La semaine de 4 heures

 

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"Le blues post-départ : c'est normal

J'ai plus d'argent et de temps que je ne l'aurais jamais cru possible… Pourquoi cette déprime ?

 
"Trop de temps libre ne mène à rien sinon à douter de soi et à tourner en rond dans sa tête" © 
 

Excellente question que vous faites fort bien de vous poser maintenant et pas à la fin de votre vie ! Les retraités très riches sont souvent insatisfaits et névrosés pour la même raison : trop d'oisiveté.

Mais, une seconde… Du temps, c'est bien ce que nous voulions, non ? N'est-ce pas tout le propos de ce livre ? Non, absolument pas. Trop de temps libre ne mène à rien sinon à douter de soi et à tourner en rond dans sa tête. Supprimer le mauvais ne suffit pas à créer le bon. Cela laisse un vide. Réduire le travail qui fait bouillir la marmite n'est pas le but ultime. Vivre plus, et devenir plus, voilà notre but.

Les premiers temps, les distractions extérieures seront suffisantes et il n'y a rien de mal à cela. Je n'insisterai jamais assez sur l'importance de cette période. Eclatez-vous et vivez vos rêves. Ce n'est ni superficiel ni égoïste. Il est essentiel que vous arrêtiez de vous brider et que vous perdiez l'habitude de tout remettre à plus tard.

Imaginons que vous décidiez de goûter à des rêves du type vous installer aux Caraïbes pour caboter d'île en île ou faire un safari au Serengeti. Cela sera merveilleux et inoubliable et vous devez le faire. Viendra un moment, toutefois, peut-être dans trois semaines, peut-être dans trois ans, où vous ne pourrez plus avaler la moindre pina colada ou photographier un énième singe à fesses rouges. C'est à peu près à ce moment-là que débutent les crises d'autocritique et les attaques de panique existentielle.

Mais c'est ce que j'ai toujours voulu ! Comment est-il possible que je m'ennuie ?

Ne paniquez pas, inutile de jeter de l'huile sur le feu. C'est un phénomène normal chez tous les individus impliqués qui lèvent le pied pour profiter de la vie après avoir travaillé dur pendant longtemps. Plus vous êtes intelligent et tourné vers les résultats, plus ces douleurs seront vives. C'est un peu comme si vous passiez du triple expresso au décaféiné : savourer le temps au lieu d'avoir en permanence l'impression d'en manquer.

"Arrêtez de vous brider et perdez l'habitude de tout remettre à plus tard"

Mais ce n'est pas tout ! Les retraités dépriment pour une autre raison et il en ira de même pour vous : l'isolement social.

Le bureau a quelque chose de bon : récriminations autour du mauvais café gratuit, ragots et compassion, échanges de clips vidéos débiles par courriel accompagnés de commentaires encore plus bêtes, et réunions qui ne mènent à rien mais font passer le temps avec quelques bons éclats de rire. Même si le poste en lui-même laisse à désirer, le réseau d'interactions humaines – l'environnement social – nous retient de claquer la porte. Lorsque vient l'heure de la liberté, cette unité tribale disparaît, et les voix dans votre tête en résonnent d'autant plus fort.

Ne craignez pas ces doutes et ces remises en cause. La liberté, c'est comme un nouveau sport. Au début, le simple attrait de la nouveauté suffit à nourrir l'enthousiasme. Mais une fois que vous maîtrisez les fondamentaux, vous vous rendez compte que, pour progresser, il va falloir vous entraîner sérieusement.

Ne vous en faites pas. Les plus grandes récompenses sont à venir et vous n'êtes plus qu'à 2 ou 3 mètres de la ligne d'arrivée."

 

Extraits de La semaine de 4 heures, Timothy Ferriss, Editions Pearson, janvier 2008, p.246-247.


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