La SSII française Valtech
comme le spécialiste des solutions d'approvisionnement
en ligne i2
Technologies souffrent de la récession actuelle
du secteur. Pour y remédier
et retrouver au plus vite une croissance satisfaisante,
les deux acteurs empruntent la même voie :
celle de la délocalisation. Le pays choisi pour
réduire sensiblement les coûts tout en
minimisant les risques de baisse de qualité,
l'Inde, est également la terre d'origine de Sanjiv
Sidhu, fondateur de la société i2. Aussi
celle-ci a-t-elle décidé de faire réaliser
là-bas 50% de ses travaux de développement,
contre moins de 20% à l'heure actuelle. Valtech
pour sa part compte employer fin 2002 une centaine de
collaborateurs dans ce même pays.
Deux
enjeux majeurs sous-tendent la décision stratégique
prise par ces acteurs. La réduction des coûts,
tout d'abord, comme finalité revendiquée.
Mais également la viabilité du travail
de développement malgré une distance entre
la tête et l'organe délocalisé.
Sur le premier point, il convient de rappeler qu'i2
a été gravement touché par la crise
du secteur informatique. Avec des pertes nettes de 5,53
milliards de dollars au troisième trimestre de
son exercice 2001, la société enregistre
une baisse de 39% de son chiffre d'affaires annuel.
Une santé critique qui impose le recours à
des solutions radicales. Valtech, en revanche, a retrouvé
la rentabilité au troisième trimestre
2001.
Le
pari de la délocalisation : coût et
qualité
Le second point à considérer concerne
la nécessité de préserver des capacités
au moins équivalentes en termes de production,
bien sûr, mais aussi d'innovation. Et c'est sur
un plan qualitatif que les analystes émettent
leurs avertissements : pour ne pas compromettre
le produit du travail de développement, encore
faut-il faire avec un certain nombre de contraintes
nouvelles. Le décalage horaire, la distance et
les différences linguistiques constituent autant
de risques d'altérer la productivité des
équipes, la qualité du code lui-même
ou encore la clarté des documentations. Une prise
de risque économique qui représente également
une alternative globalement dommageable à l'emploi
dans les pays d'origine de ces entreprises.
Le nouveau centre de développement Valtech en
Inde devrait correspondre à plus de 10% du chiffre
d'affaires de la SSII en 2003. Les experts du cabinet
américain Forrester estiment que le recours à
des prestataires de pays tels que l'Inde permet une
économie de l'ordre de 25% par rapport à
des prestataires locaux. Les consultants du Giga Information
Group précisent quant à eux que l'Inde
absorbe à elle seule 80% de la demande mondiale
de développement "offshore", soit un
marché de 6 milliards de dollars en 2000. Enfin,
les SSII indiennes auraient selon eux progressé
sensiblement en termes de capacités à
traiter avec les entreprises américaines. La
pratique tend ainsi à se développer, la
proportion d'entreprises américaines qui font
appel à cette solution étant estimée
à 37% cette année contre 31% l'année
dernière.
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