Alors
que le site spécialisé webmergers.com
dresse un bilan mitigé des mouvements de fusions-acquisitions
en 2001, John Chambers - le patron de Cisco
-, vient de faire une annonce touchant le marché
du stockage qui ouvre le champ des possibles pour de
nombreuses start-up du secteur.
Baisse
de plus 50% des rachats de sociétés en
2001
Selon une étude
parue cette semaine par webmergers.com, 2001 aurait
marqué une nette régression des rachats
de sociétés dans le secteur Internet,
avec un montant total d'à peine 40 milliards
de dollars, à comparer aux quelque 90 milliards
dépensés en 2000.
Une
inflexion plutôt logique dans le contexte économique
qui prévaut, mais qui n'obère en rien
les attentes pour l'année 2002. Sans vouloir
trop s'avancer, le président de webmergers.com,
Tim Miller, a toutefois déclaré que l'on
pouvait en effet s'attendre dans les mois à venir
à "beaucoup plus" concernant les acquisitions,
et que les investisseurs IT n'avaient "pas complètement
fermé la porte" aux potentiels candidats
au rachat.
Des
options stratégiques multiples pour Cisco
Ces propos font
singulièrement écho à ceux que
le CEO de Cisco a tenu il y a quelques jours lors d'une
présentation à des investisseurs de la
banque d'affaires Salomon
Smith Barney. John Chambers a en effet déclaré
au
sujet du stockage : "Vous allez assister
à quelque chose de majeur de notre part sur ce
marché avant la fin de l'année calendaire",
avant d'ajouter cependant, plongeant l'assistance et
les analystes dans une certaine perplexité :
"Je n'excluerais pas la possibilité d'une
acquisition, mais ce n'est pas à l'ordre du jour
de notre stratégie". Une façon de
souffler le chaud et le froid, qui rend plausibles plusieurs
options.
Celle de nouveaux rachats d'abord - qui pourraient faire
suite à celui du fabricant de routeurs iSCSI
NuSpeed Internet en juillet 2000, par exemple.
Celle
ensuite de partenariats renforcés avec les partenaires
naturels qui complètent aujourd'hui l'offre hardware
de Cisco basée sur les routeurs et commutateurs
de stockage en réseau (Veritas,
EMC,
IBM,
Emulex,
etc.). Celle enfin de prises de participation accrues
et/ou nouvelles dans certaines start-up où Cisco
a investi récemment lors de leur première
levée de fonds. Parmi celles-ci, on retrouve
un spectre de sociétés assez large dont
le dénominateur commun est l'innovation technologique
: SAN
Valley Systems (un constructeur de routeur FC-to-iSCSI),
StoreAge
Networking Technologies (positionné sur la
virtualisation du stockage) ou encore Digital
Fountain (un fabricant de d'appliances WAN, Wide
Area Network). Certains analystes américains
parlent par ailleurs de visées en direction des
infrastructures InfiniBand (avec des start-up comme
Gadzoox, ou Voltaire).
Pas
de rachat à - de 20% de parts de marché
pour Cisco
Quelle que soient les surprises que réserve
Cisco pour cette année, une chose est certaine
: le géant des infrastructures de réseaux
ne se contentera pas de la portion congrue sur le marché
qu'il choisira d'investir ou de développer. A
cet égard, le discours de John Chambers a été
explicite : "Nous ne rentrons que sur des marchés
où nous pensons pouvoir être numéro
un ou deux, avec une part de marché de 20 à
25% minimum", a-t-il ainsi précisé.
La seule chose que ne dit pas le CEO de Cisco concerne
les délais qu'il s'accorde pour atteindre ce
seuil critique. Une stratégie à court
terme pousserait en effet logiquement la société
vers des rachats, tandis qu'une optique à moyen
ou long terme permettrait de privilégier l'alternative
partenariale ou celle d'essaimage, amorcée avec
le création de la spin-off de Cisco, Andiamo.
Quand on dispose des moyens financiers de Cisco, on
peut de toute façon s'autoriser les deux.
A lire également,
notre Tableau
des consolidations
(mis à
jour le 11/01/2002).
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