ACTEURS 
 
Marco Tinelli
Président
FullSix
Marco Tinelli et Xavier Delanglade
"Fullsix a fait le pari de rester sur le marketing"
Marco Tinelli, Président et Xavier Delanglade, Directeur général, nous dressent un bilan du marché du marketing interactif en France.
(12/10/2005)
 
JDN. Pensez vous que la France soit en retard par rapport aux sites anglais ou américains, en termes de communication et de travail sur le site ?
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Le panorama des Web agencies
Marco Tinelli. Les sites français sont compétitifs. En termes de créativité, les Brésiliens sont en avance, il y a une réelle communication intégrée dans ce pays. Mais ce n'est pas un problème d'ambition, c'est un problème d'offres. Pour avoir du créatif, il faut investir du temps.

Le problème n'est pas géographique mais de génération : les gens préfèrent ne pas perdre de temps : il y a un snobisme du créatif. L'investissement sur les sites français est assez variable : il y a une vraie prise de conscience de certains, tandis que d'autres sont en retard. Le marché est hétérogène selon les secteurs.

Comment a évolué le marché depuis 5 ans ?
Marco Tinelli. De 2001 à 2002 : on découvrait un nouveau canal et de 2002 à 2005, nous sommes arrivés dans le mass média. Le marketing relationnel se démocratise, plus que la technique. Le marché a beaucoup changé et s'est rationalisé en termes d'acteurs : un certain nombre de métiers sont apparu ou ont disparu. Ceux qui sont restés sont donc plus solides.

Sur le marketing interactif, il y a eu une évoltion et il a fallu faire un choix entre la technologie de solutions et la création marketing. Fullsix a fait le pari de rester sur le marketing. Notre volonté est d'intégrer le online dans l'ensemble de la démarche marketing.

Comment évolue l'offre et la clientèle de votre entreprise ?
Marco Tinelli. Fullsix est positionné sur une offre intégrée au sein d'une stratégie globale. De fait, c'est ce que le client demande. Les gros acteurs prennent les choses plus sérieusement. Le chemin entre la création d'un site et l'intégration du marketing relationnel prend entre deux et trois ans.

Le défi des clients s'appelle le ROI : c'est le point clé sur lequel tout le monde s'agite. La mise en place d'un budget d'une année sur l'autre est un modèle qui s'essouffle. En trois points, ce que veulent nos clients est d'être capable de mesurer leurs actions et de rectifier, d'accumuler une base de données qui sert sur le long terme et, une fois habitués à ce média, de savoir comment faire sur les autres médias.

Xavier Delanglade. Nos budgets moyens deviennent de plus en plus importants et notre relation s'établit sur le long terme. C'est ce que nous recherchons : créer un partenariat et une fidélisation.

Quelle est votre vision de l'internet dans 3 à 5 ans ?
Marco Tinelli. Nous n'avons pas de certitude, personne ne peut en avoir. Mais nous avons quelques idées. La France est en pointe. L'arrivée du haut débit et plus largement d'une capacité créative plus forte - comme la vidéo, la radio ou la musique en ligne - est positif. Le marketing interactif va toucher les médias de masse. Et les apprentissages qui se font actuellement sur le Web s'appliqueront au mass. Cela peut être rapide, comme cela peut prendre plus de temps.

Avant, le Web n'était pas un outil divertissant, mais c'est en train de changer. Il y a désormais un message émotionnel qui peut être véhiculé. C'est le carré magique du marketing : des études sont menées et tout le monde tourne autour du problème. Le nomadisme va amplifier le Web : le PC n'est plus l'unique écran : Internet devient un média envahissant, ce qui est plutôt pour nous plaire.

Vos recommandations sont-elles suffisamment appliquées par les entreprises ou bien y a-t-il encore des freins importants ?
Marco Tinelli. Nous travaillons majoritairement avec des grands comptes et ils appliquent générealament ce qu'on demande. Mais des freins subsistent : le Web cristallise beaucoup de dynamiques internes en entreprise : la publicité, la vente, le service client. Il touche trois à six directions différentes avec des enjeux de pouvoir. La digestion de l'intégration n'est jamais simple. Il faut donc créer une culture de l'intégration.

Quels sont vos effectifs ?
Xavier Delanglade. Nous sommes 250 en France et 650 dans le groupe à l'international. Cette année, nous recrutons, comme l'an dernier et l'année prochaine. Nous recrutons environ 70 personnes en 2005, soit une progression nette de 50 personnes.

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Le panorama des Web agencies
La formation représente un véritable enjeu pour nous. Notre métier n'existe pas et nos collaborateurs ont reçu des formations sur des matières spécifiques mais qui ne sont pas totalement en phase avec notre métier. Nous avons donc mis en place un plan de formation, à savoir une formation européenne de nos 650 collaborateurs qui, en volume, représente 60 heures par personnes, soit 40 000 heures de formations par an. Cette formation se déroulera dans un seul lieu physique et sera mise en place dès janvier prochain. Elle permettra d'acquérir une culture et des réflexes.

Y a-t-il une entreprise pour laquelle vous aimeriez vraiment travailler ?
Un secteur en particulier : l'automobile où l'agence Fullsix n'est pas suffisamment représentée. La communication dans ce secteur représente un investissement lourd et la relation avec leurs clients demande un besoin de fidélité et une continuité qui peut être importante.

 
 
Propos recueillis par Rédaction JDN

PARCOURS
 
 
Voir la fiche de Marco tinelli dans le carnet des managers de l'Internet français.

   
 
 
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