Magic : la start-up qui satisfait tous vos désirs (dans la limite de la légalité)

Magic : la start-up qui satisfait tous vos désirs (dans la limite de la légalité) Un simple échange de textos suffit pour définir le prix et l'heure de livraison du produit commandé. Une promesse qui emballe utilisateurs et investisseurs.

Magic, la dernière start-up à mettre la Silicon Valley en émoi, n'a pas d'application, pas plus qu'elle n'a d'interface Web. Mais le service a pour lui une promesse aussi simple qu'excitante : vous livrer littéralement tout ce que vous voudrez (dans la limite de la légalité). Envie de sushis alors que vous êtes à la plage ? Besoin de prendre un vol New-York - Boston le lendemain ? Ou plus, prosaïquement, de commander une pizza Margherita et un pack de 6 bières ? Ce service de conciergerie nouvelle génération s'adresse à tous ceux qui sont prêts à dépenser quelques dollars supplémentaires pour se décharger de quelques questions logistiques de type "Où ?", "Quand ?" et "Comment ?". Une promesse d'autant plus séduisante qu'il suffit d'envoyer un texto au numéro communiqué par la société pour voir aboutir la moindre de ses extravagances.

Un collaborateur coordonne votre commande auprès de services d'achat délégué ou distributeurs propres

Pas besoin ici d'installer une application, de subir les quelques minutes que nécessite une inscription ou de devoir parcourir les pages de l'application pour trouver son bonheur. Pas d'algorithme compliqué derrière le service, non plus. Juste une vingtaine de collaborateurs qui se mettent en quatre pour satisfaire le moindre de vos désirs, en faisant appel à des services d'achat délégué tels que Postmates, WunWun, GrubHub et Seamless (version US de Tok Tok Tok) ou en contactant directement les distributeurs. De sorte que la start-up ne s'embarrasse pas de processus logistiques lourds et recrute quelques "Customer Service Associates" là où les services d'achat délégués sont obligés de s'entourer d'une armée de "runners".

Pour l'instant uniquement circonscrite aux Etats-Unis (un service baptisé Clac Des Doigts a vu le jour en France), la société est déjà victime de son succès, en témoigne la file d'attente qui s'accumule lorsqu'un utilisateur passe commande aux heures les plus fréquentées. Un obstacle sur lequel Magic a su habilement rebondir, en recourant à une des techniques de growth hacking les plus éprouvées : améliorer l'expérience utilisateur en échange d'un peu de visibilité. Un tweet ou un post Facebook sur Magic vous permet théoriquement de remonter dans la liste d'attente.

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Un journaliste de Gizmodo commande un poisson rouge dans son bocal. © Gizmodo

Membres de la promotion 2015 de Y Combinator, le cofondateur Mike Chen et ses acolytes ont lancé Magic fin février, un peu comme une blague, le temps d'un week-end, après avoir décidé d'abandonner leur projet initial Bettit, une application qui permettait de surveiller sa pression sanguine. Le business model fleure d'ailleurs bon cet amateurisme qui caractérise les projets qui n'en sont qu'à leurs débuts. Mike Chen a ainsi expliqué à Wired qu'il n'y avait pas encore de système uniforme de commission mis en place, les équipes se chargeant d'additionner les coûts d'achat et une commission qui leur semble juste, avant de soumettre le prix final à l'utilisateur. Toutes les transactions passent par Stripe. Un lien est ainsi envoyé à l'utilisateur pour procéder au paiement, par carte de crédit ou en bitcoins. 

Un service déjà valorisé 40 millions de dollars

Certains s'interrogent aujourd'hui sur la pérennité d'un service qui vient s'empiler sur des services déjà payants tels que Postmates et WunWun. Quelle frange de la population sera suffisamment paresseuse et fortunée pour s'acquitter de commissions doubles à chaque commande ? La promesse est en tout cas suffisamment excitante pour trouver un écho favorable auprès des investisseurs. Techcrunch révèle ainsi que Magic vient de lever 12 millions de dollars auprès du fonds Sequoia, pour une valorisation de près 40 millions de dollars.