Infrastructure & Chantiers
La norme IEEE 802.11a pourra-t-elle s'imposer en Europe ?
Ratifiée depuis 3 ans par l'IEEE, la norme de transmission sans fil 802.11a commence à être supportée par certains constructeurs. On est toutefois loin d'une adoption massive. Pour quelles raisons ? (Vendredi 15 février 2002)
     

Alors que la technologie de transmission sans fil Hiperlan 2 vient de perdre le soutien de l'un de ses plus importants promoteurs avec le retrait d'Ericsson, et que la norme IEEE 802.11b (ou Wi-Fi) continue à rallier massivement les suffrages de la plupart des constructeurs, certains fabricants annoncent depuis quelques temps déjà des technologies compatible avec l'actuelle norme IEEE 802.11a (ou Wi-FI 5), comme Enterasys et sa borne d'accès RoamAbout R2. Pourtant, si la technologie existe bel et bien, son adoption se heurte à des problèmes d'ordre à la fois techniques et réglementaires que les acteurs en jeu devront résoudre pour offrir des débits théoriques de 54 Mbit/s.

Pas de consensus commercial autour de 802.11a
Lancée en mai 2001, RoamAbout R2 est la dernière mouture en date de la gamme de bornes d'accès Roam About d'Enterasys.
Par rapport aux produits originaux RoamAbout, la version 2 inclut un second slot en plus du port 802.11b, qui permet en théorie de connecter au choix un adaptateur 802.11a ou 802.11g . En théorie en effet, puisqu'à ce jour ces cartes PCI ou PCMCIA ne sont pas encore produites par les fabricants de cartes réseaux, qui attendent avec prudence de voir comment ces normes vont évoluer, ainsi que l'explique Laurent Bouchoucha, responsable marketing solutions EMEA d'Enterasys. "Nous ne fabriquons pas encore les cartes 802.11a (ou g) qui doivent être intégreés à notre point d'accès. Nous attendons pour cela que Wi-Fi 5 soit ratifiée, et qu'elle s'impose comme une norme de facto entre constructeurs." Or, poursuit notre interlocuteur, pour que cela soit possible le consortium de la WECA (Wireless Ethernet Compatibility Alliance) impose que la norme soit supportée par un minimum de deux fabricants de puces radio (Intel, Symbol, etc.), et de trois constructeurs de cartes réseaux, comme Cisco ou Lucent par exemple. Et ce n'est aujourd'hui pas le cas.

La sécurité, un problème récurrent
Pourquoi cette réticence ? C'est que les constructeurs sont confrontés actuellement à deux difficultés d'ordre technique, qui touchent à la fois à la sécurité et à la standardisatisation de ces technologies. Côté standardisation, la technologie 802.11 g - qui offre des débits de 22 Mbts sur la bande de fréquence des 2,4 Ghz - est actuellement proposée sous la forme de trois standards incompatibles entre eux à l'IEEE, et donc loin d'être normalisée. Quant à la norme 802.11a , ratifiée par l'IEEE en même temps que 802.11b (1999), elle souffre de plusieurs handicaps, malgré des promesses de débit alléchantes (54 Mbts contre 11Mbts pour 802.11b). Le premier obstacle est partagé avec 802.11b : c'est le manque de sécurité des connexions. Les clefs WEP à 40 bits sont cassables en environ 15 minutes de l'avis général. D'où le développement de technologies alternatives, le plus souvent propriétaires, comme celle de Funk Software (voir notre article) pour 802.11b, ou d'Enterasys avec sa génération de clefs rapide ("Rapid Re-Keying") basée sur 802.1x, actuellement en cours d'homologation aux Etats-Unis. "Avec cette technologie, nous générons de nouvelles clefs de cryptage, 40 ou 128 bits, toutes les 60 secondes, ce qui réduit considérablement les possibilités de craquer les codes", déclare Laurent Bouchoucha. L'authentification peut être ensuite renforcée par un cryptage des données en triple DES (168 bits), via Aurorean, la solution de tunneling VPN d'Enterasys.

Les autorités de régulation ont leur mot à dire
Mais il ne s'agit là que de mesures palliatives et par définition temporaires puisque - l'histoire de l'informatique le montre -, une norme ne s'impose qu'à la mesure du consensus qu'elle suscite.
C'est pourquoi Enterasys, comme de nombreux autres fabricants de matériel WLAN, attend impatiemment septembre 2002. A cette date, la version "définitive" de 802.11a pourrait en effet être ratifiée par l'IEEE, et devrait notamment intégrer, selon Laurent Bouchoucha, la spécification 802.11i traitant les problèmes de sécurité évoqués plus haut. Reste que même dans cette hypothèse, tout n'est pas réglé. L'ETSI (European Telecommunications Standards Institute), qui soutient Hiperlan 2, impose comme condition préalable à l'autorisation sur le sol européen de l'IEEE 802.11, que celle-ci intégre deux des composantes de l'Hiperlan 2 : DFS et TPC. Le contrôle de la puissance d'émission (TPC, Transmit Power Control) pourrait être réglé par l'intégration de la spécification 802.11h à la norme 802.11a, de même que la question de la sélection dynamique des fréquences (DFS, Dynamic Frequency Selection).

Néanmoins, l'ART devra se prononcer également sur ce sujet. L'Autorité de régulation des télécommunications a en effet lancé une consultation publique auprès des opérateurs et des industriels français en décembre dernier, pour recueillir leur avis sur la "fourniture au public de services de télécommunications utilisant des fréquences dans les bandes des 2,4 GHz et des 5 GHz". En d'autres termes des technologies 802.11a, Hiperlan 2 et 802.11b. De sa décision dépend, pour partie, le sort de ces technologies de transmission sans fil.

[Marc Lemesle, JDNet]
 
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