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Jérôme Grondin
Ingénieur
d'Etude
Apside |
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Jérôme
Grondin (Aspide)
"Le remoting de Flash est trop peu utilisé face au couple HTML/JavaScript"
A l'origine utilisateur de Java, Jérôme Grondin est depuis passé au XHTML et au Flash, couplé à PHP. Il favorise les applications conçues pour le navigateur Web.
26/01/2006 |
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JDN
Développeurs. Depuis quand développez-vous pour
le navigateur ?
Jérôme Grondin. J'utilise le navigateur
comme plate-forme de développement depuis 4 ans, principalement
pour des applications Web. J'ai commencé par
concevoir des interfaces de monitoring système et réseaux
pour le groupe RTL. Depuis quelque temps, je développe
essentiellement des applications de gestion de site Internet.
Je travaille aujourd'hui sur le back-office du futur site
de l'offre grand public de l'INA.
Quels sont les problèmes les
plus récurrents lors de développements Web ?
L'ergonomie est certainement le point
le plus important à mes yeux. Il est très difficile de
produire une application Web ergonomique, simple, et aussi
interactive qu'une application "lourde".
Un autre point :
parvenir à faire fonctionner l'application indifféremment
sur n'importe quel navigateur, de n'importe quel système. Le
débogage d'applications Web est un vrai casse-tête si
on ne met pas en place dès le début des développements
un certain nombre de règles.
Qu'est-ce qui vous a décidé
à privilégier le navigateur Web plutôt qu'une technologie comme Java ?
La première application que j'ai dû créer devait être
accessible de n'importe quel endroit dans l'entreprise,
à partir d'un Palm, ou d'un PC. Après étude de plusieurs
solutions, l'application Web est apparue comme la meilleure
alternative, car elle était rapide, sécurisée, et facilement
déployable.
Pourtant, je développais uniquement en Java, aussi bien
du J2SE que du J2EE en passant par du J2ME. C'est un
langage formidable, très bien conçu et structuré, mais
il est parfois difficile d'entrer dans ce monde Java un
peu hermétique.
Le plus gros point négatif que je peux reprocher aux applications
lourdes, c'est leur vitesse d'exécution, et la difficulté
à déployer une nouvelle version. Avec une application
Web, j'ai simplement besoin d'un navigateur, et d'un raccourci.
Quelles sont les technologies
que vous choisissez au quotidien ?
J'utilise principalement du PHP sur architecture LAMP,
le tout produisant un code XHTML/Javascript habillé par
des CSS. J'utilise beaucoup le remote scripting,
qui permet une réelle interactivité entre l'utilisateur
et l'application. Le DOM me permet de modifier mon document
à la volée, en toute transparence, simplement en appelant
des scripts PHP qui me renvoient du XHTML. J'utilise du
Flash avec Remoting pour produire rapidement une version
de démonstration d'une application. J'utilise également
PHP en ligne de commande pour créer de véritables démons système
sous Linux, par exemple pour une application pour RTL
qui surveille en temps réel la connectivité de leurs 40
sites de province ainsi que leurs serveurs de production.
Flash vous sert-il à
autre chose que la création de prototypes ?
Flash est bien entendu un outil majeur qui permet de créer
des applications ergonomiques et intuitives en un temps
record. Je trouve en particulier que le Flash Remoting
est une technologie très intéressante et très puissante
: coupler mes classes PHP avec une interface utilisateur
en Flash ouvre de nouveaux horizons en matière d'applications
Web.
Mais trop peu d'entreprises utilisent cette technologie
méconnue, au profit du HTML/Javascript, parfois plus lourd
à mettre en place pour arriver aux mêmes résultats.
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Le
passage à PHP5 signifiera pour l'entreprise
un renouvellement de son contrat PHP" |
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Quel avenir donnez-vous aux
langages comme XUL ou le futur XAML ?
L'évolution générale du développement Web tend vers des
langages XML comme XUL ou XAML. Nous n'utiliserons probablement
plus des langages fonctionnels comme peuvent l'être PHP,
mais plutôt des langages descriptifs qui permettront sans
doute à des néophytes en développement de produire des
interfaces de saisie ou de gestion rapidement, à
la manière d'Access aujourd'hui.
L'avantage certain de ces langages est de percevoir l'application
Web comme une application à part entière au sein du navigateur.
Le problème à l'heure actuelle est évidemment de savoir
quelle technologie l'emportera sur l'autre.
Quelles sont les limites d'un
tel mode de développement ? Comment les avez-vous résolues
?
Le gros problème des applications Web, c'est bien entendu
qu'on ne peut pas tout faire avec. L'application Web est
restreinte au seul cadre du navigateur et doit évoluer
avec celui-ci. Il faut donc en permanence veiller à ce
que les nouvelles versions de navigateur fonctionnent
avec les applications existantes et les applications en
cours de développement.
Par exemple, l'utilisation de Flash ou de Javascript pose
un problème : il faut que le navigateur client prenne
en charge ces technologies.
Ce sont des problématiques qui peuvent ne pas être primordiales
dans le cas d'un back-office, où l'on connaît l'environnement
du client, mais ce sont des questions essentielles lorsqu'on
développe une application pour le public ou que l'on ne
connaît pas l'environnement de l'utilisateur final. Il y a aussi la sécurité, l'accès aux fichiers locaux, le redimensionnement
de la fenêtre et l'affichage qui en découle, le blocage
des fenêtres pop-up, le code javascript bloqué par un
antivirus, l'encodage des caractères, l'interprétation
des CSS, l'effet des boutons de navigations sur l'application,
etc.. Autant de questions que je me pose lorsque je commence
un développement.
PHP 5 vous semble-t-il un
passage obligatoire pour les développeurs PHP 4 ?
PHP5 apporte énormément d'améliorations, comme le modèle
Objet ou la gestion du XML. Malheureusement, elles existaient
déjà sous une forme différente, et les nouvelles
versions ne sont pas essentielles pour l'entreprise. Le
passage à la version 5 marquera pour beaucoup d'entreprises
un renouvellement de contrat avec PHP.
Je vois l'avenir en PHP5. Le modèle Objet apporté par
cette version est digne d'un Java ou d'un .NET, mais il
va falloir faire migrer l'ensemble des applications utilisant
le modèle de PHP4. Au delà même du nouveau modèle Objet,
l'ensemble des applications PHP4 devra être validé sur
PHP5, ce qui va prendre un certain temps.
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On entend beaucoup parler d'Ajax en ce moment. Ce n'est pourtant pas nouveau" |
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Que pensez-vous de la popularité
de la méthode Ajax ?
Je trouve qu'on entend beaucoup parler d'Ajax en ce moment.
Ce n'est pourtant pas nouveau. J'ai toujours utilisé du
remote scripting dans mes applications, à l'aide
d'une iframe caché et de quelques artifices Javascript/DOM,
afin de faire des requêtes asynchrones vers une base de
données. L'Ajax n'est qu'une nouvelle manière d'appeler
ce genre de technique.
L'avantage de ce type de remote scripting réside
essentiellement dans le fait qu'on possède un objet Javascript
permettant directement de gérer la requête, mais encore
faut-il faire attention à la compatibilité entre les différents
navigateurs.
Comment voyez-vous l'avenir
du navigateur/plate-forme ?
Les applications Web, et le navigateur en particulier,
sont en passe de remplacer bon nombre d'applications lourdes,
mais certainement pas toutes : les applications "temps
réel", les gros systèmes, les systèmes critiques ont par
exemple encore de longues années à vivre.
Mais les technologies Web actuelles sont assez matures
pour permettre de développer des applications complexes
et robustes. Encore faut-il faire évoluer les navigateurs
pour que l'application web soit au coeur du système d'informations
de l'entreprise, et non plus son simple reflet. |
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Propos recueillis par Xavier Borderie, JDN Développeurs |
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PARCOURS
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Jérôme Grondin, 24 ans, est Ingénieur d'études
Internet / Intranet spécialisé en Web applications
2005 Ingénieur d'études Internet chez APSIDE
2002 Développeur Web/applications systèmes
chez RTL |
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