CHAT 
 
Nicolas Brumelot
Directeur général
Go Voyages
Nicolas Brumelot
"Début 2006, notre chiffre d'affaires Internet s'élève à 106 millions d'euros"
Go Voyages a enregistré sur 2005 une croissance de 73 % de son activité en ligne, et a réalisé 58 % de son chiffre d'affaires sur Internet. Investissements technologiques, ouverture d'un bureau à Paris, objectifs 2006, évolution de l'e-tourisme, Nicolas Brumelot, le directeur général de Go Voyages s'est prêté pendant une heure au jeu des questions réponses.
(19/05/2006)
 
Go voyages, c'est quoi au juste : une agence de voyage ? Un prestataire technique ? Un comparateur de prix ? Ou tout cela à la fois ? Quel est votre positionnement sur le secteur du voyage en ligne aujourd'hui ?
Nicolas Brumelot. C'est un peu de tout ça : une agence de voyages, puisque nous vendons tous types de prestations touristiques au détail ; un prestataire technique, puisque nous développons de la technologie que nous mettons à disposition ; enfin notre positionnement est quelque peu unique puisque nous sommes distributeur, producteur et fournisseur de solutions technologiques, le tout dédié au voyage.

Que font vos concurrents plus ou moins actifs ?
Ils proposent chacun une partie de notre offre, mais aucun ne propose ou n'a adopté notre stratégie d'offre élargie.

Pourquoi GO est moins cher que ses concurrents ?
C'est là notre savoir-faire, produire au meilleur coût afin de pouvoir distribuer au meilleur coût, le tout en étant rentable.

A qui s'adresse vos offres ? Quelle différence offrez-vous par rapport aux autres opérateurs ?
Nos offres sont accessibles par tous les canaux on et offline."

Nos offres s'adressent à toutes les populations (agence de voyages, comparateurs, tour-opérateurs, particuliers...) et sont accessibles par tous les canaux de distribution (on et off line).

Avez-vous quelques chiffres (nombres de visiteurs moyen / jours, taux de conversion...) ?
C'est une donnée que je n'ai pas, car elle ne figure pas parmi nos états de suivi. Nous préférons le chiffre d'affaires, c'est plus concret.

Qu'en est-il du panier moyen de vos sites ? A-t-il tendance à progresser ?
Notre panier moyen est de l'ordre de 500 euros. Il augmente parce que le prix des billets augmente (surcharge carburant oblige) et parce que notre offre est plus large (package dynamique).

Pouvez-vous détailler ces résultats par type de produits touristiques ?
Les produits vols représentent 91 % de notre chiffre d'affaires au premier semestre de notre exercice en cours contre 93 % l'an dernier. Sachant que toutes nos activités sont en croissance, le rééquilibrage avec les produits hors vols type package dynamique prend un peu plus de temps que prévu.

Nous enregistrons une croissance de 26 % sur les 6 premiers mois de l'année."

Comment se présente ce début d'année pour vous ?
De façon très satisfaisante avec un chiffre d'affaires légèrement supérieur à notre budget, soit une croissance de + 26 % avec 164 millions d'euros sur les 6 premiers mois.

Quelle est la part de votre chiffre d'affaires Internet réalisé directement sur vos sites et quelle part provient de vos partenaires ? Quelle progression constatez-vous sur ces dernières années ?
Notre site réalise 50 % du chiffre d'affaires Internet, les affiliés 30 % et les agences de voyages qui disposent d'un site, les 20 % restants.

Vous avez ouvert un bureau à Paris, pour quelles raisons ? A destination de vos clients ou de ceux de vos partenaires ?
Ce bureau n'est pas un point de vente, mais uniquement un point de retrait des billets. Il n'y a donc pour nous pas de modification de notre stratégie, et pas de convergence Brick & Mortar.

Pourquoi ne pas avoir appelé votre bureau GoVoyages ?
Parce que ce point de retrait traite les ventes de nos affiliés et partenaires, dont certains peuvent être aux yeux des internautes, des concurrents.

Sur Internet, on veut toujours nous vendre un séjour en Turquie ou en Croatie. Pourquoi y a-t-il si peu de diversité ?
Il existe une offre extrêmement large sur les produits simples, type vol ou hôtel. En revanche sur les produits dits assemblés, c'est parce que cela répond à la demande la plus forte. Il faut s'essayer au package dynamique...

Comment utilisez-vous la complémentarité entre la vente sur Internet et la vente sur un service téléphonique de type "Audio" ?
En réalité nous ne faisons pas de ventes directes au téléphone. Les internautes accèdent à notre call-center pour le paiement. Nous réalisons des ventes au téléphone avec les agences de voyages. C'est un canal et une clientèle différente donc complémentaire.

Pouvez-vous nous donner votre chiffre d'affaires en ligne en 2005 et sa part de progression, par rapport à votre chiffre d'affaires global ?
En 2005, nous avions réalisé 185 millions d'euros sur Internet pour un chiffre d'affaires total de 313 millions d'euros. Sur les 6 premiers mois de cette année, nous avons déjà réalisé 106 millions d'euros sur Internet sur un total de 164 millions d'euros.

Le package dynamique faisait figure de produit idéal pour la vente en ligne : qu'en est-il ? Est-ce qu'il marche autant qu'on pouvait l'espérer ?
Nous en restons fermement convaincus. En revanche, il prend un peu plus de temps qu'attendu pour s'ancrer dans les habitudes de consommation, mais la déferlante et l'appropriation de cet outil est inéluctable.

Quels sont les éléments / fonctionnalités essentiels d'un site web pour agence de voyages ?
Nous proposons les mêmes services, fonctionnalités, produits et simplicité que celui de notre site grand public, le tout aux couleurs de l'agence.

Certains de nos produits sont compétitifs en early bookings, d'autres en dernière minute."

Il y a une forte concurrence entre les voyagistes bons en première minute et ceux bons en dernière minute comment vous positionnez-vous ?
Nous espérons être bons sur les deux. Comme nous accédons et diffusons une offre extrêmement large, certains de nos produits sont compétitifs en early bookings, d'autres en dernière minute (type promotions).

Les demandes sur Internet sont-elles les mêmes qu'en agence ?
Instinctivement je dirai oui, car la finalité c'est de voyager au meilleur rapport qualité prix.

Vous avez lancé en 2004 une chaîne de voyages de prestige : comment se porte-t-elle ? Quel bilan tirez-vous ? Vous sentez-vous menacés par des acteurs spécialisés dans le domaine du luxe comme Voyage Chic qui s'est lancé en début d'année ?
L'objectif du lancement de cette offre était d'occuper tout le territoire, du prix le plus bas à la catégorie prestige. En revanche sur ce dernier segment, une image forte (nécessaire) ne se décrète pas. Ce n'est pas une activité significative, mais cela nous apprend à répondre aux spécificités de chaque clientèle.

Nous ne fournissons qu'une partie de notre technologie."

L'effet de consolidation du secteur du tourisme n'a-t-il pas tendance à évincer votre technologie des grands sites de voyages pour des technologies propriétaires ?
A terme certainement. En revanche, nous ne fournissons qu'une partie de notre technologie, nous n'avons pas de dépendance là-dessus. Enfin la technologie est une chose, les produits qui sont derrière, une autre...

Comment comptez-vous faire connaître l'existence de ce bureau physique ?
Comme ce n'est pas un point de vente (retrait de billets réservés uniquement), il n'y aura aucune communication.

Le voyagiste en ligne VSM a été condamné pour de nombreuses clauses abusives. Vous craignez d'être attaqué en justice vous aussi ?
Nous vendons principalement du vol sec et la règlementation est quelque peu différente. Nous agissons pour beaucoup en qualité d'intermédiaire entre les compagnies et les voyageurs. S'il y a des clauses abusives, nous saurons les adapter.

Nous aimons cette notion d'association avec Accor."

Quelles sont les destinations les plus vendues en ligne pour cet été ?
C'est relativement classique avec le bassin méditerranéen et le Sénégal en bonnes positions.

Pourquoi vous mettez sur votre site en dessous de votre logo que vous êtes associé à Accor. Vous n'êtes pas une filiale d'Accor à 100 % ?
Nous sommes en effet filiale à 100 % en fait le terme "associé" remonte à l'époque où Accor ne détenait que 38 % et nous l'avons depuis conservé, car nous aimons cette notion d'association plus que d'appartenance.

Sur 100 clients combien font jouer votre "garantie du prix le plus bas" ?
Les conditions sont bien entendues restrictives et doivent s'appliquer aux mêmes prestations. De plus comme les prix évoluent en temps réel, la durée de comparaison est limitée dans le temps et le nombre de demande très faible. Cela est aussi du comme expliqué plus tôt par notre capacité à produite moins cher.

Cela ne vous casse pas les pieds que l'on identifie à chaque fois Go Voyages par la Grenouille (qui a une bonne bouille au demeurant) ?
On l'aime bien notre grenouille !

Savez-vous que la grenouille est un symbole de fertilité au Laos et pensez-vous que cela explique les excellents résultats de votre entreprise ?
En tout cas cela nous a plutôt bien réussi !

Quelles actions de communication avez-vous menées en 2005 ? Lesquelles ont le plus marché ?
Comme le Web prend une part de plus en plus importante, les campagnes d'achat de mots clés sont les principaux axes de communication (si l'on peut appeler cela de la communication).

Vous n'êtes pas tentés par des campagnes virales, des spots vidéos, qui se développent de plus en plus en ligne ?
La principale contrainte est le coût. Nous sommes, avons toujours été et souhaitons toujours restés rentables, car c'est nécessaire pour la pérennité d'une entreprise et c'est plutôt saint. Comme la communication coûte cher...

Nos opérations marketing sont destinées au public le plus large."

Vous avez une opération "Footgo" en cours, vous attendez combien de participants ? Vous attendez combien de gagnants à 200 euros ?
A l'image de nos opérations marketing, elle est destinée au public le plus large. Dans les deux cas, je dirai plusieurs milliers.

Quelle est votre stratégie de communication ? Pour quel budget ?
En l'absence de budget communication, notre stratégie consiste à faire parler de nous au moindre coût, et tous les moyens sont bons.

Vous ne trouvez pas que votre site Web aurait besoin d'un petit relooking, il fait un peu vieillot à mon goût. Avez-vous un projet de refonte dans vos cartons ?
Tout à fait pertinent. Une nouvelle version sera bientôt en ligne !

La technologie est le socle de nos business."

L'industrie du voyage fait-elle de la recherche (R&D) ?
Chez les acteurs traditionnels, dans un contexte de faible rentabilité, peu ou pas d'efforts de R&D. En revanche chez les acteurs on line, c'est indispensable, car la technologie est le socle de nos business.

Combien de collaborateurs pour Go Voyages en tout ? Recrutez-vous ? Si oui, quels profils en particulier ?
291 employés aujourd'hui. Nous continuons d'embaucher, car notre rythme de croissance est soutenu. Les profils sont plutôt des agents dédiés au traitement des ventes web.

La Tunisie à 99 euros en 3 étoiles proposé par Marmara, vous en pensez quoi ?
Il y a quelques années, j'aurais émis des doutes. Compte tenu de la stratégie de Marmara, qui se veut une stratégie industrielle, avec des engagements importants sur un nombre de destinations et donc de produits limités, ils sont capables de vous fournir le produit annoncé, ce qui n'est pas le cas de tous les acteurs, c'est du yield management efficace.

Nous continuons d'embaucher car notre rythme de croissance est soutenu."

Quelles sont les raisons qui peuvent vous pousser à supprimer une destination ?
Les risques géopolitiques. En revanche, on a plutôt tendance à déconseiller, mais pas à interdire ; et donc nous n'avons pas tendance retirer certaines de nos offres.

Quels sont vos sites affiliés les plus actifs ?
On préfère rester discrets là-dessus, confidentialité oblige.

Je n'ai pas bien suivi l'affaire avec Air Horizons. Que s'est-il passé pour Go voyages au final, après la décision de décembre dernier ? Comment avez-vous géré la situation ?
Dans le cadre de notre activité charter, Air Horizons était notre fournisseur, car nous affrétons depuis toujours, principalement français. Cette compagnie a connu des difficultés et a été liquidée. Nous avons reprotégé nos vols sur d'autres compagnies, puis avons lancé un nouvel appel d'offres et aujourd'hui nous volons avec Air Méditerranée.

Quels axes stratégiques envisagez-vous de travailler pour cette année 2006 ?
L'enrichissement de nos contenus, vols et hôtels, sachant que ces deux inventaires clés sont aussi utilisés pour l'assemblage en package dynamique.

La concurrence des sites Web des compagnies aériennes ne vous fait-elle pas un peu peur ?
La concurrence ne nous a jamais fait peur (sans prétention). Elle existe, mais elle tendance à accélérer notre remise en cause afin d'être encore meilleurs et toujours plus compétitifs.

Quelles sont les innovations que vous proposez pour cet été ?
Principalement des vols affrétés. L'offre est tellement large avec l'accès à des bases de données tellement importantes, qu'il existe une multitude de nouveautés, il suffit de composer soi-même.

Vous ne souhaitez pas surfer sur la vague du web 2.0 et adapter tout cela à votre site (bons plans voyages échangés entre internautes, par exemple, etc.) ?
On y viendra bien entendu, et l'on suit cela de près, tout particulièrement, l'accès à la téléphonie 3G.

Les produits de billetterie aérienne ont-il bien tenu le choc face à la fin de commissions ?
Ils continuent de se développer très fortement, c'est ce qui est le plus demandé sur Internet. En revanche, les marges souffrent !

Notre objectif est d'atteindre 400 millions d'euros de chiffre d'affaires."

Quels sont vos objectifs pour 2006 (chiffre d'affaires en ligne, chiffre d'affaires off-line, progression…) ?
Notre objectif est un chiffre d'affaires de + 30 %, soit un peu plus de 400 millions d'euros. Nous n'avons pas d'objectifs très précis sur tel ou tel canal, car l'important c'est de vendre.

Que pensez-vous du phénomène de concentration dans le tourisme et les agences en ligne ? Voyez-vous encore des mouvements se profiler ?
Une première phase de concentration a eu lieu, mais il y en aura certainement une autre. Le tourisme - entre autres - avec la puissance d'Internet n'a plus de frontières. Tant qu'il existera des professionnels complémentaires, la concentration continuera, ensuite ce sera de l'écrémage...

Qu'est-ce que vous trouvez bien, sur les sites de vos concurrents ? Une innovation particulière, une bonne idée...
C'est souvent du détail, il est difficile d'en identifier un en particulier, car c'est une multitude de détails qui font la différence.

Ce qui est un bon plan aujourd'hui, ne le sera plus demain."

Comment et que vendrez-vous dans 10 ans ?
Même à 5 ans, je ne saurai pas vous répondre. Dans un monde et un environnement qui bouge autant et aussi vite, il ne faut pas regarder trop loin, afin de ne pas perdre en réactivité.

Votre salaire suit-il la même évolution que celle de vos ventes en ligne ?
J'aimerais bien, tout comme l'ensemble de nos collaborateurs, mais cela ne serait ni réaliste, ni raisonnable.

Lorsque vous partez en vacances, vous réservez par quel moyen ? Et vous, avec quel prestataire organisez-vous vos vacances ?
Par mon assistante ! En tant que professionnel, j'ai clairement tendance à recourir exclusivement à de l'assemblage.

  En savoir plus
 Go Voyages
 Nicolas Brumelot

Dites-nous tout : quelles sont les destinations "bon plan" de cet été ?
Comme cela évolue en temps réel, ce qui est un bon plan aujourd'hui ne le sera sans doute plus demain. Je vous invite donc à surfer ce week-end pour trouver les bons plans.

Nicolas Brumelot : Merci à tous pour vos questions, et bon week-end sur le Web et tant qu'à faire, pour les bons plans je vous recommande le site à la petite grenouille.

 
 
Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Lire la fiche de Nicolas Brumelot dans le Carnet des Managers.

   
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International