Si pour l'instant les consommateurs ne modifient pas leurs comportements d'achat, ces résultats indiquent néanmoins une tendance très nette : l'arrivée à saturation. Aux Etats-Unis, où la "privacy policy" fait beaucoup débat, les comportements évoluent aujourd'hui du tout au tout. "Il y a 18 mois, raconte Yan Claeyssen, un foyer pouvait recevoir jusqu'à 5 appels de télémarketing par semaine. Le gouvernement a mis en place une 'do-not-call list' pour ceux qui ne voulaient plus être dérangés. En 3 semaines, les deux tiers des foyers américains s'y sont inscrits. L'industrie du télémarketing s'est écroulée en deux mois."
En France existent d'autres manifestations de ce que les consommateurs arrivent à saturation : de plus en plus d'internautes ouvrent une deuxième boîte mail qu'ils utilisent pour les communications commerciales. Les échanges avec leurs proches demeurent sur leur "vraie" adresse e-mail. "On commence aussi à s'équiper en logiciels anti-spam. Or ces logiciels bloquent aussi la publicité. Certaines newsletters ne passent ainsi plus certains filtres."
Le débat est bien entamé en Espagne et en Allemagne. En France, Yan Claeyssen considère qu'il vaudrait mieux prendre conscience tôt du phénomène afin de s'auto-réguler au plus vite. "C'est par exemple ce que fait Amazon avec sa page 'vos informations personnelles', qui indique très clairement quel type d'informations est recueilli et à quelles fins."
De quelle nature sera demain la relation des clients aux enseignes ? Pour le spécialiste, "l'évolution va dépendre de la façon dont elles vont réagir. Si le marketing qu'elles développent est fin, cela se passera bien. Si elles continuent de bombarder les consommateurs à coup d'e-mailings de masse, la saturation va encore augmenter. Certaines enseignes de distribution et de discount continuent pourtant d''arroser', arguant que si elles arrêtent, leur chiffre d'affaires baisse. Je me méfie de cette vision de court terme." Lire la suite
