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Thierry Vandewalle
Président
Wcube |
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Thierry Vandewalle
"La grande distribution revient en force dans les projets Web"
Secteurs innovants, nature des projets, consolidation du secteur... Thierry Vandewalle, président de la web agency Wcube, revient sur les défis de sa profession et sur les grands chantiers Internet en 2006.
(14/09/2005) |
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JDN.
En matière de projets Internet, de nouveaux secteurs
émergent-ils ? Et si oui, lesquels ?
Thierry Vandewalle. Même si ce n'est pas
tout à fait nouveau, l'administration est aujourd'hui
très dynamique sur Internet. Ce secteur est désormais,
selon moi, plus avancé que le luxe ou encore la
grande distribution. Surtout, l'administration exploite
toutes les possibilités offertes par Internet,
y compris le paiement en ligne. Les Domaines, par exemple,
vont mettre prochainement leur catalogue en ligne et réfléchissent
à mettre en place un dispositif marchand. Par ailleurs,
ce secteur, qui regroupe également les collectivités
locales, arrive progressivement sur des problématiques
de marketing électoral, via la création
d'une newsletter ou encore d'un service de SMS capable
d'alerter les administrés en cas de crise.
Justement, à propos
d'e-commerce, les projets de ce type sont-ils toujours
en forte croissance ?
Oui. Aujourd'hui ce pôle représente 30 %
de notre chiffre d'affaires. Mais, chose nouvelle, ces
projets ne sont plus uniquement portés par des
vépécistes. La grande distribution fait
son retour en force et devrait revenir sur le Web, avec
des projets marchands, dès 2006. Parallèlement,
les choses bougent également du côté
du luxe. Certains dispositifs sont déjà
en place. Mais d'autres devraient voir le jour prochainement.
Qu'en est-il des
projets marketing ?
Ce pan de notre activité est en très nette
progression. Aujourd'hui, le pôle marketing représente
35 % de notre chiffre d'affaires. Mais surtout, c'est
l'activité qui a le plus fortement progressé
en termes d'effectifs. Cette évolution est logique.
Aujourd'hui, nous faisons moins de sites vitrines. Internet
s'inscrit réellement dans la stratégie des
entreprises. Et en tant que tel, nos clients veulent des
retours et exigent des dispositifs efficaces. Désormais,
lorsqu'ils viennent nous voir, ils arrivent avec un véritable
brief. Les objectifs des sites sont très clairs
et souvent chiffrés. A nous de nous débrouiller
pour les atteindre.
Est-ce que ce développement
du marketing en ligne est lié à la baisse
des investissements publicitaires des marques à
la télévision ?
S'il est vrai que les grandes marques de distribution
ont diminué leurs investissements publicitaires
à la télévision et ont augmenté
leurs investissements sur le Web, ceux-ci restent encore
très restreints. En fait, c'est davantage le développement
des projets e-commerce qui gonfle les budgets marketing.
De même, la croissance des projets transactionnels
renforce l'importance de l'ergonomie. Le processus d'achat
doit s'effectuer sans encombre afin que le taux de transformation
soit satisfaisant.
En quoi consistent ces projets
marketing ? Se dégage-t-il des tendances
dans ce domaine ?
La seule tendance que nous pouvons dégager, c'est
précisément qu'une part de plus en plus
importante des investissements marketing des marques s'effectuent
en ligne. Maintenant, une agence Web doit pouvoir s'occuper
de toute opération de marketing menée sur
Internet. On ne peut pas séparer une campagne de
bandeau publicitaire, d'un site Web spécifique
ou d'une campagne de marketing viral et de l'achat de
mots clés.
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Une
agences Web a vocation à tout faire." |
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Mais dans ce domaine, les Web
agencies ne risquent-elles pas de subir de plein fouet
la concurrence des agences spécialisées
dans le marketing ?
Si bien sûr. Mais je pense que dans ce domaine,
les agences Web ont une carte à jouer. Leur principal
atout est de maîtriser le design, la technique et
le marketing, mais surtout de maîtriser ces techniques
sur le Web. Ce qui permet d'apporter une grande cohérence
au projet. Tout l'enjeu consiste, bien entendu, à
être aussi performant sur ces trois métiers.
Pour faire face à ces
défis, quelle est votre politique de recrutement
en matière de marketing relationnel ?
L'idée, c'est de recruter des personnes capables.
Le Web devient de plus en plus technique. La gestion des
mots clés, par exemple, nécessite de vrais
spécialistes en raison de la forte évolution
de cette technique. Aussi, nous préférons
embaucher des personnes qui connaissent très bien
le Web et qui ont une véritable curiosité
pour ce secteur, car ils sauront s'adapter aux changements.
Comment voyez-vous évoluer
le secteur des agences Web ?
Tout d'abord, globalement, le marché a redémarré.
Aujourd'hui, tous les grands acteurs vont bien. Mais une
fois que la situation se sera définitivement éclaircie,
ce secteur va probablement se consolider. Et ceci pour
plusieurs raisons. Les budgets étant de plus en
plus importants et techniques, il faut être de plus
en plus gros et polyvalent pour pouvoir les remporter.
Ensuite, les budgets qui nous sont soumis sont de plus
en plus souvent européens. Aujourd'hui, nous pouvons
y répondre car nous sommes le représentant
en France de l'agence Web européenne FramFab. Mais
globalement, à part FramFab, il n'existe pas actuellement
de véritable agence Web européenne, d'où
un risque de consolidation également à ce
niveau.
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Nous
projetons de racheter des sociétés
spécialisées." |
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Et vous-mêmes, pensez-vous
à racheter ou à fusionner avec d'autres
agences Web pour conforter vos positions ?
Ce n'est un secret pour personne que nous discutons sur
des projets de consolidation. En ce qui nous concerne,
notre projet porte plutôt sur le rachat de petites
sociétés spécialisées, par
exemple dans les mots clés ou le marketing viral.
Nous pourrions également nous renforcer sur de
nouveaux secteurs, afin de capter de nouvelles compétences
que nous pourrions valoriser sur d'autres segments. Il
peut également s'agir de fusion entre concurrents
de même taille, même si ce type de projet
est plus complexe à gérer.
Quelles sont vos prévisions
en terme de chiffre d'affaires et de résultat net
pour l'année 2005 ?
Nous tablons sur un chiffre d'affaires de 3,5 millions
d'euros en 2005 et sur un résultat net qui devrait
représenter 10 % de cette somme. Soit des
ratios presque équivalents aux années précédentes.
Sur les deux dernières années, nous avons
réalisé 12 % de résultat net.
Et quel secteur contribue le
plus à votre chiffre d'affaires actuellement ?
C'est l'administration au sens large du terme, puisque
ce secteur représente 30 % de notre chiffre
d'affaires. Ensuite, vient le luxe qui y contribue pour
20 %, puis la grande distribution, la VPC et les
marques de grande consommation qui apportent 20 %
de nos revenus. Les télécommunications comptent
pour 10 % de notre chiffre d'affaires, le reste provenant
de divers secteurs tels que la banque, les assurances
ou encore le tourisme. En revanche, nous avons peu de
budget dans le domaine du transport. |
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Propos recueillis par Anne-Laure BERANGER, JDN |
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