Le Net
Pierre Chappaz (Kelkoo) : "L'Espagne est le pays d'Europe le moins développé sur Internet"
 (Vendredi 6 décembre 2002)
         

A la tête du comparateur de prix Kelkoo, Pierre Chappaz a initié le développement de son site à travers l'Europe. L'ouverture de Kelkoo Espagne a eu lieu au printemps 2000, après le rachat du principal acteur du pays sur le secteur : Donde Comprar. Un an et demi plus tard, a filiale espagnole de Kelkoo reste la moins développée du groupe. Pierre Chappaz garde malgré tout un oeil vigilant sur le développement de l'Internet ibérique, même si à l'heure actuelle, le constat n'est guère brillant...

Le retard espagnol est-il aussi important qu'il y paraît ?
Pierre Chappaz. Absolument. L'Espagne est vraiment le pays d'Europe le moins développé. Il est très en retard par rapport à l'Italie, qui est déjà lui-même très en retard par rapport à la France. L'Espagne est le pays dans lequel le commerce électronique est le moins développé. Cela est dû à plusieurs éléments : d'un part, la pénétration du Web n'est pas au niveau des autres pays européens. Il faut peut-être y voir des facteurs socio-culturels, voire climatiques : il est clair que, plus l'on va vers le Nord de l'Europe, plus les gens passent de temps sur Internet. S'ajoute à cette pénétration atrophiée du Net, le faible poids de la grande distribution traditionnelle en Espagne, comme Tesco au Royaume-Uni ou la Fnac en France. En Espagne, en dehors d'El Corte Ingles, il n'y a personne. Enfin, les investissements du capital-risque espagnol dans les pure-players sont presque inexistants. Les sites n'ont donc pas eu l'occasion de se développer comme cela a été le cas en France.

Qu'est-ce qui explique ce manque d'investissements ?
L'explication peut presque prêter à sourire : les capitaux-risqueurs espagnols ont été fascinés par l'Amérique du Sud. Ils ont donc mis des montants considérables outre-Atlantique et ils ont un petit peu oublié leur propre marché. Il est clair qu'aujourd'hui l'Internet espagnol est sous-capitalisé.

Dans ce cas, le marché doit être encore assez facilement pénétrable...
Nombre d'entreprises françaises ont fait leur entrée sur le marché en rachetant des sociétés déjà existantes. Cela a été notre cas et cela a aussi été le cas de Carrefour qui a implanté son cybermarché Ooshop en rachetant l'un des tout premiers sites marchands espagnols, Submarino, qui périclitait. Wanadoo s'est aussi introduit par ce biais, en rachetant le portail et fournisseur d'accès eresMas. Néanmoins, il ne faut pas espérer un trop large développement sur le marché espagnol qui n'est pas encore mûr aujourd'hui. C'est pourquoi nous aidons des pure-player français à se développer là-bas à moindre coût. Pour des sociétés comme Pixmania ou Nomatica, il leur a suffit de réaliser une version espagnole de leur site et Kelkoo s'est ensuite chargée de leur donnée la visibilité nécessaire. Cette façon d'investir le marché est encore possible aujourd'hui car il n'y a pas beaucoup de sites locaux et que, donc, les Espagnols ont l'habitude d'acheter sur des sites étrangers.

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International
 
 
 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires
 
 

Sondage

Ce qui vous a le plus embêté avec le bug de Google :

Tous les sondages