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Joseph Besnaïnou
Directeur Général
BVP
Joseph Besnaïnou
"Le BVP devrait publier des recommandations pour les supports mobiles en 2006"
En mai dernier, le Bureau de Vérification de la Publicité avait publié une nouvelle charte de déontologie pour la publicité en ligne, établissant de nouvelles recommandations pour les annonceurs. Cela a-t-il entraîné des retombées sur les créations ? De nouvelles recommandations sont-elles prévues pour encadrer l'e-pub vidéo ? Le point avec Joseph Besnaïnou, directeur général de l'association.
(06/04/2006)
 
JDN. Avez-vous constaté des changements dans les créations depuis la publication de la nouvelle charte déontologique, l'année dernière ? Les recommandations sont-elles respectées ?
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La charte Internet du BVP
Joseph Besnaïnou. Il faut savoir que nous ne faisons pas de pige Internet. Les piges que le BVP a reprises, depuis 2003, sont destinées à effectuer une veille sur les tendances publicitaires en général, et portent sur des problématiques transversales : par exemple, nous avons réalisé une pige sur les violences dans la publicité en 2005, et récemment une pige sur les minorités visibles dans la publicité. Ce que nous savons, vis-à-vis de l'Internet, c'est que nous ne recevons pas de plainte. D'autre part, suite à l'adoption de ces recommandations, la plupart des régies Internet ont adhéré au BVP. Elles ont donc la possibilité de nous demander des conseils. Le fait est que n'avons quasiment pas de demande de leur part, mais pas non plus de plainte venant des consommateurs. Ce que l'on peut interpréter de deux façons : soit les régies pensent que cela ne sert à rien, soit elles ont intégré les règles ! Je suis optimiste sur la question, et pense qu'elles ont intégré les règles.

Dans la nouvelle charte, il est question de "veiller à respecter le confort de navigation de l'internaute", une mention qui vise les formats intrusifs, comme les pop-up en Flash et le Flash transparent, qui sont très répandus ces temps-ci. Abordez-vous cette question avec les sites supports et les agences ?
Pas particulièrement. Nous ne faisons des piges qu'en fonction des plaintes que nous recevons. Pour l'instant, personne n'a soulevé ce problème. Si c'est le cas ultérieurement, nous regarderons.

Vous n'enregistrez donc jamais de plaintes émanant d'internautes, concernant des publicités en ligne ?
De manière générale, il y a très peu de plaintes en France, et la plupart concernent l'affichage. Là encore, deux possibilités : soit les consommateurs ne savent pas qu'ils ont la possibilité d'exprimer leurs plaintes, soit il n'y a pas de problème. C'est notre objectif, que nous poursuivons en mettant en place des règles d'autodiscipline.

Combien de demandes de conseils concernant des créations Web avez-vous traitées l'année dernière ?
60 en tout, en 2005, et 39 en 2004. Ce qui n'est rien du tout. A titre de comparaison, nous avons traité 3.072 demandes de conseil pour la presse et 8.820 pour la télévision.

Sur quoi portent ces demandes, en général ?
Il s'agit la plupart du temps de publicités pour des loteries ou de l'alcool, en ce qui concerne les régies. C'est normal, car la publicité est extrêmement encadrée dans ces domaines. Mais dans l'ensemble, franchement, Internet ne pose pas trop de problèmes.

60 demandes de conseil sur des créations Web en 2005."
Quels sont les problèmes les plus fréquents, même s'ils sont rares dans l'absolu ?
Le seul vrai problème que l'on rencontre avec Internet, ce sont les films publicitaires que l'on retrouve sur le Web alors qu'on ne les accepterait pas à la télévision.

Est-il possible de retrouver sur Internet un film qui a été refusé à la télévision ?
Oui, puisque le Net n'est pas soumis au contrôle du CSA.

Pourquoi la publicité vidéo sur le Web n'est-elle pas soumise à l'avis du BVP avant sa diffusion, alors que c'est le cas pour les films TV ?
Le contrôle s'exerce a priori sur la télévision car il existe un organisme qui s'appelle le CSA, et une loi encadrant strictement la publicité TV. Le système vise à ce que le CSA n'ait pas à intervenir. Pour les autres médias, une telle loi n'existe pas. La télévision possède des limites inconnues des autres médias. Notre travail, c'est de convaincre les gens a priori qu'on ne peut pas faire n'importe quoi. Les marques n'ont de toute façon pas intérêt à faire n'importe quoi.

Le développement de la publicité vidéo sur Internet, portée de plus par des films souvent décalés et humoristiques, pourrait-il avoir pour conséquence une plus grande implication du BVP sur Internet ?
Nous ne sommes qu'aux prémisses de la publicité vidéo sur Internet. Le jour où les grandes marques mettront de vrais moyens sur ce média, les Chanel, Nestlé ou L'Oréal ne feront pas de campagnes décalées, ce n'est pas dans leur intérêt. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas réfléchir à cette problématique en amont.

Vous ne portez donc pas d'attention particulière à l'e-pub vidéo, aujourd'hui ?
Pour l'instant, non.

Quels sont les prochains chantiers du BVP, concernant Internet ?
Les nouveaux supports, mobile en tête, vont faire l'objet d'une réflexion cette année. Nous publierons certainement des recommandations en ce sens en 2006. Dans ce cadre, nous consulterons notamment le CSA.
 
 
Propos recueillis par Raphaële KARAYAN, JDN

PARCOURS
 
 
Joseph Besnaïnou 59ans, est directeur général du BVP depuis le 1er janvier 2000.

1995-1999 PDG du quotidien départemental La Nouvelle République des Pyrénées
1983-1994 DRH puis DGA du quotidien régional Le Midi Libre
1973-1983 DRH des Sociétés d'Electronique Professionnelle

Joseph Besnaïnou est diplômé de Sciences Po Paris, et titulaire d'une Licence en Droit et d'une Maîtrise d'Histoire / Géographie.

   
 
 
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