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DOSSIER
 
Juillet 2006

Multirécidivistes

Nombre de parasites ont besoin de se domicilier successivement chez plusieurs espèces pendant leur vie.

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Une victime ne leur suffit pas : ces animaux parasitent une espèce quand ils sont jeunes, une autre quand ils grandissent. La difficulté : passer d'un hôte à l'autre. Comment réussir à migrer quand on ne sait pas se déplacer seul ? Grâce à un cycle de vie bien au point.

Le solitaire s'invite 2 fois

Le tænia est un ver de la famille des plathelminthes, un ver plat. Il peut mesurer de 4 à 10 m de long. On parle de ver solitaire car sa présence chez un individu l'immunise contre l'installation d'un deuxième ver.

Ce parasite possède 2 hôtes : un intermédiaire, le porc ou le bœuf, et un définitif, l'homme.

Au départ, le tænia se présente sous forme d'œuf, dans les excréments d'un homme infecté. Le porc ou le bœuf en ingérant les selles de l'homme, à travers des eaux de pluies par exemple, vont être parasités. Une fois dans leur tube digestif, l'oeuf éclot. Il en sort un embryon muni de 6 crochets qui parvient jusqu'à un muscle rouge où il va se transformer en cysticerque (sorte de larve dormante).

Ver solitaire
Le tænia et sa tête munie d'organe de fixation. Derrière, son corps peut mesurer jusqu'à 10 m de long ! Photo © Phil-CDC

Un homme qui mange de la viande de bœuf ou de porc mal cuite ingère les cysticerques. Une fois dans le tube digestif humain, le cysticerque se dévagine, le tænia se fixe à la paroi de l'intestin grêle et commence à grandir. Il n'oublie pas de se reproduire, envoyant ses œufs avec les excréments.

Au programme pour la personne infectée : crampes abdominales légères, perte pondérale étourdissements, faiblesse…des symptômes bénins et bien traités.

L'homme : intermédiaire par accident

Il existe des parasites plus embêtants. par exemple l'echinocoque, un ver qui détruit le foie des rongeurs et de l'homme. Pourtant, son cycle classique est "rongeur-renard". Le parasite se sert de la chaîne alimentaire pour passer d'un hôte à l'autre : le renard mange le rongeur qui mange des baies souillées par le renard.

Cycle de vie de l'échinocoque. En temps normal, le rongeur, une fois infecté, abrite les œufs puis les "larves" dans son foie. Il s'affaiblit alors, devenant une proie facile pour le renard. Le ver, d'un demi centimètre, se développe alors dans l'intestin du renard et ses œufs sont évacués via ses excréments. Le renard, lui, n'est pas affecté. © Institut de santé publique belge/L'Internaute

L'homme n'est qu'un hôte intermédiaire "accidentel" : c'est une impasse parasitaire car n'étant pas mangé par un carnivore, il ne peut pas faire "tourner" le cycle parasitaire.

Dans ce cas de figure, seul l'hôte intermédiaire et l'hôte accidentel sont mis en danger par l'échinocoque qui se fixe dans leur foie où il "pousse" comme une tumeur.

Il existe enfin des parasites ayant besoin de 3 hôtes successifs : la douve, un ver plat parasite du foie et des canaux biliaires, passe de l'escargot à la fourmi puis au mouton !

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