05/11/2001
Le
réseau VTHD: bienvenue dans le futur
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Le réseau expérimental VTHD, mis en place par France Telecom, l'INRIA et le GED utilise les technologies les plus récentes (DWDM, Gigabit Ethernet en accès). C'est l'occasion de tester les applications internet du futur. |
A l'instar
des universités et industriels américains avec le
projet Internet 2, France
Telecom, l'INRIA
(Institut National de Recherche en Informatique et Automatique)
et le GET (Groupe
des Ecoles de Telecommunications) ont lancé il y a un an
et demi la construction d'une infrastructure expérimentale
offrant des débits futuristes: le réseau VTHD (Vraiment
Très Haut Débit). Les trois partenaires font aujourd'hui
un premier bilan de cette expérience, qui devrait probablement
se poursuivre jusqu'au milieu de l'année prochaine.
Sur le plan technique, le réseau VTHD connecte 8 points de
présence, permettant des débits entre deux sites d'environ
800 Mbit/s. Il est doté de routeurs gigabit Cisco et Jupiter
et de routeurs terabit Avici. Il utilise également la technologie
DWDM. Celle-ci permet, grâce au multiplexage de différentes
longeurs d'onde sur fibre optique, d'ajouter et de retirer dynamiquement
des canaux de communication qui ont des couleurs différentes.
Ces dispositifs ont l'avantage de conserver le signal sous sa forme
optique, en utilisant un système de type "micro-miroirs".
Les applications utilisant ce type de technologie ne manquent pas
et paraissent révolutionner l'approche de l'informatique.
Ainsi, tout d'abord, si un tel débit est disponible, le modèle
de l'internet computing paraît bien positionné car
il devient possible de délocaliser facilement traitements
et affichage. De même, les applications comme les data grid
(calcul distribué à travers l'Internet) profitent
pleinement de ces débits. Des applications de type videoconférence,
e-learning ou encore travail collaboratif à distance utilisant
la réalité virtuelle immersive sont d'ores et déjà
en état de fonctionnement. L'utilisation de la réalité
virtuelle dans le domaine médical, en combinaison avec des
robots spécialisés est aussi au programme. Des des
solutions de sauvegarde massive pour les centres de secours des
grandes entreprises pourront être envisagées dans le
cadre de plans de continuation de l'activité en cas de catastrophe.
Les jeux en réseau devraient également bénéficier
de ces débits exceptionnels. Du côté du streaming,
la qualité est au rendez-vous, et un flux numérique
de 2,5 Mbit/s rivalise sans problème avec une diffusion hertzienne,
surtout lorsque des mécanismes de gestion de la qualité
de service sont implémentés.
Une question demeure pourtant: quand ces technologies seront-elles
accessibles ? "Des offres commerciales basées sur le
savoir faire acquit lors de cette expérience pourraient voir
le jour dès l'année prochaine", affirme Jean-Jacques
Damlamian, directeur de la recherche et du développement
chez France Telecom. Pour les entreprises en tout cas. Au niveau
du grand public, la limite paraît bien être encore une
fois la boucle locale. Les réseaux câblés paraissent
cependant bien armés pour le très haut débit.
La technologie VDSL, autorisant des débits de 40 à
50 Mbit/s sur la boucle locale est encore à implémenter.
L'idéal étant bien sûr que la fibre optique
se rende jusque chez l'abonné.
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