Industrialiser les projets de traduction : une nécessité pour les sites e-commerce

Recherche de productivité, enjeux commerciaux ou encore réduction du "Time to market" se conjuguent pour justifier la mise en place de démarches de traduction performantes. Un point encore plus crucial dans le contexte de l’internationalisation des sites de eCommerce.

Pour promouvoir ses aspirateurs, la marque scandinave Electrolux avait fait paraître une campagne aux Etats-Unis : « Nothing sucks like an Electrolux », littéralement « Rien n'aspire comme un Electrolux ». Mais aux Etats-Unis, l'expression « It sucks » ou « sucks » signifie surtout « Ça craint » ce qui donne au final « Rien est aussi nul qu'un Electrolux »**. Une version en anglais plutôt mal choisie aux conséquences économiques et d’image désastreuses… Plus récemment et plus prosaïquement, une entreprise de distribution n’arrivait plus à proposer des produits adaptés aux marchés dans les délais nécessaires. La mise en ligne des versions multilingues de son site de commerce électronique nécessitait huit semaines, un délai beaucoup trop long pour être concurrentiel et avec pour conséquence de nombreuses ventes perdues. Deux illustrations parmi d’autres de complications liées à la traduction et des nombreux enjeux auxquels ont à faire face les webmasters. Eviter ces écueils est possible. Question méthode, la traduction doit être considérée comme un projet à part entière. L’utilisation de plateformes collaboratives de gestion et d’aide à la traduction pour les entreprises et les agences de traduction, facilitent désormais le déroulement de ces projets.

5 conseils pour mieux industrialiser ses projets de traductions.

1- Intégrer

… la traduction comme une composante à part entière et dès le départ d’un projet de eCommerce. En général, les sites sont lancés dans la langue du pays d’origine de la société. La traduction vient après et se déroule très souvent selon un mode artisanal.

Au vu des volumes à produire, des délais et des adaptations nécessaires pour internationaliser les sites, cette approche se traduit parfois par des dépassements de temps et des erreurs et ceci quelle que soit la compétence des professionnels. Intégrer la composante traduction dans le processus de production de contenus dès le lancement et utiliser un outil pour la gérer va faciliter la détection des problèmes, rationnaliser la production et les coûts de localisation dans les différentes langues cibles.

2- Faciliter

… la collaboration entre les différents intervenants de la localisation d’un site Web ou d’un site de commerce électronique. La traduction suppose de faire intervenir des métiers différents. Outre l’équipe de traduction, interne ou externe à l’entreprise, elle impose de faire intervenir webmaster et chef de projet. Ces différents profils n’ont ni les mêmes façons de travailler ni les mêmes objectifs, ce qui se traduit sur le terrain par de nombreux « aller-retours » en général par email. A partir d’une plateforme commune qui permet aux deux parties de dialoguer, d’échanger facilement les contenus à traduire et traduits, de les actualiser en temps réel…  les processus de localisation seront alors plus structurés et extrêmement simplifiés.

3- Suivre

… plus efficacement le déroulement des projets. Réduire le « Time to market » ou, plus globalement, mieux gérer les projets ; les raisons d’utiliser une plateforme collaborative sont simples. Cette dernière va permettre de suivre les avancements des travaux en temps réel, d’enregistrer les actions déjà réalisées, d’identifier plus rapidement les goulots d’étranglement, l’attente de validation d’une page  par exemple, et permettre de dispatcher les tâches. Pour résumer, elle permettra de fluidifier le déroulement du projet, de faciliter le suivi du budget et l’affectation des ressources en personnel nécessaires.

4- Capitaliser

… à partir des projets déjà réalisés grâce aux  mémoires de traduction. Traduire et localiser un site web impose de recourir à des professionnels pour garantir la qualité des contenus. Une plateforme collaborative peut également aider ces derniers dans leurs tâches par la suggestion de parties de textes réutilisables. Elle identifie les similitudes et fait des propositions grâce aux mémoires de traduction utilisées dans la plateforme, elle enregistre et « taggue » les phrases et autres éléments signifiants au fil de l’eau qui pourront être réutilisés lors de mises à jour.

Au fur et à mesure que les projets de traduction se réalisent, la charge de travail diminue, de ce fait, les coûts baissent et la qualité des résultats augmente, … le retour sur investissement est assuré.

5- Connecter

… un espace collaboratif de travail avec les outils destinés à la création et la mise à jour de sites, les outils de Content Management System (CMS) ou de Document Management System (DMS). Enfin, pour être fluide, la plateforme d’aide à la traduction doit s’intégrer simplement avec les outils de travail quotidien des différents intervenants. Les mécanismes d’interaction entre les producteurs de contenus et les traducteurs en seront simplifiés et la productivité s’en trouvera considérablement améliorée ! 


** Exemple tiré de l’article http://www.advertisingtimes.fr/2012/09/les-25-plus-mauvaises-traductions.html