Quelques jours après
que Sun ait annoncé son offensive
sur le marché du stockage, c'est IBM
qui réagit sur ce segment, en annonçant
la création d'une nouvelle division au sein du
goupe stockage de Big Blue. Baptisée SSD (Storage
Software Division), cette entité a pour objectif
affiché d'accélérer le développement
des solutions de virtualisation et de la stratégie
Storage Tank, qui en ont effectivement bien besoin.
Une décision logique
La nouvelle division
SSD vient s'ajouter aux deux divisions que comptait
jusqu'à présent le SSG (Storage Systems
Group) d'IBM : la Storage Products Division (SPD) et
la
Storage
Network Division. Tandis que la première continuera
de s'occuper de la partie hardware de l'offre de stockage
(disques, bandes, commutateurs, etc.) et la seconde
des produits NAS et ISCSI d'IBM, la troisième
entité va se concentrer sur les logiciels orientés
SAN et les solutions de virtualisation des ressources
de stockage en environnement hétérogènes.
"Il ne s'agit pas là d'une réorganisation
à proprement parler", explique Pierre Liger,
responsable des activités stockage pour l'Europe
de l'Ouest IBM. Selon lui, il s'agit plutôt de
la suite logique d'un mouvement commencé il y
a 18 mois avec la création du groupe stockage
comme entité à part entière, distincte
du groupe serveurs.
Et Tivoli dans tout ça
?
Sans aller jusqu'à
parler de réorganisation, l'apparition de la
SSD pose tout de même la question de la place
de Tivoli au sein du groupe, et on peut se demander
pourquoi la filiale d'IBM n'a pas été
subsumée au sein de la nouvelle division. "Tivoli
reste un tout, dont le stockage n'est qu'une activité
parmi une trentaine d'autres", répond Pierre
Liger. "Sur le plan matériel, Tivoli propose
des solutions concurrentes à celles d'IBM, et
il est donc normal qu'elle conserve son autonomie",
précise-t-il. En d'autres termes, alors que Tivoli
restera essentiellement focalisé sur les solutions
de stockage et de sauvergarde éprouvées,
la Storage Software Division s'intéressera de
plus près aux technologies émergentes,
virtualisation en tête.
Une virtualisation qui porte
bien son nom
Est-ce que cela suffira
pour booster le développement de la stratégie
Storage Tank annoncée en décembre 2000
? On peut s'interroger. Quand on fait le point en effet
sur le sujet,
il
semble que la première avancée significative
d'IBM vers "un système de stockage universel
capable de partager les données au travers de
tout type de matériels, de plates-formes ou de
systèmes d'exploitation" (selon les termes
mêmes du communiqué d'IBM il y a 14 mois),
ne date que de quelques mois, avec la signature d'un
accord de revente du logiciel de virtualisation SANSymphony
de DataCore en novembre 2001. Un processus long,
qui ne s'est pour l'instant pas encore traduit par la
mise au point des solutions annoncées, mais qui
pourrait bientôt déboucher, selon Pierre
Liger : "Il s'agit d'un travail de longue haleine,
qui n'est pas nouveau pour nous : cela fait vingt ans
qu'IBM fait de la virtualisation sur les grands systèmes
avec DFSMS " (technologie d'administration et de
backup multiconstructeurs et protocoles d'IBM, ndlr).
Quand on demande quelles sont les nouveautés
que l'on peut attendre en matière de virtualisation
des ressources de stockage de la part d'IBM, le responsable
des activités stockage se veut confiant. "Prenons-rendez-vous
dans six mois; nous pourrons alors réaborder
très concrêtemement le sujet".
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