100 jours pour convaincre dans son nouveau poste

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Pas question pour autant de passer 100 jours à se tourner les pouces en regardant les autres fonctionner car l'image que vous allez dégager lors des premières semaines vous suivra longtemps. "Si à la fin de cette période vous avez une image d'attentiste ou de suiveur, il sera difficile de réorienter la vapeur", confirme Bruno Barjou.

 

Opter pour l'évolution plutôt que la révolution

Pour éviter cela, il n'est pas nécessaire d'imposer une rupture fracassante à son équipe mais il ne faut toutefois pas hésiter à sortir des sentiers utilisés par son prédécesseur. "Le changement permet de marquer son empreinte, analyse Bruno Barjou. Il conseille donc de se positionner dans une démarche d'évolution des méthodes de fonctionnement en place. "Tout n'est pas mauvais, il faut savoir garder ce qui marche et proposer des améliorations."

"Si à la fin de cette période vous avez une image d'attentiste ou de suiveur, il sera difficile de réorienter la vapeur"

Cela nécessite de rassurer ses collaborateurs, qui peuvent avoir de l'appréhension face à de nouvelles méthodes de travail et des changements organisationnels. "Il faut montrer aux gens que l'on va travailler avec eux." Montrez à chacun sa place dans votre projet et expliquez clairement les objectifs que vous souhaitez atteindre. Expliquez gentiment mais fermement que vous aurez besoin de la bonne volonté de chacun.

 

Former un plan d'action

Afin de présenter un projet clair et cohérent à ses équipes, il faut avant tout avoir bien balisé son idée. Pour cela, Bruno Barjou conseille de réaliser un échéancier reprenant les objectifs globaux pour lesquels vous avez été recruté, mais également des sous-objectifs à atteindre à dates fixes. "Prévoyez d'ores et déjà d'avoir des écarts et réalisez différents scenarios car, comme le dit Napoléon, 'gagner c'est savoir ce que l'on fait lorsqu'on perd'. Il faut absolument anticiper les problèmes afin d'éviter les revers."

 

Vous aurez tout intérêt à faire valider cet outil par votre hiérarchie : en cas de coup dur elle saura comment vous comptez agir et pourra vous soutenir si elle sait où vous souhaitez aller. Au contraire, sans visibilité, elle pourrait se montrer frileuse et ne pas suivre certaines de vos initiatives. Obtenir l'agrément de votre supérieur vous donnera également plus d'autonomie : ayant connaissance de votre démarche, il sera plus enclin à vous laisser choisir les méthodes de mise en application.

 

Avec votre équipe, prenez garde à ne pas vouloir brusquer les choses, au risque de vous mettre les gens à dos. Pour faire évoluer le groupe, identifiez, valorisez et impliquez les personnes disposées au changement.

 

 
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Obtenir des petites victoires : le principe du quick win

"Au bout de trois mois, on vous demandera des comptes. Il est important d'obtenir des succès rapides, même si cela ne dispense pas d'assurer des résultats plus tangibles dans la durée. Cela permet de montrer que ce qui bouge a des effets positifs", note Bruno Barjou. En effet, au bout de 100 jours, non seulement votre N+1 mais également tout votre entourage professionnel, feront un bilan de vos actions : il sera crucial que vous puissiez vous enorgueillir de quelques victoires.

 

Dans son ouvrage Les 90 jours pour réussir sa prise de poste, Michael Watkins préconise d'utiliser ses 30 premiers jours à asseoir sa crédibilité via des initiatives symboliquement fortes. Il s'appuye sur l'exemple de cette directrice d'unité qui avait relevé que son service souffrait d'une trop grande bureaucratie. Avant de mettre en place une plus profonde réorganisation, elle a commencé par supprimer toutes les armoires à archives qui envahissaient les bureaux. Un geste qui n'est pas passé inaperçu.

Ensuite, les victoires devront concerner les résultats de l'organisation à proprement parler. En se concentrant en premier sur l'équipe à diriger car il faut la mobiliser. "Vous demandez un effort aux gens, il faut les récompenser. Vous aurez ainsi l'occasion de les sécuriser, leur apporter une certaine fierté", explique Bruno Barjou. Mais l'on cherchera ensuite rapidement à apporter des sources de satisfaction à ses supérieurs car une belle avancée sur un axe qui n'intéresse pas votre supérieur fera l'effet d'un pétard mouillé.

 

Attention, ne vous dispersez pas sur trop de projets mais concentrez toutefois votre attention sur deux ou trois objectifs. Cela vous évitera de vous retrouvez le bec dans l'eau en cas de revirement de situation sur l'un d'eux.

 


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