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Le siège d'Alibaba à Hangzhou
© Alibaba
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L'énorme intérêt d'Alibaba est d'être entièrement gratuit. Car paradoxalement
pour un site créé par un professeur d'économie, le site n'est pas pourvu de vrai
business model. Alibaba ne finalisant pas la transaction, il ne se rémunère pas
en prélevant une commission sur les transactions réalisées par son intermédiaire.
C'est en offrant aux petites et moyennes industries chinoises un moyen d'écouler
de leurs produits à la fois en Chine et à l'étranger, que Jack Ma et ses partenaires
vont bâtir le succès d'Alibaba.
C'est au fur et à mesure du développement du site qu'Alibaba va se forger
un business model. En 2000, le site est lance une série de formules premium,
que seule une petite partie de membres accepte de payer. Néanmoins, la version
gratuite de cette plateforme de mise relation n'empêche pas les utilisateurs de
faire des affaires. Deux ans plus tard, Jack Ma fait réaliser pour son site
un service de gestion d'achat de mots-clés pour permettre aux utilisateurs de
s'acheter une meilleure visibilité. Il multiplie également le développement
de services annexes gratuits, comme "TradeManager" un système de messagerie instantanée
qu'il intègre à Alibaba.com.
En 2003, Alibaba se diversifie et lance un site CtoC, Taobao.com ("chasse
aux trésors" en chinois). Cette plateforme permet à la fois d'appuyer l'offre
BtoB du groupe, mais aussi de surfer sur la vague de l'achat en ligne par les
particuliers. Sa particularité est qu'elle repose, comme l'américain eBay, sur
un système d'enchères. Alors que les cartes de crédit et de retrait sont peu répandues
en Chine, Alibaba ne va pas hésiter à copier le leader du marché des enchères
en ligne pour inciter ses internautes à surenchérir. En 2004, il lance son
propre PayPal, qu'il nomme "Alipay" sur lequel il se rémunère
en commissions.
Aujourd'hui, Alipay compte 47 millions d'utilisateurs en Chine et revendique
un rythme de progression de plus de 80.000 nouveaux membres chaque jour. Alibaba
estime à 780.000 le nombre de transactions effectuées chaque jour via son système
de paiement dans un volume dépanssant les 150 millions de yuans (près de 14 millions
d'euros).