Présentez-nous Opodo ? Quels sont vos points forts ?
Vos points de progression ?
Petra Friedmann. J'essaie une courte réponse :
1,2 milliard d'euros de volume d'affaires, 9 pays, numéro
1 du voyage en ligne en France. Notre point fort :
la qualité, le service et une progression positive avec
une hausse des réservations de 30 % cet été pour
Opodo en France.
Vous dites être le numéro un
en France. Devant Voyages-sncf.com et Lastminute ?
Devant Lastminute, oui, et devant Voyages-SNCF.com si
vous faites abstraction du volume d'affaires train qui
est un produit à canal de distribution disons "spécial".
Quels seront vos axes de communication
en terme de conquête client ?
Peut-on conquérir un client ? Je pense que la relation
client est une affaire de conviction, en tant qu'entreprise
il faut tenir ses promesses. Donc, tout simplement, nous
allons améliorer nos services, notre communication avec
les consommateurs et nos clients afin de leur donner envie
de revenir.
Il y a aujourd'hui pléthore
de site de voyagistes. Comment vous différenciez-vous
de vos petits camarades ?
Je pense avoir répondu à la question. C'est
la relation avec nos clients qui est notre point fort
et notre première priorité. Nous avons pour cela lancé
un nouveau site, Voyagerplusloin.com, qui permet à tous
celles et ceux qui aiment voyager d'échanger leurs expériences
personnelles : des milliers de photos, des bons (et mauvais)
plans etc...
Comment s'est passé cet été
pour Opodo ? Les internautes étaient-ils au rendez-vous ?
Avez-vous, vous aussi, constaté un certain tassement en
juin ?
C'était quoi déjà l'événement en juin ? Sérieusement
oui, tassement en juin, mais nous avons bien rattrapé
en juillet et en août. La déprime est plutôt arrivée dans
les agences traditionnelles qui parlent d'une chute de
leurs ventes, surtout en billetterie, depuis l'introduction
des frais de service.
Quel avenir pour les petites
agences généralistes du quartier ?
Elles doivent - comme nous tous - réinventer
leur métier, proposer une vraie valeur ajoutée (le conseil
?!), et elles ont un avenir radieux devant elles.
|
|
15
% des billets vendus sont des low cost" |
|
Vous avez mis en place une
offre low cost dans vos vols, quel intérêt pour Opodo
? Que retirez-vous de cette expérience, les volumes
sont-ils significatifs ?
Nous essayons de proposer le plus large choix aux consommateurs,
donc la possibilité de comparer low et autres cost avec
un résultat qui change en fonction des destinations
et dates. Les low ne sont pas toujours si low que ça.
En pourcentage : environ 15 % des billets
vendus.
Quel est l'état global du
marché du voyage en ligne ? Quelles sont les perspectives ?
Il se porte bien, merci. Des taux de croissance moins
spectaculaires que l'année dernière, mais toujours 20 %
de croissance. Perspectives : des consolidations
à venir encore, surtout en France, et un changement
des métiers. Il y aura des acteurs 'hybrides' qui seront
un peu agence, un peu tour-opérateur, un peu
méta-search.
Go Voyages est à vendre,
est-ce que vous pourriez être intéressés par hasard ?
Dans ce genre de situations, je me pose toujours la
question : qu'est-ce que je peux faire moi-même (c'est
à dire Opodo) si j'investissais l'argent au lieu de
racheter une entreprise ? Dans la plupart des cas, la
réponse est cristal clear : ne pas acheter. Ce conseil
ne vaut pas pour Go, bien sûr.
Quels sont vos plans stratégiques
pour 2007 ? Quelle est la part de marché touristique
online que vous souhaitez conquérir ? Qu'est ce qu'Opodo
envisage de développer en priorité (campagne média..) ?
Ce sont exactement ces questions que mon PDG m'a posées
il y a un mois avant de préparer le PowerPoint pour
2007. Les campagnes média ne seront pas notre priorité,
mais la rétention de nos clients oui.
Quelles sont
les différentes marques que vous gérez en parallèle
à Opodo ? Promovacances ?
Il y a effectivement deux marques fortes en France :
Opodo et Promovacances. Il y a aussi une marque plus
confidentielle : Vivacances, spécialiste du billet
pas cher et des ventes B2B.
Sur
le moyen/long terme, allez-vous choisir une marque au
profit d'une autre entre Opodo et Promovacances ?
Pourquoi ? Opodo est le généraliste, vendant une large
gamme de produits, Promovacances est connu pour les
forfaits à prix compétitif. Pour l'instant, les deux
marques se complètent très bien.
Et que devient Karavel ?
Karavel existe et attire un certain
nombre de clients, mais n'est pas une priorité dans
le portefeuille des marques.
Toutes vos offres sont-elles
gérées en marque blanche, autrement dit vous ne faites
que du Web et du marketing ?
Qui vous a dit cela ? Ce serait simple. Non, la
plupart des produits sont gérés par nos équipes par
exemple nous avons une équipe qui contracte et choisit
les hôtels (voir coups de coeur Opodo), la même chose
pour l'aérien etc.
|
|
Marmara
a toujours été un précurseur
sur le marché du tour operating" |
|
Marmara offrait la Tunisie
pour 99 euros, ont-il cassé le marché ? Est-ce
bénéfique au contraire ?
Marmara a toujours été un précurseur sur le marché du
tour operating en France. Les offres à 99 euros sont
des offres low cost qui permettent de contracter un
hôtel pendant 12 mois, de même pour l'avion. C'est une
logique industrielle. Je pense que c'est bénéfique puisque
plein de gens ont voyagé à l'étranger pour la première
fois.
Quelles nouveautés techniques
préparez-vous pour rendre l'expérience utilisateur en
ligne plus fluide, agréable, en un mot rémunératrice ?
Rémunératrice pour qui ? Fluide pour l'utilisateur :
oui. Nous travaillons sur des fonctionnalités de recherche
plus intelligentes, plus intuitives, ainsi que sur le
raccourcissement de la réservation online. Précisément :
nous permettrons de comparer des produits en fonction
d'un maximum de paramètres (sports, ambiance, températures
),
qui permettent de trouver l'aiguille dans le fameux
foin... et pourquoi pas l'achat en un clic ?
Avez-vous
des projets dans le domaine de ce fameux Web 2.0 ?
(Services collaboratifs, blogs, génération de contenu
par les utilisateurs...)
Oui, même si on commence à éviter ce mot. Nous avons
sorti un pilote de ce nous rêvions être un beau site
communautaire de voyages avec des carnets de voyages,
des photos bien sûr, mais des belles photos. Vous connaissez
certainement plein de sites de voyages (forums, photos
)
qui sont d'une qualité décevante, on n'y trouve rien
et part déçu. Nous avons donc essayé de proposer une
belle plate-forme, aussi belle que les endroits à découvrir
dans le monde. Rendez-vous sur Voyagerplusloin.com.
|
|
Le
rachat d'un acteur par un GDS n'est pas exclu" |
|
N'avez-vous pas peur d'être
progressivement
dépassé par les moteurs de recherche spécialisés ?
Liligo est vraiment très bien fait, par exemple...
Un moteur a un métier très limité. Il ne fait que distribuer
les offres qui sont sur Opodo et d'autres sites. Liligo
et compagnie ne pourraient pas exister sans les Opodo
et compagnie. On pourrait d'ailleurs se demander si
cette dépendance des moteurs des agences est saine et
a un avenir...
Comment réagissez vous au
lancement de l'offre discount de Marmara ?
L'offre discount (pour ceux qui n'auraient pas suivi)
consiste dans le lancement d'un site B2C par le tour
opérateur Marmara. Pour moi, c'est juste une autre étape
dans la transformation des métiers : les producteurs
commencent à distribuer et vice versa. La concurrence
est toujours bénéfique pour le client, donc les acteurs
du tourisme doivent faire avec et essayer de faire mieux.
C'est tout simple.
De la même manière, si Voyages-loisirs
lançait une offre en propre, ce serait un coup dur pour
vous?
Du tout.
Y aura-t-il d'autres rachats
de voyagistes sur le marché ?
Oui
Attendez j'ai oublié
ma boule de cristal au bureau, mais je pense que ce
sont d'abord les spécialistes d'une région ou d'un produit
ou les acteurs franco-français qui seront achetés (Go
et autres). Ensuite, un rachat d'un acteur par un GDS
n'est pas exclure.
Quelle est
la répartition du capital d'Opodo. Etes vous toujours
détenu par des compagnies aériennes ?
75 % du capital d'Opodo appartient à Amadeus et
le reste aux 9 compagnies qui ont créé Opodo.
Selon vous quelles seront
les grandes mutations ou évolutions dans le secteur
de l'e-tourisme les mois à venir ?
La destructions des frontières entre les métiers, les
meta-searchs, d'un côté, les producteurs de l'autre
côté de la chaîne et les agences en milieu (position
moyennement confortable, à vrai dire).On pourrait aussi
dire que ce métier est du sable mouvant et qu'il faut
garder l'équilibre.
Justement, qu'elle est la
part (et son évolution) de votre chiffre d'affaires
que vous sous-traitez et celle que vous produisez en
propre pour ne pas être stock-in-the-middle ?
En propre : environ 80 %. Le problème de notre
marché est plus dans les marges qui tendent à s'approcher
de zéro, concurrence oblige.
Quelles sont les destinations
qui ont explosé cet été ? Des surprises ?
Honnêtement ? J'attends toujours la destination
surprise que les internautes aventureux auraient découverte.
Non, rien de sensationnel, en forfaits toujours la même
Méditerranée. Les surprises sont plus dans les détails,
dans la façon de voyager, moins dans les destinations.
La
sur-médiatisation des problèmes rencontrés en Turquie
par les clients Promovacances vous a-t-elle beaucoup
nui ? Pensez-vous que cela a eu des conséquences
importantes pour la planification des prochaines vacances
d'hiver ? Les gens vont-ils à nouveau être méfiants
vis-à-vis d'Internet ?
On a effectivement rencontré la convergence de deux
choses cet été : la sur-médiatisation pour combler
le manque de sujets et l'amalgame entre Internet et
ces problèmes. Les seules agences qui ont eu la force
financière de rapatrier leurs clients étaient les agences
en ligne. Cela a effectivement eu impact sur notre image
mais bref et sans effet sur les ventes. Il y a encore
tant de travail de communication à faire pour expliquer
que Internet n'est pas synonyme d'un manque de service
aux clients.
N'est-il pas trop dur d'être
une femme dans un monde masculin ? Quelle leçon
de management donneriez-vous aux femmes qui aspirent
à des postes de décisions ?
Oui c'est dur et Internet est particulièrement vieux
jeu en terme de parité contrairement à l'image nouvelles
technologies. Conseil : je n'ose pas sauf peut-être
qu'il ne faut pas s'adapter même si les hommes sont
souvent long pour apprendre.
Vous êtes allemande, comment
êtes vous arrivé en France et chez Opodo ?
J'ai travaillé en France déjà avant Opodo mais je dirais
qu'il est plus facile d'être embauché en France par
une entreprise internationale que uniquement française
qui souvent ne regarde que le cursus (grande) école
très limitant. A propos : nous embauchons, allez
sur Opodo.com.
Quel est votre salaire ?
C'est toujours la meilleure question. Quel est le vôtre
?
|