L'Internaute > Science  > Dossier Environnement > Nucléaire : idées reçues, idées nouvelles
Précédent

Le traitement et le stockage des déchets

Suivant 
Agrandir
Piscine de stockage à La Hague © Cogema
L'usine de retraitement de La Hague retraite des déchets de différents pays, qui ne possèdent pas la technologie ou ne veulent pas le faire eux-mêmes. La moitié des déchets pris en charge par l'usine viennent ainsi d'une trentaine de compagnies étrangères. Mais depuis la loi Bataille de 1991, chaque pays doit récupérer ses propres déchets une fois retraités.

A l'usine de La Hague, le combustible usé est dissous dans de l'acide nitrique. Le plutonium et l'uranium sont ensuite extraits et récupérés et séparés. L'uranium est à nouveau enrichi et peut être réutilisé comme du combustible ordinaire, et le plutonium permet de fabriquer du MOX (Mélange d'Oxydes). Un tiers des réacteurs français peuvent fonctionner avec du MOX. Reste les vrais déchets ultimes, ceux issus de la combustion nucléaire. Ils sont vitrifiés, c'est-à-dire fondus avec de la pâte de verre, puis coulés dans des conteneurs en acier. Ces derniers sont ensuite entreposés dans des piscines afin de les refroidir.

Entreposage et stockage
Il faut distinguer l'entreposage, qui est provisoire, du stockage, qui est une solution définitive pour se débarrasser des déchets nucléaires. Les déchets de faible radioactivité sont transportés vers un centre de stockage, à Soulaines (Aube), et rangés dans des fûts de bétons. Ces fûts sont contrôlés en permanence par un code-barre. Les déchets moyennement ou hautement radioactifs sont pour l'instant entreposés sur leur lieu de retraitement, à La Hague. Il est prévu de les stocker dans des galeries souterraines, à plus de 500 m de profondeur. Le site expérimental de Bure (Meuse) préfigure l'enfouissement de demain. Une couche d'argile de 130 m d'épaisseur, imperméable et sans fissure, est censée garantir la stabilité du stockage pour plusieurs millions d'années, et résister aux secousses sismiques les plus fortes.

Retraitement ou stockage des déchets ?
La France est un des seuls états au monde à avoir choisi la voie du retraitement. Les Etats-Unis se contentent de stocker directement le combustible usé, essentiellement pour des raisons économiques. En effet, un kilo de combustible usé coûte 700 euros, alors qu'un kilo d'uranium naturel coûte 30 euros à l'achat. Mais la France fait valoir que le combustible usé représente une source d'énergie qu'il est dommage de gâcher, et que le volume de déchets sera beaucoup plus petit à stocker. En 2020, on estime que le stock de déchets nucléaires français contiendra 2200 tonnes de produits de fission, dont 150 tonnes de plutonium. Aux Etats-Unis, c'est 5000 tonnes de déchets dont 1000 tonnes de plutonium qui resteront à enfouir.
Précédent

 

Suivant 
15 photos : 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15
Magazine Science
Envoyer | Imprimer
Haut de page
Votre avis sur cette publicité