La France et ses champions du e-learning

Bilan à l'aube de l'année 2015 : où en est la France en matière de e-learning ? Comment se situe-t-elle dans le paysage global de l'ed-tech? Qui sont les champions nationaux du e-learning ?

L’émergence du e-learning

Venu des Etats-Unis à partir des années 1990, le e-learning, ensemble de solutions proposées pour permettre l’apprentissage en ligne, est aujourd’hui une tendance forte de l’éducation en Europe. Cette industrie du e-learning, qui a le vent en poupe représentait 56 milliards de dollars à travers le monde en 2013. Selon les experts de E-learning Industry, les chiffres pourraient encore doubler d’ici à la fin 2015. Le secteur de l’e-learning est en plein boom et touche de plus en plus les écoliers et les étudiants : toujours selon E-learning Industry, d’ici 2019, 50% des collégiens du monde entier devraient suivre au moins un cours en ligne, via des solutions diverses de e-learning.

De plus en plus d’acteurs émergent dans ce secteur, que ce soit des sites web, des plateformes d’entrainement, des logiciels, de l’enseignement à distance par divers moyens électroniques. La caractéristique commune de toutes ces solutions de e-learning est la tendance à pouvoir apprendre/enseigner sans présence physique d’un instructeur.

Selon Maddyness, le e-learning représentait 2% du marché de l’éducation dans le monde en 2002, et en représenterait 30% d’ici 2022.

Malgré certains inconvénients pour l’utilisateur (gestion autonome de la formation qui peut décourager, appréhension de l’outil informatique, absence de contacts directs avec l’instructeur), les entreprises essayent de développer des solutions simples et efficaces pour contrer la frilosité de certains face aux nouvelles technologies.

Ainsi, les solutions de e-learning présentent de nombreux avantages :

  • ·        la possibilité d’apprendre à distance, via Internet, c’est-à-dire quand et où l’on veut ;
  • ·        la possibilité de feedbacks réguliers au cours de la formation suivie : emails, suivis personnalisés, auto-évaluation ;
  • ·        facilité d’accès à certaines formations (disponibles en ligne, pour tous) ;
  • ·        mise en place de parcours individualisés pour renforcer la personnalisation du service ;
  • ·        émergence de plateformes de plus en plus intuitives, interactives et « user friendly » ;
  • ·        développement de « communautés d’utilisateurs » pour briser la solitude de la préparation…
   

Une révolution dans le paysage éducatif français

Devant l’importance croissante du nombre d’acteurs et des enjeux liés à cette thématique, la Commission Européenne a évalué le « cybermarché de la formation » européen à plus de deux milliards de dollars il y a déjà 15 ans. La Commission européenne a mis en place dès les années 2000 une « initiative e-learning » pour « mobiliser les communautés éducatives et culturelles ainsi que les acteurs économiques et sociaux européens afin d’accélérer l’évolution des systèmes d’éducation et de formation ainsi que la transition de l’Europe vers la société de la connaissance ». Les quatre axes majeurs pointés par la Commission sont « un effort d'équipement en ordinateurs multimédia des écoles, un effort de formation des enseignants européens aux techniques numériques, le développement de services et logiciels éducatifs européens et l'accélération de la mise en réseau des écoles et des formateurs. »

En Europe, et notamment en  France, on a vu s’accélérer l’apparition de différents produits/services de e-learning ces 10 dernières années. En Europe, il y aurait actuellement 2,5 millions de personnes qui suivent une formation à distance, dont 1 million en France. Aujourd’hui, la plupart des universités et écoles supérieures françaises disposent de « campus virtuels », souvent mis en ligne via Moodle. De plus, la France bénéficie du réseau des espaces virtuels des programmes européens tels qu’Erasmus, Socrates…

L’Education Nationale a dû prendre en compte l’émergence de cette nouvelle tendance « edtech » et le caractère de plus en plus « connectés » des élèves. Ainsi, le Ministère a notamment annoncé des projets pilotes dans certaines écoles primaires et établissements du secondaire : tableaux interactifs, distribution de 800 000 tablettes d’ici septembre 2016 aux collégiens, développement d’applications pour smartphones…

La tendance du e-learning « à la française » est donc largement soutenue par l’Etat : la mise en place de France Université Numérique (plateforme regroupant 36 MOOCs) en 2014 est l’illustration. Cet ensemble de formations en ligne ouvertes à tous (en anglais : Massive Open Online Course) propose à partir de 2014 plus de 36 cours dispensés par des universités françaises, et compte déjà presque 300 000 inscrits.

De même le CNED (Centre National d’Enseignement à Distance), organisme public dépendant du Ministère de l’Education Nationale offre des formations à distance de plus en plus variées. Depuis 2013, le CNED a créé une plateforme spéciale pour l’apprentissage de l’anglais à distance pour les élèves de 8 à 11 ans. Cette interface est également destinée à aider les enseignants à préparer leurs cours d’anglais. On estime qu’il y a 2 000 professeurs des écoles qui utilisent cette plateforme.

Les champions du e-learning français

On peut distinguer plusieurs acteurs particulièrement importants dans le paysage du e-learning français.

  • ·        Citons d’abord Digischool : créée en 2005, c’est le premier réseau social étudiant de France avec plus de 4,3 millions de visiteurs par mois. Ce site est dédié aux actualités étudiantes l’orientation autour de nombreuses thématiques : éducation, orientation, logement, examens, administratif… Après dix ans d’existence, Digischool bénéficie aujourd’hui d’une notoriété indéniable auprès des 15-25 ans.
  • ·       Une autre belle réussite française du e-learning est la plateforme Studyquizz. Studyquizz est un ensemble d’applications pour tablettes et mobiles. Créé en 2012, Studyquizz joue la carte du ludique : il s’agit de réviser en jouant via 50 000 quizz développés selon l’examen à réviser. Studyquizz propose notamment des quizz pour réviser les contenus de la première année de médecine, le programme du concours des IEP… Les tests concernent plus de 15 filières du supérieur.
  • ·       Enfin, Global-Exam est une plateforme spécialisée dans la préparation en ligne des examens de langue. Première plateforme française à préparer pour le test officiel de chinois (HSK), elle propose également de nombreux exercices pour préparer les tests d’anglais (TOEIC et TOEFL). Créé en 2013, le site Global-Exam compte déjà 11 000 utilisateurs dans 178 pays, qui s’entrainent grâce aux 18 000 questions, 180 examens blancs et 355 heures d’entrainements disponibles. Cette plateforme 100% exam-focused connait déjà un franc succès car elle permet de s’entrainer dans les conditions réelles de l’examen sur beaucoup de contenu.