A
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"SAP
a pris part dans nos affaires à un moment donné quand
nous en avions besoin", Alexsis de Raadt St James
(Commerce One)
Plusieurs indices pouvaient
le laisser soupçonner ces dernières semaines
et les intéressés viennent de le
confirmer:
SAP et Commerce One ont décidé d'arrêter
de commercialiser conjointement la plate-forme d'e-procurement
Enterprise Buyer née de leur rapprochement. Interrogé
par Reuters, Mark Hoffman, CEO de Commerce One, a tenu
à préciser que l'accord de licence n'était
pas caduc mais que les deux partenaires avaient convenu
verbalement de cesser cette co-commercialisation. Un
discours politiquement correct qui cache mal une réalité
évidente: l'histoire des derniers mois a conduit
peu à peu SAP à devenir non plus un partenaire
de Commerce One mais un concurrent.
Un petit flash-back s'impose sur le contexte dans lequel
s'est nouée cette alliance: été
2000, SAP, alors perçu comme l'éditeur
d'ERP qui a manqué le train de l'e-business,
tente de se rattaper en pactisant avec la nouvelle star
montante de l'e-procurement. A l'époque, les
représentants de Commerce One n'ont pas assez
de mots pour décrire le paradis que vont représenter
les places de marché animées par leurs
logiciels. La firme promet l'avénement du "B-to-B
Infinity", l'interconnexion des places de marché.
Un an plus tard, le clairon a été rangé
au grenier: avec des résultats en berne et des
effectifs quasiment divisée par deux, Commerce
One appelle à la rescousse SAP qui augmente sa
présence dans son capital de 2,3% à hauteur
de 20%. La dépendance de Commerce One à
l'égard de la firme de Walldorf ne se démentira
pas ensuite. Selon plusieurs analystes, la moitié
des clients de Commerce One serait des clients... SAP.
Problème: pendant que Commerce One subit entre
autres les difficultés des places de marché
publiques, SAP pour sa
part
travaille d'arrache-pied sur la restructuration de son
offre. Et, inévitablement, vient marcher sur
les plates-bandes de Commerce One. "SAP n'est plus
seulement un éditeur de progiciel de gestion
intégré (ERP ou PGI) mais ce que nous
appelons un EAP, pour Enterprise Application Provider,
commente Paul Ligny de Boudreau, chief research officer
au sein de GigaGroup. Sa couverture fonctionnelle s'étend
désormais de la comptabilité à
la gestion de la relation client en passant par la gestion
des relations fournisseurs". Une réalité
qu'officiellement Commerce One refuse d'admettre: "Les
progiciels de SAP sont tournés vers l'intérieur
de l'entreprise alors que ceux de Commerce One sont
à l'interface entre l'interne et l'externe",
nous
expliquait encore il y a quelques jours, Alexsis
de Raadt St James, vice-présidente senior. Et
justement, c'est en annonçant fin décembre
des modules de SRM (Supplier Relationship Management)
que SAP a clairement montré sa volonté
de ne plus s'encombrer de son partenariat avec Commerce
One.
Pour l'heure, SAP conserve ses 20% et, selon les propres
termes d'Hasso Plattner, CEO de SAP, souhaite à
ce titre tout faire en tant qu'actionnaire pour conduire
Commerce One à la profitabilité. Ce qui
dénote un sens certain de l'humour...
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Interview:
"SAP
a pris part dans nos affaires à un moment donné quand
nous en avions besoin", Alexsis de Raadt St James
(Commerce One)
Interview: "Notre
ambition est de tenir la comparaison avec les offres
best of breed" , Jean-Michel Franco Responsable
marketing produits SAP.
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