Facebook : retour sur 10 ans de défis et réussites

Facebook : retour sur 10 ans de défis et réussites Monétisation, essor du mobile, défiance des utilisateurs... Le parcours du réseau social de Mark Zuckerberg est jalonné d'étapes charnières.

Facebook fête aujourd'hui ses 10 ans. Le petit poucet lancé par Mark Zuckerberg dans un coin de sa chambre de l'université de Harvard fait désormais figure de géant du Web, du haut de ses près d'1,3 milliard d'utilisateurs. D'une simple blague potache, élire les plus jolies filles de l'universités, est en effet née l'une des plus grosse success-stories de ce siècle : Facebook qui s'est introduit en bourse en mai 2012 pèse désormais près de 150 milliards de dollars. En France, le réseau social est apparu en 2008 et a su rapidement trouver son public. Aujourd'hui près de 26 millions de Français sont connectés au réseau social. 

Bien sûr le chemin a été tortueux et Marck Zuckerberg a du essuyé quelques échecs en route, à mesure qu'il lançait de nouveaux produits ou touchait une énième fois au design de son fil d'actualité. On pense notamment au format de la timeline, lancé en 2012, qui a soulevé beaucoup de critiques du côté des utilisateurs qui expliquaient alors vouloir quitter le réseau social. Une menace avec laquelle Facebook devra composer encore plusieurs années. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une étude se fasse le relais du désintérêt supposé des utilisateurs les plus jeunes à l'égard du réseau social. C'est d'ailleurs l'une des obsession de Mark Zuckerberg, ne pas connaître le même destin que son prédécesseur MySpace, et la raison des refontes incessantes du design du site et de l'application mobile, pour rester le plus longtemps possible branché.

Le mobile, justement, l'un des plus grands défis auxquels aura été exposé Facebook, avec la nécessité de se réinventer pour s'adapter à l'usage croissant du mobile, avec une base d'utilisateurs qui délaissait progressivement le Web fixe pour ce canal, plus difficile à monétiser. Aujourd'hui Facebook y réalise près de 50% de son chiffre d'affaires publicitaire. De ce point de vue, Mark Zuckerberg pourra sans doute se féliciter d'avoir recruté Sheryl Sandberg, une ancienne de Google, qui a su esquisser les contours d'un business model reposant à la fois sur la publicité display et les investissements des annonceurs pour animer leurs pages de marques. En 2013, Facebook a dégagé près d'1,5 milliard de dollars de bénéfices. Une performance qui ne fait pas encore de Facebook l'égal de Google mais qui le fait clairement entrer dans la cour des grands. Le réseau social est à ce titre aux prises avec deux défis majeurs : la montée en puissance des applications de niche et la conquête des pays émergents. Il a acquis Instagram pour près d'1 milliard de dollars et a tenté de mettre la main sur Snapchat moyennant le triple pour se conformer à la verticalisation des réseaux sociaux. Un mouvement défensif qui traduit bien la préoccupation de Mark Zuckerberg à l'égard des Snapchat, WhatsApp et consorts. Accusé de permettre à ses utilisateurs de faire tout et rien à la fois, Facebook perdrait de vu son bénéfice utilisateur. Quand à la conquête des pays émergents, en Asie principalement, c'est devenu un des derniers leviers de croissance pour le réseau social qui arrive à maturité en Amérique et en Europe. Et pas des moindres.