JDN. Comment définiriez-vous
la stratégie Internet du Crédit Agricole
?
Serge
Magdeleine. Depuis cinq ans, le Crédit Agricole
propose à ses clients la possibilité de gérer leurs
comptes à distance en leur laissant la liberté sur le
choix des canaux. Nous avons bâti une plate-forme unique
de banque interactive qui sert différents médias :
Minitel, Web, Internet mobile, serveurs vocaux interactifs,
SMS et télévision interactive. A partir de ce coeur
applicatif décliné sur cinq médias, nous ajoutons de
nouveaux modules pour permettre la gestion des différents
besoins des clients : crédit, assurance, placement et
moyens de paiement. Lorsque nous lançons un nouveau
produit ou un nouveau média, nous avons toujours dans
l'esprit un souci de rentabilité économique, à plus
ou moins long terme, et une volonté d'apporter une contribution
économique majeure aux caisses régionales.
Quels sont les grands axes
de développement commercial que vous explorez
?
Naturellement, le moteur est la banque en ligne avec
l'outil de gestion de compte. Nous souhaitons améliorer
encore la pénétration de ce service. Par ailleurs, nous
menons des expériences pilotes dans différents domaines :
assurance, placement, moyens de paiement, crédit...
Sur ce dernier point, nous sommes en train de montrer
que les caisses régionales peuvent réaliser une production
assez significative de crédits immobiliers et de consommation
initiés via Internet, à l'instar de la filiale crédit
Sofinco.
Quels sont les résultats
que vous avez obtenus sur les différents canaux
que vous proposez ?
L'ensemble des caisses régionales génèrent
plus de 200 millions de contacts par an à distance.
Nous recensons 2,5 millions d'utilisateurs réguliers
sur les canaux à distance, dont 1,7 million utilisateurs
réguliers particuliers et professionnels sur le seul
canal Web. En moyenne, un client utilise le service
de banque en ligne 4,5 fois par mois.
Sous quelle forme commercialisez-vous
votre offre banque en ligne ?
Nous avons deux
modes : à l'abonnement ou à l'acte. Chaque caisse régionale
définit sa propre stratégie marketing et sa politique
tarifaire pour les modules e-services que nous lui fournissons.
Pour notre clientèle professionnelle, nous avons en
plus un service banque en ligne dédié aux cinq principales
clientèles : travailleurs indépendants, agriculteurs,
collectivités, professionnels et entreprises.
Quelle
sera la prochaine étape stratégique dans
vos services à distance ?
Après la réalisation
de la plate-forme multi-canal, nous allons intégrer
les canaux à distance dans un processus de développement
commercial. Nous allons sortir une nouvelle version
de notre service banque en ligne fin 2004, qui sera
tournée vers le développement commercial. L'objectif
est d'aider les caisses régionales à générer du business,
donc du PNB (Ndlr : Produit net bancaire). Les
caisses régionales pourront entamer des processus de
vente sur Internet qui se termineront dans les agences.
Nous allons également développer le ciblage pour
proposer des offres en fonction du profil client. Du
coup, nous allons vers un service de banque en ligne
personnalisé.
Quelle place accordez-vous aux services mobiles ?
Nous estimons
qu'il s'agit d'un média-clé pour l'avenir. Nous avons
développé des services mobiles sur l'i-mode mais aussi
sur les services Wap-GPRS de SFR et d'Orange. Nous considérons
également le SMS comme un produit stratégique.
Nous en faisons la promotion à travers notre offre multi-canal
Mozaïc, destinée à la clientèle jeune. Mais pas seulement :
18 caisses régionales disposent d'outils SMS, mis en
place il y a un an. Dès le début de l'année prochaine,
nous proposerons une nouvelle offre d'alertes SMS et
de mini-relevés. Nous espérons élargir cette offre à
l'ensemble des caisses régionales à cette occasion.
Nous avons pour ambition de parvenir assez rapidement
à deux millions de SMS par mois.
En
France, vous êtes le dernier groupe bancaire à
exploiter un service d'accès Internet (Cario).
Est-ce une stratégie efficace pour accompagner
vos clients vers le Net ?
A notre connaissance, un certain nombre
d'établissements financiers proposent encore des services
d'accès Internet avec des niveaux d'intégration variés.
Notre stratégie d'accompagnement des clients fonctionne,
même si nous sommes toujours en phase pilote pour trouver
la meilleure formule d'exploitation. Cario permet également
de proposer des services packagés de banque en ligne
à nos clients. Cela nous permet d'être plus flexibles
et plus différenciants que nos concurrents dans ce domaine.
Mais ce service a un autre objectif : celui d'être un
laboratoire sur le e-banking de demain, notamment en
matière de e-paiement.
Quelles synergies pouvez-vous
espérer tirer entre votre service de banque en
ligne et le courtier en ligne CPR Online, que le groupe
Crédit Agricole a acquis ?
Compte tenu de son historique, CPR Online est une entité
assez indépendante qui conserve et développe sa propre
clientèle, très active et exigeante en terme de services
en ligne. L'offre de CPR n'a rien à voir avec
l'offre de Bourse en ligne unique des caisses régionales.
Pour cette offre, la porte d'entrée vers la gestion
des titres en ligne demeure la banque en ligne. Nous
estimons qu'environ 70 % des ordres de Bourse passés
par nos clients sont aujourd'hui réalisés à distance.
Quel est le montant des investissements
en matière de nouvelles technologies du groupe
Crédit Agricole ?
Nous ne communiquons globalement pas
sur le sujet. Je peux vous dire qu'une caisse régionale
de taille moyenne dépense aujourd'hui entre 50 000
et 100 000 euros pour son service de banque en
ligne. Un investissement qui permet d'aboutir à un PNB
compris entre 500 000 euros et 1 million d'euros
par an pour une caisse régionale.
Quel est votre site d'information
financière favori ?
Boursorama.
Quel est votre site favori
?
Yahoo Sports.
Qu'aimez-vous sur Internet
?
Trouver l'information que je cherche
grâce à un moteur de recherche, c'est-à-dire
via Google la plupart du temps.
Qu'est-ce
qui vous irrite sur Internet ?
Me faire promener sur un site pour n'aboutir
à rien. Cela arrive sur des sites que je connais
pas. Mais, en règle générale, je
n'y reviens pas.
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