Bonjour, quel est le périmètre de compétence actuel de Hi Media. Quels sont ses différents métiers ?
Cyril Zimmermann. Hi Media est aujourd'hui un groupe de media et de services. Dans la partie media, je mets l'édition de sites comme jeuxvideo.com, actustar, blogorama.fr ; le pole service concerne tous les métiers de la monétisation de l'audience : régie publicitaire, affiliation, marketing direct, micro-paiement
Bonjour, après l'acquisition de jeuxvideo.com et de actustar.com comptez vous poursuive votre politique d'acquisition de sites grands publics ? Si oui, quelles sont les cibles marketing qui vont le plus vous intéresser dans les prochains mois ?
Le pole édition va s'articuler principalement autour des équipes de jeuxvideo.com, d'actustar et de hi-pi notre studio d'édition. D'autres acquisitions ne sont pas exclues, mais nous avons aussi désormais la capacité de lancer nos propres projets d'édition sans forcément devoir acheter des sociétés.
Quelle part représente la régie Internet dans le chiffre d'affaires d'Hi Media aujourd'hui ?
Environ 43 %
Pouvez-vous faire un point précis sur l'activité des filiales chinoises et brésiliennes ? La concurrence est-elle rude en Chine ? Merci.
Hi Media Brésil se porte à merveille et devrait réaliser près de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006 (que nous ne consolidons pas car nous ne détenons que 25 %) ; les performances dépassent de loin nos espérances et le marché n'offre qu'un concurrence limitée. En Chine la concurrence est plus vive et le marché connaît des pratiques encore très peu matures ; notre développement y est donc plus lent, mais je suis confiant sur l'issue de cet investissement à moyen terme. Un seul chiffre : notre réseau publicitaire permet de toucher près de 10 millions d'internautes par jour ! Cela va forcément se monétiser.
L'acquisition de régies publicitaires françaises ou étrangères est-elle envisageable pour augmenter votre part de marché ? Merci.
À l'étranger oui, en France non
Pouvez vous me préciser le niveau de trésorerie de Hi Media après l'acquisition de l'Odyssée Interactive ?
Les chiffres précis seront publies avec les comptes du 30 juin ; je peux simplement vous dire qu'a l'issue de la dernière augmentation de capital et après la rachat de jeuxvideo.com, qui a une situation de trésorerie nette de 1,5 million d'euros, la position de trésorerie nette du groupe a progressé d'environ 5 millions d'euros ; par ailleurs nous avons obtenu un accord sur un refinancement bancaire de l'acquisition d'Allopass à hauteur de 5 millions d'euros.
Après le Brésil et la Chine, quelque chose de prévu en Inde ?
Non.
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 Nous relancerons TKN fin 2006." |
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Pouvez vous nous donner des nouvelles du lancement de votre offre de liens sponsorisés TKN ?
Nous avons rencontré plus de difficultés techniques que prévu et nous avons ralenti le développement commercial du service le temps de remettre à plat certaines fonctionnalités. C'est donc clairement un échec pour 2006 mais fort de l'enseignement tiré de celui ci, nous prenons le temps de préparer un relancement d'ici la fin de l'année.
Pourquoi vous diversifier autant ? La croissance externe c'est bien, encore faut-il pouvoir maîtriser tous ces métiers différents. Quelle est votre stratégie ?
La stratégie est de constituer un groupe de Media et de services comme je l'ai précisé dans ma première réponse. C'est un projet que nous avons eu le temps de mûrir quand nous étions au fond du "trou" en 2001-2002. Pour que ce projet prenne corps il fallait que l'exécution soit rapide et c'est pour cela que nous avons fait 3 augmentations de capital et 4 acquisitions
en un an.
Une OPA vous parait elle possible a ce niveau de court, et la nouvelle répartition du capital, réduit elle considérablement le flottant ?
Le flottant est de 96 %, le mangement détient 4 % ; à partir de là, techniquement tout est possible ; pratiquement, je ne vois pas l'intérêt de réaliser une OPA non sollicitée sur Hi Media qui est une PME, donc dans laquelle l'équipe de mangement d'une dizaine de personne est clé.
Combien de pages vues compte votre réseau ?
Plus de 7 milliards en Europe, près de 3 milliards dans les pays émergents.
Quelles sont vos perspectives 2006 et 2007 (CA / rentabilité) ?
2006 : 70 millions d'euros de CA avec un résultat opérationnel compris entre 7,9 et 9,3 millions d'euros.
Pour 2007, nous n'avons pas communiqué de "guidances" réactualisées depuis la publication des résultats 2005.
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Le contenu communautaire est notre axe de développement sur le pôle publisher." |
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Quelle est votre politique sur le marché du blog et plus généralement celui de l'Internet 2.0 ?
Blogorama.fr est notre fer de lance sur le monde des blogs : c'est une plate-forme de blogs thématiques que nous avons lancé il y a environ 1 an. Elle est en très impressionnante progression, et cette audience communautaire verticalisée par thématique a une forte valeur ajoutée pour les annonceurs. Nous ajoutons d'ailleurs régulièrement des fonctionnalités novatrices. Le contenu communautaire est d'une manière générale notre axe de développement sur le pôle Publisher, car c'est le facteur clé de succès de tout site média qui veut se développer.
Vous ne croyez donc plus à la seule publicité ?
Pour nous, le modèle des medias Internet est soit de proposer du contenu/service gratuit financé par la publicité, soit de proposer du contenu/service payant où la publicité est moins présente ...ou encore un mélange des deux. C'est pour rester au coeur des modèles économiques de nos clients et mieux les servir que nous nous sommes diversifiés.
Peut-on connaître la nouvelle répartition du capital, après la récente augmentation de capital ?
4 % management ; 96 % public avec un seul actionnaire qui détient plus de 5 % du capital : Henderson Global Investors. Nous avons environ 17.000 actionnaires.
23 millions d'euros pour l'achat de Jeuxvideo.com, n'est-ce pas beaucoup ?
C'est 13,5 fois le résultat d'exploitation prévisionnel 2006 d'une société qui voit son chiffre d'affaires croître de 60 % et sa profitabilité de 80 %. Vous trouvez ça déraisonnable vous ? Moi pas.
Beaucoup d'agences de buzz voient le jour. Etes-vous intéressés ? Créez vous des campagne de buzz ou virales ?
Oui j'adore les "shopenboys" de Romain Achard de l'Agence Nouveau Jour, mais c'est en dehors de notre champ d'investigation.
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La publicité dans les jeux vidéo est un segment porteur, mais peu industrialisable." |
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Qu'évoque pour vous le développement de la publicité dans les jeux vidéos ? Quelles seraient les synergies possibles avec le groupe Hi Media ?
Nous y a avons pensé en 2002 et une société en lancement était venu nous parler de son projet il y a un peu plus d'un an. C'est un segment porteur, mais que je juge peu "industrialisable" tant que le marché du jeu est plus offline que online. Donc ce n'est pas une priorité pour nous, mais nous gardons un oeil dessus car c'est certainement promis à un bel avenir.
Pourriez- vous nous indiquer le montant du marché européen de la publicité sur Internet en 2005, votre part de marché et votre progression depuis 2004.
En 2005, il était environ de 2 milliards d'euros net investis (la France parle en brut mais pas la plupart des autres pays) dont 36% vient du marché anglais où nous ne sommes pas présents ; dès lors, parler de part de marché européenne n'a pas de sens surtout qu'il s'agit de marchés nationaux. Il n'existe pas de marché européen de la publicité online, mais une juxtaposition de marché locaux. Mais si vous voulez un chiffre : rapportez notre CA 2005 d'environ 25 millions d'euros à 2 milliards d'euros agrégés en Europe et vous verrez à quel point le marché est atomisé !
Plus précisément, combien de blogs actifs compte votre plate-forme et combien de visiteurs uniques ?
Envrion 30.000 blogs actifs sur 62.000 créés et plus de 500.000 visiteurs uniques selon Xiti. Nous venons de déclarer nos blogs de façon unitaire dans le panel Nielsen et les chiffres sont nettement plus faibles (envrion 150.000 visiteurs uniques), mais en partie du fait du caractère récent de cette déclaration.
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Poster de la vidéo et des MP3 sur Blogorama est désormais possible." |
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A quand le multimédia sur Blogorama (vidéo, MP3) ?
C'est lancé depuis quelques semaines et c'est annoncé aujourd'hui. Vous n'aurez plus besoin de multiplier les comptes sur différentes plate-formes pour faire un blog multimédia, tout est géré à partir de l'ouverture d'un compte gratuit sur blogarama.fr. Et pour cela, nous avons mutualisé notre hébergement et notre bande passante avec jeuxvideo.com.
Les Etats-Unis, ça vous tente ? Je crois que certains de vos investisseurs sont américains ?
Oui à titre personnel. Pour Hi Media ce n'est pas raisonnable et il y a encore "deux trois bricoles" à faire sur le marché européen et les marchés émergents.
Et pourquoi pas investir dans une agence media pour compléter le dispositif ?
Ben voyons
Et la publicité sur les mobiles 3G ?
C'est en réflexion, mais le problème est que toute l'audience est concentrée entre les mains des opérateurs, tout comme c'était le cas en 96 sur le Web avec une audience concentrée autour des FAI et de quelques moteurs. Dès lors, à moins de faire comme screen tonic et de passer des accord avec les opérateurs, l'agrégation d'audience, qui résume nos métiers et nos savoir faire, est difficile. Mais ce n'est qu'une question de temps et dès que nous constaterons que l'audience se déconcentrera vers de multiples éditeurs de contenus/services nous nous lancerons ; cela sera alors très proche de ce que nous faisons aujourd'hui sur le Web.
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l'Espagne et l'Italie génèrent plusieurs dizaines de milliers d'euros de chiffre d'affaires." |
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Monsieur Zimmermann : quels sont les premiers enseignements du développement à l'étranger de l'offre de micro-paiement ?
Cela marche très bien ; la magie d'Allopass est que tout le savoir faire est centralisé dans une plate-forme qui a été extrêmement bien pensée par ses concepteurs et qui propose de constantes innovations. Il suffit donc de créer des versions traduites et "localisées" de cette plate-forme pour pouvoir proposer un service de micro-paiement aux éditeurs de sites. Et pour se faire connaître de ce public nous maîtrisons la recette marketing qui n'engendre que peu d'investissements. Après quelques mois, l'Espagne et l'Italie génèrent plusieurs dizaines de milliers d'euros de chiffre d'affaires.
Quand vous parlez de 2-3 bricoles, à quoi pensez vous ?
Le marché des médias interactifs n'en est qu'à ses débuts et l'Europe est très bien positionnée en terme d'usage des consommateurs. Le potentiel est donc énorme. Il n' y a pas encore en Europe d'acteur dont la taille dépasse la moitié de celle d'un acteur américain équivalent. Nous allons essayer de faire partie de ceux qui pourront consolider le marché européen qui devrait continuer à progresser fortement plus longtemps que le marché américain.
Comment analysez-vous le cours actuel de l'action Hi Media ?
Le décrochage a été violent, mais ce n'est pas particulier à Hi Media mais à tout le secteur High Tech. Il y aura toujours des phénomènes exogènes qui influeront le cours, mais les fondamentaux et les perspectives étant ce qu'ils sont, je suis confiant.
Est-ce que vous confirmez les attentes pour 2007 : chiffre d'affaires au-dessus de 100 millions d'euros et une rentabilité opérationnelle > 15 %. Quelles sont selon vous les plus importantes opportunités dans les 2/3 ans qui viennent ?
Nous n'avons pas souhaité faire d'effet d'annonces en réactualisant les objectifs que nous avions communiqués en début d'année. Ces objectifs ont été rendus publics pour montrer que nous étions dans une phase de forte progression de notre rentabilité ; la diversification vers le publishing qui est une opportunité majeure ne devrait qu'améliorer le profil de rentabilité de la société ; nous communiquerons plus précisément ultérieurement.
Bonjour, envisagez-vous un rapprochement avec une autre société (style Adlink) pour accroître votre développement et devenir incontournable ?
Du point de vue financier cela pourrait faire du sens ; il faut juste garder à l'esprit deux choses : nos principaux actifs sont les hommes, et dans le cadre d'un rapprochement avec Adlink, Tradedoubler ou Ad Pepper nous aurions probablement beaucoup de doublons. Aussi ce genre de mariage est toujours délicat car à la fin cela peut être une belle aubaine pour ceux qui restent à l'extérieur d'un tel mariage de récupérer à bon marché les actifs perdus au passage par les deux parties fusionnées ; deuxième chose, ces trois sociétés sont uniquement positionnés sur la publicité et l'affiliation quand nous avons un modèle plus complet
La société serait plus stable si elle était adossée à un actionnaire de référence. Etes-vous en discussion avec d'éventuels entrants au capital ?
En quoi la société n'est elle pas stable aujourd'hui ? L'éclatement de l'actionnariat n'influe en rien le fonctionnement opérationnel de la société. En revanche? s'il y avait une actionnaire de référence, les flottantS seraient réduits et peut être le titre serait moins volatil, je vous l'accorde bien volontiers. Peut être trouverons nous un actionnaire de référence, nous sommes en tout cas ouverts sur le sujet. De même, nous travaillons sur des pistes pour augmenter la part des salariés au sein du capital.
Qui sont pour vous les futures entreprises en vue du web français ?
Bonne question ! Je ne suis pas un visionnaire ou un devin ; par ailleurs le fait d'être en vue a un instant T sur un marché en perpétuelle évolution ne préjuge en rien de la pérennité d'une activité ou d'une idée or c'est ce dernier aspect qui m'importe. Les lignes de forces que je vois se dégager sont : l'organisation du contenu/service et la gestion de l'interactivité. A partir de là....
Cyril Zimmermann. Merci à tous pour votre intérêt et vos questions; à bientôt j'espère.
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