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Fabrice Berger Duquene
Directeur de projets - Responsable du développement Web
Redcats
Fabrice Berger Duquene
"Nous aurons bientôt 26 partenaires sur Shopoon"
Stratégie, organisation, plate-forme technologique, premier bilan de Shopoon… Le responsable du développement Web du groupe Redcats, la filiale de vente à distance de PPR a répondu aux questions des lecteurs du JDN lors d'un chat.
(09/11/2006)
 
JDN. Aujourd'hui, le groupe Redcats, c'est combien de sites Web en France et à l'international ?
Fabrice Berger Duquene. Redcats représente 60 sites marchands dans le monde, un peu plus de un milliard d'euros de chiffre d'affaires sur Internet uniquement, à l'international, en 2005. Avec en France des marques comme La Redoute, Vertbaudet, Cyrillus, La Maison de Valérie, Rushcollection, Daxon...

Pourquoi ce nom : Redcats ? Vous êtes fans de foot US ?
Redcats, c'est à l'origine Redoute Catalogues. Je ne connais rien au foot américain.

Quelle est la stratégie de Redcats sur Internet ? Chaque enseigne doit avoir son site, sa e-boutique ? Comment se font les arbitrages ?
Chaque marque dispose de son site web marchand et de sa stratégie propre. Toutefois, comme nous sommes un groupe international, nous avons des stratégies transverses pour accompagner nos marques vers un développement optimal. Sur Internet spécifiquement, nous avons une stratégie axée sur le développement de marques spécialisées, intégrées dans des actions multicanal (VPC, Web et magasins pour les marques qui en disposent). Notre objectif actuel est d'utiliser le média Web pour développer nos marques et recruter de nouveaux clients.

Qui s'occupe des développements techniques des sites français et étrangers ? C'est une équipe en France ?

Une partie de nos sites sont développés depuis un an sur une plate-forme internationale. Il s'agit de l'ensemble de nos sites américains, de La Redoute en France et à l'international. Cette plate-forme est développée, maintenue en interne par une équipe de 80 spécialistes basés à New York. Elle nous permet de gérer des volumes considérables et d'avoir des investissements mutualisés. Nous avons environ un million de visites par jour sur nos sites et, par exemple, le site de La Redoute en France peut prendre 150.000 commandes dans une journée de soldes. C'est une prouesse technique.

Pourquoi avoir choisi les Etats-Unis pour implanter votre plate-forme technologique ?
Les ressources sont présentes et de bonne qualité sur les technologies récentes. De plus, il n'y a qu'aux Etats-Unis que l'on voit d'aussi gros sites marchands. La contrainte technique est lourde pour des sites de ce type et les savoir-faire difficiles à trouver.

Quel est alors le rôle de vos développeurs basés en France ?
Une partie de nos sites ne sont pas sur cette plate-forme et il faut avoir la capacité parfois de réagir ou de faire des adaptations locales.

Le groupe Redcats est fortement attaché aux origines du Nord et fait travailler énormément de sociétés de la région. Une stratégie basée sur les coûts et le relationnel ou une réelle volonté de travailler avec des équipes locales vs des agences nationales ?
Notre plate-forme internationale est développée en .NET 1 et .NET"
Le Nord dispose d'un bassin d'emploi très qualifié sur la vente à distance. Nous sommes très implantés localement et actifs dans la région, y compris au travers d'actions de solidarité (SolidarCités) en local. Si notre histoire est dans le Nord, notre déploiement est international.

Quel est votre plate-forme technologique ? J2EE, PHP ou Asp.Net ? Combien de serveurs utilisez-vous ? Comment sont-ils répartis ? Sur quel système d'exploitation ?
Notre plate-forme internationale est développée en .NET 1 et .NET, et d'ailleurs c'est le cas de la plupart de nos sites. Nous avons "un paquet" de serveurs, en fait je ne connais pas le nombre au total, en tout cas suffisamment pour tenir la charge...

Quelle est votre fonction exactement ? De quoi vous occupez-vous ?
Je dirige le développement Web de Redcats, "transversalement", c'est-à-dire que je travaille avec tous les sites du groupe pour aider leur développement. D'autre part, je dirige également des projets de développement, comme Shopoon et Rushcollection.

Comment est organisé le groupe pour gérer tous ses sites Web ? Combien de personnes en France travaillent sur les projets électroniques ?
Nos organisations Web sont désormais pour une grande partie intégrées dans nos fonctions commerciales et marketing classiques. Notre marketing est multicanal, la gestion de notre offre produit également. Et pour cause, le Web est pour la plupart de nos marques un des moyens de proposer nos marques à nos clients. Donc en fait je ne sais pas vraiment combien spécifiquement de personnes travaillent sur Internet, il y a assez peu de métiers spécifiques dans le fond.

Shopoon, c'est quoi ?
Shopoon, c'est Shopping et Cocoon. C'est à dire un moteur de shopping spécialisé dans la mode et la décoration. Nous référençons des cybermarchands dans ces univers et aidons les internautes à trouver ce qu'ils cherchent dans ces catégories de produits (mode et déco). Nous avons créé Shopoon pour répondre au manque de moteur spécialisé dans ces produits : la recherche de produits de mode ne peut se résoudre par de simples équations. Nous cherchons avec Shopoon à comprendre le langage du client (sémantique), son comportement sur le site et en amont, pour lui proposer le produit qu'il cherche. La recherche sur Shopoon est également visuelle (recherche par l'image), basée sur une technologie entièrement nouvelle d'analyse de l'image et de recherche de similitudes. Nous avons déposé une demande de brevet européen pour protéger notre technologie.

Sur combien de sites tournent les recherches de Shopoon désormais ? Avez-vous de nouveaux partenaires ?
Nous avons désormais 22 partenaires, bientôt 26, dont seulement 7 marques du groupe. Les partenaires sont entre autres : Yoox, Delamaison, Lhommemoderne, Sarenza, Brandalley (à venir), Atylia... Des spécialistes de la mode et de la déco. Nous sommes très ouverts à de nouveaux partenaires dans ces domaines, il nous manque encore des produits et des marques...

Quels sont les premiers résultats de Shopoon ? Allez, quelques chiffres ! L'évolution du site est-elle conforme à vos attentes ?
Oui, d'accord, des chiffres. Alors. Nous nous développons correctement, même si le site a eu des problèmes techniques ces derniers temps, résolus depuis. Nous avons lancé le site en mai et faisons 300.000 à 400.000 visites par mois, un peu en deçà de nos objectifs, mais nous avons stoppé depuis deux mois toute communication. Donc sans communication, cinq mois après le lancement, nous sommes satisfaits. Et surtout nos partenaires sont satisfaits, la fonction de Shopoon est remplie : nous recrutons des clients pour nos partenaires. Un scoop ? Nous allons refondre une partie de l'interface, elle n'est pas complètement optimale, vous l'aviez sûrement remarqué. Et lancer de nouveaux services, mais ça, c'est un secret.

Quel est le modèle économique de Shopoon ? Une commission ?
Shopoon facture autour de 0,2 euro le clic."
Shopoon se rémunère au clic envoyé chez ses partenaires. Nous facturons autour de 0,2 euro le clic.

Est-ce que vous privilégiez vos marques dans la remontée des produits ?
NON. Nous privilégions la pertinence de la réponse par rapport à la question de nos internautes, le prix ne rentre pas du tout en ligne de compte, ce sont nos trois moteurs de recherche qui calculent l'ordre d'apparition des produits (moteur sémantique, moteur algorithmique et moteur par l'image + analyse comportementale).

On parle beaucoup du décollage des ventes de vêtement sur Internet. L'avez-vous constaté de votre côté ? Si oui, de quel ordre est la progression ?
Bien sûr nous le constatons. Nous sommes les n°1 en France de la vente en ligne d'habillement et nous sommes témoins de cette croissance forte, liée à la féminisation et aux nouveaux applicatifs sur les sites Web pour voir mieux les produits (zooms interactifs, mannequins virtuels...), permis par le haut débit. Notre croissance sur le Web est supérieure à celle du marché au global, nous prenons des parts de marché sur Internet.

Vous disiez dans une interview du JDN que vous étiez "persuadé que la manière dont les produits sont présentés aujourd'hui sur Internet est mauvaise". C'est toujours votre opinion ? Quand comptez-vous revoir la présentation des produits de Laredoute.fr ?
Nous devons réinventer la présentation des produits"
C'est toujours mon opinion, je crois que nous devons réinventer la présentation des produits. Je ne pense pas toutefois que La Redoute présente mal ses produits, au contraire, nous sommes les seuls à proposer un mannequin virtuel qui permet de configurer un mannequin à votre image et d'essayer les produits, c'est très ludique et typique Web. Je crois que nous devons nous approprier davantage le média pour proposer des choses plus interactives. Nous travaillons à la notion de silhouettes, de looks (comme sur Somewhere qui a développé l'I-look par exemple). Rushcollection va prochainement innover sur le sujet. Mais il reste encore beaucoup de choses à inventer de ce côté, c'est un des aspects les plus importants de la vente en ligne, surtout en habillement. Je crois que le travail sur les photos et les descriptifs est fondamental également, nous y travaillons.

Quels sont les résultats de votre campagne de communication "décalée" Shopoon ?
Personnellement, celle que je préfère est le vétérinaire. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, tapez Shopoon sur Google Video ou Dailymotion. Les résultats sont difficiles à chiffrer, mais nous sommes contents des retombées. Nous envisageons une suite... si vous avez des idées de scénarios, écrivez à la rédaction, qui fera suivre.

En matière de merchandising et de présentation des produits sur le Net, quels enseignements peut-on tirer de l'expérience des Etats-Unis ? Ont-ils quelque chose à nous apprendre ?
Pour être très honnête, je ne crois pas vraiment. Ils font des sites très "best practice", mais nous avons la capacité d'être très inventifs. Je trouve que le site de Gap a des petites choses intéressantes, par exemple, mais je trouve que celui d'H&M en Suède est pas mal non plus. Allez voir le site de La Redoute en Corée également, vous verrez que nous pouvons être très inventifs aussi (laredoute.co.kr, je crois). Nous avons à apprendre de l'observation partout, pas seulement aux US, même s'ils font les choses en grand. Parfois, on est plus souple quand on est petit...

Quel est le chiffre d'affaires en ligne de Redcats sur les neuf premiers mois ? Quelle progression, et quelles sont les enseignes qui performent le plus ?
Je ne peux communiquer sur ces chiffres pour l'instant pour des raisons que vous comprendrez. En termes de croissance, nos enseignes spécialisées progressent très bien, Cyrillus par exemple. Nous cherchons systématiquement à spécialiser nos marques, pour "coller" au plus près des besoins de nos clients.

Que représente Internet dans le chiffre d'affaires du groupe Redcats à présent ? C'est le deuxième canal de vente après le téléphone ?
Internet représente 30 % du CA de Redcats sur les 6 premiers mois de 2006."
Internet représente 30 % du chiffre d'affaires de Redcats sur les six premiers mois de 2006, (contre 4 % en 2001). Toutefois, nous ne raisonnons plus en termes de canaux vs les autres canaux. Nos marques sont accessibles pour les clients sur différents canaux, et c'est l'ensemble de la marque que nous suivons. Les clients choisissent le canal de contact ou de commande qui leur plaît selon leur envie, leur besoin, leur profil ou le moment de la journée. C'est cela le multicanal.

D'où vient le nom "La Redoute" ? Compte tenu des différentes définitions possibles, je ne vois pas trop le rapport...
Aucun rapport, en effet, si ce n'est l'endroit où l'entreprise est née je crois. Il faudrait que je vérifie l'origine, en fait.

Un rachat de société à venir ? Les 3 Suisses ont 2xmoinscher et entament les synergies...
On prévoit de racheter Google... Nous venons de racheter The Sportsman Guide aux US, société multicanal spécialisée dans l'outdoor. Si vous avez des dossiers intéressants à me soumettre, envoyez à la rédaction qui fera suivre.

Vous êtes également à la tête de Rushcollection. Quel est le chiffre d'affaires du site en 2006 ?
Comme 2006 n'est pas terminé, je ne peux pas le dire. Noël est important pour nous. Un scoop ? Nous refondons l'ensemble de la plate-forme très bientôt, le nouveau Rushcollection va bientôt sortir, avec une nouvelle image et pas mal de surprises.

Que pensez vous du Web 2.0 ? Avez-vous intégré la technologie Ajax dans vos plans de développement ?
Je n'aime pas l'expression. Comme si rien n'avait été inventé sur le Web depuis 10 ans... Ceci dit je pense que cela a le mérite de mettre l'ergonomie et l'utilisation des sites, et donc les internautes, au centre du débat, et ça a aussi l'intérêt que les médias s'y intéressent. Cela dit, oui, nous travaillons sur des technologies de ce type et nous cherchons activement des compétences dans ces domaines, à bon entendeur...

Les moteurs de recherche sont ils importants dans votre stratégie de création de trafic ? Faites-vous du lien sponsorisé, et pour quel budget ?
Oui, ils sont très importants, bien sûr nous faisons des liens sponsorisés, du XML feed, du référencement naturel et tout ce qui peut aller autour. Nous avons sur le sujet un savoir-faire je crois assez unique, en particulier en France. Pour ce qui est des montants d'investissements, ils sont suffisants pour que Google aux US soit attentif à notre compte. Nous avons des équipes dédiées sur ces sujets.

Quelle est votre formation ? Votre parcours ? Etes-vous bon technicien ou bon manager ?
J'ai fait l'ESSEC, j'ai participé à la création de Made In Sport, je suis chez PPR depuis 10 ans (10 ans !), chez Redcats depuis 3 ans, et je ne suis pas un technicien.

Quelles ont été vos opérations de marketing mobile ? Les résultats ?
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 Fabrice Berger Duquene
  Le site
Redcats.com

Nous utilisons beaucoup les mobiles pour le service aux clients (confirmation de livraison par SMS, messages téléphonés...). Je ne crois personnellement pas encore aux applicatifs commerciaux, les supports ne sont pas mûrs et les clients trouvent cela trop intrusif. Mais pour le service, nous offrons le choix aux clients de recevoir des SMS par exemple, et ils adorent. Comme d'habitude, c'est le client qui dicte (c'est très 2.0, ça, non ?).

Quels sont les projets du groupe Redcats sur Internet pour les mois à venir ? Sur quoi travaillez-vous ?
Nous avons lancé récemment Planet.vertbaudet, un site de contenus et communautaire autour de la thématique de l'enfant, nous avons des projets de ce type aux US.

 
 
Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Voir la fiche de Fabrice Berger Duquene dans le Carnet des Managers.

   
 
 
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