Interdits en France en raison
du monopole d'Etat du PMU sur les paris liés aux courses
de chevaux, les paris en ligne, de toutes sortes, font
le bonheur du Web britannique. Selon une étude
réalisée par NetValue, le printemps 2002
a été particulièrement propice
au Royaume-Uni pour ce marché atypique. Deux
événements majeurs, Wimbledon et surtout
la Coupe du monde de football, ont incité des
internautes venus des quatre coins de la planète
à goûter aux paris virtuels.
Sur
cette période, Netvalue a enregistré 15 %
de visiteurs en plus sur les sites de paris en ligne.
Eurobet, site détenu par la troisième
chaîne de paris britannique, revendique ainsi
une hausse de son trafic de 171 % entre mai et juin.
Les sites Ladbrokes et Willhill.com, détenu par
la chaîne William Hill, ont respectivement accrû
leur trafic de 95 et 71 %. De son côté,
Sportingbet, a dénombré pas moins de 50 000
nouveaux joueurs entre mai et août. 300 000
paris ont été enregistrés sur le
site rien que pour la Coupe du monde.
Sur le plan financier, les
sites de paris démultiplient également
leurs revenus, même si bon nombre n'ont pas encore
atteint la taille critique d'utilisateurs pour dégager
leurs premiers bénéfices. Il est vrai
que le coût d'acquisition des joueurs reste encore
très élevé et que les sites de
paris en ligne sont obligés de multiplier les
campagnes publicitaires, à l'image des casinos
en ligne.
Une exception toutefois :
Sportingbet. Sur son dernier exercice annuel, clos fin
mars 2002, le site Sportingbet, leader mondial des paris
en ligne, a réalisé un chiffre d'affaires
de 991,5 millions de livres (1,52 milliard d'euros)
et 5 millions de livres (7,7 millions d'euros) de bénéfices
avant impôt. Sportingbet recence aujourd'hui plus
de 600 000 joueurs enregistrés dont 140 000
en Europe et 100 000 uniquement au Royaume-Uni.
Sportingbet s'en
sort beaucoup mieux que la plupart de ses concurrents.
UKbetting, qui affiche 108 000 clients et 95 %
de ses revenus réalisés au Royaume-Uni,
a publié des résultats semestriels plus
mitigés. Sur les six premiers mois de l'année,
le site de paris a réalisé un chiffre
d'affaires de 17,5 millions de livres sterling, en hausse
de plus de 100 %, pour un Ebitda négatif
de 1,6 millions de livres et des pertes nettes de 3,1
millions de livres. Et le cas financier de UKbetting
est loin d'être isolé.
Cette absence de profits
pour la plupart des acteurs provoque aujourd'hui une
forte consolidation du marché via une myriade
de rachats. Rien qu'en juillet dernier, UKbetting a
racheté SCG Enterprises, la branche paris de
Sports.com, et Sportingbet s'est emparé de Sporting
Odds.
Autre champ de bataille
entre les prétendants : la course à
l'innovation pour attirer encore plus d'internautes.
UKBetting devrait par exemple lancer sous peu les
paris en temps quasi réel. En s'appuyant sur
le système SportXction, développé
par Global Interactive
Gaming, UKbetting compte permettre
aux joueurs de parier à de nombreuses reprises
au cours d'un événement sportif. Cette
nouvelle offre vise à en concurrencer une autre :
Sportingbet a lancé récemment un système
très lucratif de paris en Peer to Peer
(paris en direct entre les internautes). Une nouveauté
qui a provoqué des remous dans le secteur :
William Hill a porté plainte contre Sportingbet,
estimant que les joueurs qui participaient à
ces paris en P to P devenaient eux-mêmes
des bookmakers et devaient donc disposer d'une licence.
De l'autre côté
de la Manche, en France, Internet est bien loin de cette
agitation, les paris
en ligne restant interdits. Mais cela n'empêche
pas les sites sportifs et les sites de pronostics d'observer
de près le marché britannique, en espérant
une future libéralisation sur les paris en France.
Quoi qu'il en soit, pour les internautes français
rien n'est plus facile que de contourner la législation :
les sites de paris réalisés par des expatriés
se multiplient, les sites anglais proposant même
des versions françaises. Le site de William Hill,
WillHill.com, accepte ainsi un large nombre de devises
(dont l'euro) et ne se formalise pas lorsque l'internaute
se domicilie en France lors de l'inscription. D'autres
sites, davantage scrupuleux, ont fait l'effort de bloquer
l'accès en fonction de la localisation géographique
de l'IP du joueur. A l'époque où Sports.fr
était une filiale de Sports.com, un pare-feu
avait été mis en place pour empêcher
les utilisateurs français d'avoir accès
aux paris sportifs de la version anglaise du site. A
l'époque.
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