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A l'heure des bilans, les éditeurs d'ERP tirent mieux
leur épingle du jeu que ceux du CRM |
Si SAP, PeolpleSoft ou Oracle annoncent des résultats plutôt satisfaisants, le bilan est plus lourd pour Siebel, Pivotal ou E.piphany. (Mardi
29 janvier 2002) |
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Point
de passage obligatoire pour les entreprises, janvier s'achève
cette année avec des bilans contrastés pour
les éditeurs de PGI (Progiciels de Gestion Intégrée)
et ceux de la GRC (Gestion de la relation Client). Tandis
que du côté des premiers le ton est globalement
plutôt au satisfecit, les second qui viennent de
passer un cap difficile, accusent un très net recul
de leur chiffre d'affaires. Il semblerait que la stratégie
de diversification des premiers vers le front-office,
et notamment la GRC, s'avère payante. A contrario,
la spécialisation des acteurs de la gestion de
la relation client a peut-être trouvé ses
limites dans un contexte d'investissement frileux de la
part des entreprises.
Les
ERP s'en tirent plutôt bien...
Très attendus
par les analystes, les chiffres de SAP
sont tombés la semaine dernière. Avec 2,32
milliards d'euros de
chiffre
d'affaires pour le quatrième trimestre 2001 clos
au 31 décembre, l'éditeur allemand enregistre
des résultats en hausse de 7% par rapport au dernier
trimestre de l'année dernière. De bons résultats
pour partie imputables à la très forte croissance
des ventes de CRM de SAP, qui représentent aujourd'hui
19% de ses ventes logicielles selon l'éditeur,
et du SCM (Supply Chain Management) qui constitue 23%
des ventes de SAP pour ce trimestre. Avec une augmentation
globale de 17% de son CA en 2001 par rapport à
2000, SAP a donc de quoi se réjouir, et va même
jusqu'à pronostiquer une hausse de 15% de ses revenus
pour 2002. Excès d'optimisme ? Un prestataire que
nous avons interrogé sur le sujet juge pour sa
part incohérente cette prévision à
l'heure où, selon lui, le volume du business autour
des ERP se réduit. Peut-être l'éditeur
cherche-t-il aussi à conserver une marge de manoeuvre
pour d'éventuelles acquisitions...
Si les résultats de
SAP sont bons, ceux de PeopleSoft
sont exceptionnels, avec
un 4ème trimestre record en 2001, en hausse de
40% à 528,2 millions de dollars contre 497,8 millions
à la même date l'an passé. Malgré
ces résultats, confortés par un CA annuel
en augmentation de 19% par rapport à 2000, PeopleSoft
a choisi de rester prudent sur ses perspectives de développement
en 2002. Lors d'une conférence de presse pour les
analystes, le CEO de la société, Creg Conway,
aurait ainsi déclaré que 2002 allait être
une année difficile pour tout le monde, et qu'une
reprise de l'activité n'etait pas à espérer
avant le second trimestre. Le grand responsable de cette
situation ? La politique restreinte d'investissement des
entreprises alors que leur confiance dans la reprise économique
a été sérieusement entamée,
selon Creg Conway.
Seule exception, le bilan d'Oracle
est pour le moins mitigé ainsi que son CEO en a
convenu lui-même lors de l'annonce des résultats
trimestriels de son second quarter 2002, en
décembre
dernier. "Ce trimestre
a été l'un des plus difficile de la décennie",
a alors admis Larry Ellison. Avec une chute de 27% des
revenus issus des nouvelles licences et une stagnation
de la vente de ses services, l'éditeur a accusé
une baisse globale de son CA de 11% entre le second trimestre
2002 (2,36 milliards de dollars) et la même période
l'an passé (2,66 milliards). Malgré l'optimisme
de façade de Larry Ellison concernant sa base de
données 9i et son serveur d'application 9iAS, il
semblerait en outre que les résultats de ceux-ci
aient été très décevants.
Selon le CFO de la société, Jeff Henley,
Oracle aurait ainsi perdu 21% de revenu sur le segment
des bases de données et 42% sur celui des serveurs
d'application entre 2000 et 2001. Des pertes que la nouvelle
e-Business Suite, ou 11i, pourrait bien avoir à
charge de compenser dans l'esprit des dirigeants d'Oracle,
et qui expliquent la politique de prix agressive d'Oracle,
qui a récemment annoncé la suire complète
à 4000 dollars par utilisateur.
...
Au détriment des spécialistes ?
Par
contraste, les résultats
communiqués par les éditeurs de GRC sont
décevants. En premier lieu ceux de Siebel,
pourtant n°1 incontesté sur son secteur, qui
vient d'annoncer une baisse de 17% de ses résultats
au quatrième trimestre 2001 (481 millions de dollars)
par rapport à 2000 (581 millions). Comme son homologue
d'Oracle, le patron de Siebel a déclaré
que 2001 avait été "une année
éprouvante" pour sa société,
tout en ajoutant qu'il prévoyait néanmoins
une augmentation des ventes de licences de 15% pour 2002.
Point important, alors qu'une partie non négligable
de la croisance de SAP provient du développement
de son offre de CRM, tout comme Oracle, Tom Siebel a tenu
à préciser qu'il considérait les
ambitions de ses deux rivaux comme nulles et non avenues,
chiffres à l'appui. Selon lui, Oracle ne possèderait
que 5% des parts du marché du CRM et SAP à
peine 4%.
Les résultats de Pivotal
ne sont guère meilleurs, puisque l'éditeur
canadien est passé de 25,7 millions de dollars
pour le deuxième trimestre de son exercice fiscal
2001 à seulement 16,5 millions en 2002. Cette baisse
n'a pas été commentée dans le communiqué
officiel de la société, ou le nouveau CEO
de Pivotal, Bo Maning, a préféré
mettre en exergue ses plans pour 2002. A l'ordre du jour
notamment, la mise au point d'un module d'intégration
baptisé Pivotal Integration Engine, sur lequel
la société compte pour s'implanter plus
facilement dans des systèmes d'information tiers.
Autant touché que Pivotal, E.piphany
dont le CA annuel est resté stable sur 2001 (à
125,7 millions de dollars contre 127,3 millions en 2000),
a perdu quant à lui plus de 40% entre le 4e trimestre
2001 (28 millions de dollars) et le quatrième trimestre
2000 (49,2 millions). Le président et CEO de la
société, Roger Siboni, s'est contenté
d'annoncer quelques nouveaux clients importants en guise
de commentaire, ajoutant cependant - tout comme le dirigeant
de PeopleSoft - que 2002 serait une période...
délicate.
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