Le Net
2000-2001 années de l'e-business; 2002, année de l'e-transformation?
 (Lundi 31 décembre 2001)
         

"Back to Basics", "Retour au pragmatisme", "Priorité au ROI"... Depuis quelques semaines, plusieurs titres de la presse informatique, des deux côtés de l'Atlantique, n'en finissent plus d'annoncer le retour au pouvoir du rationalisme en matière d'investissement technologique. Par opposition, bien entendu, aux "surinvestissements" dont les projets e-business auraient fait l'objet. Sans surprise, quand les discours deviennent manichéens à ce point, la démagogie n'est jamais bien loin...

Il y a un an et demi, cette même presse s'inquiétait de voir les directeurs informatiques perdre leur pouvoir au profit des directions fonctionnelles et générales dans le sillage des projets e-business. Aujourd'hui, il est donc de bon ton de louer le retour aux valeurs sûres, entendez la bonne vieille rationalité du directeur informatique de papa... La réalité, on s'en doute, est un peu plus complexe. D'une part les projets e-business ne se résument pas à une ligne de faille entre technologues rationnels et marketeurs fous ; d'autre part, la pression budgétaire qui s'exerce actuellement et la plus grande attention prêtée en effet aux ROI ne signifient pas que l'on assiste à un "enterrement" de ces projets, comme l'a annoncé récemment "Le Monde Informatique". Bien au contraire...

Quelques chiffres tout d'abord. Oui, c'est un fait, l'année 2001 s'apparente dans bon nombre de domaines liés aux projets e-business à un sombre tunnel. Dixit AMR Research, des plates-formes de commerce BtoC aux logiciels de gestion de la relation-client en passant par les outils de gestion des approvisionnements, les croissances pour l'année 2001 sont sensiblement inférieures à celles de 2000 : 29 % pour 2000 contre 9 % (estimés) pour 2001, tous segments confondus. Un ralentissement que souligne la perte de vitesse d'éditeurs phares de l'e-business. Les Ariba, Commerce One, Intershop ont perdu de leur éclat... Et dans leurs domaines comme dans celui, par exemple, de la gestion de contenu, la consolidation guette. Faut-il pour autant ranger l'e-business au rayon "mode de l'année 2000" ? Ce serait hâtif...

AMR estime que 2002 verra un rebond des croissances de quasiment tous les domaines logiciels clefs. Quant aux budgets IT 2002, environ 23 % de leur montant devrait être attribué aux applications e-business, soit le deuxième poste de dépense derrière le matériel informatique (28 %). Pas mal pour des projets "enterrés"... Certes, on pourra toujours objecter qu'un cabinet comme AMR a tout à gagner à jouer la méthode Coué et à pécher par excès d'optimisme. Notons toutefois qu'ils ne sont pas les seuls à faire preuve de cet "optimisme": Gartner Group, par exemple, prédit de beaux jours au marché des serveurs d'application, logiciel qui représente la pierre angulaire des infrastructures e-business. Si les chiffres des analystes relativisent la mauvaise passe que connaissent actuellement une bonne partie des éditeurs de solutions e-business, ils ne doivent toutefois pas dispenser d'une explication de texte sur l'évolution des projets e-business. Et sur le fait, indéniable, qu'en matière d'investissement technologique au moins, les utilisateurs ont levé le pied.

Les projets e-business semblent en fait souffrir de deux grands maux. Primo, les déploiements technologiques ont largement devancé les habitudes et les processus fonctionnels. Un cas l'illustre de façon presque caricaturale : les projets d'intégration BtoB qui s'appuient sur le modèle RosettaNet. Comme le révèle une récente étude, ces projets n'ont pas généré les retours sur investissement attendus pour une simple raison : ils supposent la mise en oeuvre de relations multi-points alors que les entreprises s'en tiennent à ce qu'elles pratiquent et maîtrisent, à savoir des relations bilatérales (point à point)... Autrement dit, l'entreprise étendue (à ses clients et partenaires) est un beau concept, soutenu par de belles technologies, mais qui se heurte aux pratiques existantes.

Second mal dont souffrent les projets e-business, l'absence d'indicateurs. Après avoir interrogé 130 dirigeants d'entreprises nord-américaines, Mercer Management Consulting avait observé que seulement 38 % étaient satisfaits des résultats de leurs projets de CRM. Et les 62 % restants ? "Une bonne part de ces entreprises sont tout simplement dans l'incapacité de mesurer les gains de performances apportés par leurs investissements technologiques", nous avait expliqué César Paiva, vice-président de Mercer. Et cela qu'il s'agisse de CRM, d'Intranet, d'intégration BtoB. Les entreprises semblent s'être comportées comme si la valeur intrinsèque des technologies e-business les dispensait de suivre minutieusement leur adoption effective par les utilisateurs.

Ces deux maux sont loin d'être une fatalité. Ils soulignent seulement la nécessité de travailler beaucoup plus sur le suivi des projets e-business, en termes d'indicateur et d'accompagnement du changement, et rappellent aussi qu'il faut du temps pour ancrer de nouvelles technologies profondément dans le fonctionnement d'une entreprise. Parvenir à cette "e-transformation", autrement dit à cette refonte des processus et pratiques au regard de la stratégie d'entreprise et du potentiel technologique, suppose une coopération étroite des départements de l'entreprise, direction informatique comprise. Et un fort sponsoring de la direction générale. Le constat n'est pas nouveau mais le chantier est assurément de longue haleine.

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[Rédaction, JDNet]
 
 
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