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Emmanuel Henrion
Co-fondateur et vice-PDG
Business Interactif |
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Emmanuel Henrion
"Nos concurrents sont maintenant les grands groupes de communication"
Le co-fondateur de l'agence interactive évoque les grands enjeux de son secteur et les ambitions de BI dans le domaine du marketing relationnel multicanal.
(25/02/2005) |
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JDN.
Quels sont les grands défis des agences interactives
aujourd'hui ?
Emmanuel Henrion. Il y a trois enjeux majeurs aujourd'hui.
Ils ne concernent pas qu'Internet mais l'ensemble de la
communication. Le premier part du constat de l'effacement
progressif des frontières entre les différents
canaux de communication à disposition des annonceurs :
téléphone, TV, papier, package produits...
Le haut débit, la 3G, l'i-mode, la vidéo
en ligne, la télévision interactive sont
à l'origine de cette convergence. L'enjeu pour
une marque aujourd'hui est de transposer un même
message sur ces différents supports, dont l'Internet
multicanal.
Le deuxième enjeu est la traçabilité.
Toutes les opérations que nous menons laissent
des traces et sont mesurables grâce aux nouvelles
technologies. C'est une chance pour l'annonceur. Mais
il faut pouvoir récupérer ces données
et les traiter, d'où l'importance croissante des
outils techno et de leur maîtrise par les agences.
C'est pourquoi le deuxième grand enjeu de notre
métier est de savoir bien utiliser le taggage,
le référencement, les data SMS, les serveurs,
etc. Enfin, le troisième et dernier enjeu de ce
début d'année est, selon moi, la frontière
sans cesse plus étroite entre un site Web et un
site e-commerce. Il devient de plus en plus aisé
de monétiser des contenus et services en ligne
à mesure que la pénétration du Web
dans la population progresse et que le comportement des
internautes murit. La peur de l'achat en ligne s'efface
peu à peu.
Cette
convergence dont vous parlez à mesure que les nouveaux
canaux de communication se développent implique
que votre domaine d'activité, et donc de concurrence,
s'élargit...
C'est exact. Nos concurrents ne sont plus seulement les
agences spécialisées indépendantes
et les filiales interactives des groupes de communication.
Nous avons un réseau international avec des bureaux
à New York, Tokyo, Sao Polo et Shanghai. 30 % de
notre chiffre d'affaires est réalisé hors
de France. Nous nous positionnons désormais face
à des agences comme Wunderman (WPP) ou Proximity
BBDO. Selon moi, le véritable enjeu se situe justement
dans cette compétition avec les groupes de communication
classique.
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Nous
constatons que les budgets sont à la hausse" |
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Comment résumez-vous
l'année 2004 pour Business Interactif et de quelle
façon appréhendez-vous l'année 2005
?
Nous avons gagné de nouveaux clients en 2004 :
Printemps, Bouygues Telecom, Universal Mobile, Krupps,
Chantelle.... Côté stratégie, nous
avons profité de l'année pour élargir
notre offre. Nous avons étoffé notre pôle
central de marketing relationnel multicanal, renforçé
notre production éditoriale et ajouté de
nouvelles briques à notre activité "média" :
référencement, média planning....
Par ailleurs, nous constatons que les budgets sont à
la hausse et que les clients ont compris qu'aujourd'hui
il est risqué de ne rien faire sur les nouveaux
médias, que c'est même dangereux. Enfin,
notre rentabilité s'est améliorée
et nous finissons l'année avec 9 millions d'euros
en caisse contre 7 millions fin 2003.
Vous allez utiliser cette trésorerie
pour de la croissance externe ?
C'est effectivement envisagé. Nous regarderons
en priorité des opportunités sur les secteurs
de la data, des solutions mobiles, de l'e-commerce et
du marketing à la performance.
Les dernières réalisations
Web qui vous ont marquées ?
Le très fort trafic sur le site Airbus à
l'occasion du lancement de l'A380 ou la réussite
de l'opération 1max2bol de Nestlé qui a
généré des dizaines de milliers de
participants [deux opérations gérées
par Business Interactif, ndlr] sont frappants. Ce
genre d'événement permet de voir à
quel point le média Internet est devenu puissant.
Sinon, je reste encore et toujours émerveillé
par eBay. Sa créativité dans le modèle
économique, son développement par le bouche-à-oreille
et par le marketing viral demeurent exemplaires. |
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Propos recueillis par Florence SANTROT, JDN |
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