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Hors éditions, les aventures de Tintin et Milou représente un business de 18 millions d'euros par an. Photo © Hergé/Moulinsart 2007
 

Star de la bande dessinée, 24 ans après la disparition de son père, Tintin se vend toujours aussi bien. C'est la veuve d'Hergé, Fanny Vlamynck qui est aujourd'hui l'unique propriétaire des droits du petit reporter. A travers trois entités juridiques, Moulinsart SA pour les aspects commerciaux, la fondation des Studios Hergé pour le respect de l'œuvre de Georges Rémi, et Les Editions Moulinsart pour toutes les publications sur Hergé et Tintin, elle a la haute main sur l'image et les retombées commerciales du célèbre héros.


Mais pour gérer cet empire, c'est son second mari, Nick Rodwell, qui est à la manœuvre. Tintinophile averti, il avait lancé un magasin spécialisé à Londres juste après la mort du dessinateur. En se mariant avec sa veuve, il a repris en main ce business à la dérive en 1986. Depuis, il mène une intransigeante politique de gestion des droits dérivés. Objectif : mieux contrôler l'exploitation du patrimoine d'Hergé afin d'en préserver l'intégrité. Les produits étaient nombreux, et de qualité médiocre. Moulinsart a réduit le nombre de licences et travaille désormais le plus souvent dans le cadre de partenariats au travers de cinq business units : textile, objets de collection, édition, multimédia et promotion. Un risque, dans la mesure où il aurait été souvent plus simple et plus rentable de céder des licences et de toucher des royalties. Le chiffre d'affaires se situe à 16,5 millions d'euros pour Moulinsart SA en 2006.

 

75 personnes travaillent pour l'empire Hergé

Obsédé par l'image de Tintin, Nick Rodwell a constitué une équipe de 75 personnes, dont 40 pour la seule Moulinsart SA. Il contrôle tous les domaines, depuis l'utilisation graphique des personnages (calendriers, agendas....) jusqu'au design des polos et t-shirts à l'effigie de Tintin. Graphistes, stylistes et designers de la société participent à l'élaboration des projets, et impriment une identité générale selon une charte de qualité rigoureuse. Nick Rodwell a également radicalement changé de stratégie en quelques années. Après une période centrée sur des produits élitaires, comme les statuettes de collection, Moulinsart a réorienté sa politique vers les enfants, pour ramener les jeunes lecteurs aux albums. Aujourd'hui ce public représente 40% du chiffre d'affaires de Moulinsart, soit environ 7 millions d'euros.


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La peluche de Milou, un des grands succès des produits dérivés. Photo © Hergé/Moulinsart 2007
 

Les peluches Milou, et les figurines en plastique sont les objets qui marchent le mieux. Ils sont distribués par différents canaux, mais reposent surtout sur les boutiques spécialisées. Par le passé la commercialisation s'est effectuée avec plus ou moins de succès. Les commerçants de BD se souviennent encore des conditions draconiennes de Nick Rodwell. Les pratiques commerciales de Moulinsart décourageaient les prétendants. Pour pouvoir ouvrir un espace Tintin, Moulinsart demandait de passer des commandes fermes pour 75.000 euros par an. Mais devant la fronde des commerçants, le procédé a vite été abandonné au profit d'une distribution plus large, mais tout autant contrôlée.


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