralentissement de la croissance pour Voyages-SNCF est lié à d'autres facteurs qui ne nous concernent pas. En ce sens, nous n'avons pas les mêmes courbes de développement.
Vous ne voudriez pas changer vos emballages ? Il faut trois minutes pour les ouvrir alors que ceux d'Amazon s'ouvrent en 5 secondes...
Idée intéressante... Je vais l'étudier. En tout cas, ces emballages garantissent la livraison du produit en bon état, c'est tout l'enjeu !
Achetez-vous vos livres sur Internet ? A la Fnac ? Dans une petite librairie de quartier ? (Le libraire vous conseille et après tout, il est sympa, vous passez un bon moment et repartez avec un bon bouquin. C'est pas ça la vie ?)
Effectivement, j'achète alternativement sur Fnac.com et dans des petites librairies... Fnac ou d'autres lorsque je suis en vacances et que j'ai le temps de faire la queue...
Les synergies entre sites et magasins vont-elles être accrues et si oui, dans quelle direction ?
Effectivement, nous continuons à travailler sur le développement des synergies avec les magasins : les cartons sont pleins de projets ! Le retrait en magasin, les ventes croisées sont naturellement des objectifs que nous avons en cible.
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Nous investissons peu en e-pub car nous bénéficions d'une grande notoriété" |
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Coté e-pub, on ne vous voit pas beaucoup. Que faites-vous ? Quels investissements, sous quelles formes ?
Effectivement nous investissons peu car nous bénéficions d'une très grande notoriété : plus de 20 % de part d'audience récurrente. Nous préférons donc acheter ponctuellement des mots-clés dans les moteurs de recherche.
C'est quoi votre salaire ?
Trop faible... Mais je ne me plains pas.
Quand allez-vous avoir sur Fnac Music un ordre alphabétique cohérent, c'est à dire David Bowie classé à B et non à D ?
Nous travaillons à améliorer notre système de référencement et notre moteur de recherche afin justement de permettre une plus grande flexibilité dans la recherche. Rendez-vous très bientôt.
Quels sont vos objectifs en termes de chiffres d'affaires sur l'année 2005 ?
Je ne peux pas vous donner cet élément mais vous connaissez la tendance du premier semestre.
Que représente aujourd'hui la vente de billets de spectacles dans le chiffre d'affaires de Fnac.com ? Ce ratio est-il inférieur ou supérieur à celui de la Fnac ?
Le chiffre d'affaires marchandises 2004 était de 93 millions d'euros, le chiffre d'affaires total incluant la vente de services et la billetterie était de 132 millions d'euros. Cette proportion est supérieure à celle observée en magasin, cette activité étant particulièrement adaptée à Internet.
Amazon vous fait-il encore peur ?
Amazon est un concurrent sérieux, comme d'autres. Après un premier retrait du marché, ils semblent revenir en force mais nous avons également des idées pour conquérir et fidéliser toujours plus nos clients. Il ne dispose pas par ailleurs de notre relais en magasin, grand atout de notre stratégie.
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Magasins et Internet sont deux canaux distincts et complémentaires" |
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A partir de quel moment le développement de Fnac.com impliquera-t-il des fermetures de magasins Fnac ?
Magasins et Internet sont deux canaux distincts et complémentaires. Ils répondent à deux usages différents des consommateurs et les magasins ne sont pas prêts de disparaître, rassurez-vous !
Que pensez vous du rachat de Grosbill par Auchan ?
Probablement un mouvement opportuniste de la part des deux parties. En tout cas il initie le mouvement de consolidation et la pertinence d'être appuyé à un grand groupe de distribution physique, comme nous.
Comment voyez-vous Internet dans cinq ans ? Et plus particulièrement, le secteur des produits culturels ?
La vente de produits physiques existera toujours sans aucun doute, mais le téléchargement va vraiment révolutionner les modes de consommations : musique, jeux, vidéo, livres...
Vous êtes un gros producteur de contenu, quelles sont les solutions mises en place chez vous pour gérer votre site ?
Nous avons des équipes rédactionnelles et de publication qui jouent un rôle très important dans la création et la gestion de contenu, soit en propre, soit en partenariat avec d'autres fournisseurs de contenu. C'est une des clés du succès de notre modèle et de notre image.
Que pensez-vous de la bibliothèque numérique de Google ?
A suivre... Sans doute un positionnement à très long terme, mais je ne crois pas aux modèles fermés et au risque de devoir passer par un seul fournisseur de contenus. La diversité est un credo fort de notre positionnement et rejoint les préoccupations de nos internautes.
Frank Leprou : Bonsoir à tous et merci pour vos questions.
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Propos recueillis par Rédaction JDN |
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Voir la fiche de Franck Leprou dans le carnet des managers de l'Internet français.
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