Infrastructure & Chantiers
Comment Mandrakesoft espère rebondir en 2002
Après le constat d'échec de sa stratégie autour de l'e-learning, l'éditeur français de la célèbre distribution Linux a amorcé un recentrage sur son métier d'origine. (Lundi 7 janvier 2002)
     

Dur aura été le retour à la réalité pour MandrakeSoft. Constatant l'échec de sa stratégie autour de l'e-learning, l'éditeur français amorce depuis déjà quelques mois un recentrage sur son métier d'origine. A savoir : le
développement et les services associés à la distribution Mandrake Linux. A l'heure du bilan 2000-2001, la société semble avoir redressé la barre. Sur cette période, elle enregistre en effet un chiffre d'affaires de 3,6 millions d'euros, soit une hausse de 18,9% par rapport à l'exercice précédent. Un résultat qui reste pourtant en deçà des prévisions publiées lors de son entrée en Bourse, qui tablaient alors sur 4,3 millions d'euros.

Echec sur l'e-learning
Pour comprendre ce retournement, revenons quelques mois en arrière. En mai 2000, MandrakeSoft décide d'embaucher un nouveau PDG pour accélérer son développement, notamment à l'international. Elle opte alors pour un américain originaire de la Silicon Valley et pionnier dans la création d'agences Web aux Etats-Unis. Très vite, celui-ci impose sa vision. "Au lieu de rester concentré sur la distribution Linux, il a choisi d'axer également la stratégie produit sur le segment de l'e-learning, métier pour lequel la société ne disposait pas de compétences réelles", commente Jacques Le Marois, fondateur et actuel PDG de MandrakeSoft. "Au final, le chiffre d'affaires s'est révélé stagnant alors que les coûts étaient multipliés par trois"...

Partant de ce constat d'échec, les principaux actionnaires décident d'abandonner ce positionnement et de se recentrer sur une politique -à la fois produits et services- basée sur le
système d'exploitation qui avait donné à la firme ses lettres de noblesse -notamment aux Etats-Unis et en Angleterre. Les mesures prises dans la foulée se traduisent au premier chef par une réduction d'un tiers de effectifs. "Il s'agit en particulier de cadres de haut niveau recrutés au départ pour accompagner une croissance jusqu'à 400 salariés", précise t-on MandrakeSoft. "Cette équipe ne se justifiait plus pour la gestion d'une centaine de postes". Parallèlement à une diminution des frais généraux, cette restructuration se traduit au final par une baisse des coûts de près d'un tiers entre mars et décembre 2001.

Back to reality
Alors que MandrakeSoft réalise environ 85% de ses revenus 2001 autour des ventes de sa distribution et plus de 16% dans les services, son ambition pour 2002 est plus que jamais de se focaliser sur ces deux lignes métier. Premier objectif : capitaliser sur une dynamique de diffusion largement amorcée. "Ce mouvement s'est poursuivi plus rapidement et à moindre coût que nos concurrents -comme RedHat ou Caldera", constate Jacques Le Marois. Estimant le nombre de ses utilisateurs à 2 millions (grand public compris), l'éditeur répertorie sur son site quelques 450 sociétés ayant mis en production des logiciels MandrakeSoft.

Afin de "monétiser" ce capital utilisateur, MandrakeSoft a déjà lancé une offre d'adhésion en ligne permettant d'être alerté de la sortie des nouvelles versions, ainsi qu'un club utilisateur donnant droit à certains privilèges (tarifs, services gratuits, etc.). Côté politique produit, le développement des solutions d'entreprise se poursuit. Au chapitre des projets, le département de R&D (soit une quarantaine de personnes) travaille notamment à la mise au point d'une offre de clustering. "Depuis le mois de mai, nous nous sommes lancés dans la vente directe via notre site Internet, mais également dans la distribution de logiciels tiers", indique Jacques Le Marois.

En quête de fonds
Autre axe de développement : celui des services, en particulier en France et en Amérique du nord (Canada et Etats-Unis). Fortement concurrencé par RedHat sur ce créneau, MandrakeSoft souhaite proposer une offre globale dans ce domaine. D'une part par le biais de programmes des formation, pour lesquels la société à opter pour un modèle indirect en s'associant à des partenaires (tels que Sun ou Atos en France). Et d'autre part via le conseil en intégration : directement pris en charge par une équipe interne (20 personnes), ce second axe propose de créer une distribution adaptée aux besoins du client. "Nous venons de lancer une garantie pour fournir l'assistance de nos équipes techniques en cas de gros problème", complète le porte-parole de la société.

Pour l'heure, MandrakeSoft a lancé un appel pour une augmentation de capital. "Une opération qui si elle ne se faisait pas limiterait forcément nos ambitions tant en terme de d'activité de services que de création de nouveaux produits d'entreprise", conclut Jacques Le Marois.

A lire aussi :

MandrakeSoft investit l'e-learning avec deux plates-formes open-source
Interview "Logiciel libre rime avec marché libre"
MandrakeSoft réussit son entrée sur le marché libre
Chat avec Jacques Le Marois "Notre chute en bourse est complètement déconnectée de la réalité de l'entreprise"

[Antoine Crochet Damais, JDNet]
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Gratuit - L'actualité des technologies
e-business

Toutes nos newsletters
 
 
 
 
 
 
Logiciels libres
Retours d'expérience, panorama, analyses.
Sommaire
 
Failles de sécurité
Vulnérabilités des logiciels & évaluation des risques.
Sommaire
 
 

Les entreprises de l'Internet
Plus de 5000 sociétés référencées

Les prestataires
Plus de 2600 prestataires

Les fonds
Plus de 100 fiches descriptives

Le carnet des managers Internet
Plus de 1500 dirigeants

Guide des solutions
Plus de 310 briques logicielles