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Longtemps considéré comme l'un des fleurons de la netéconomie en France, l'éditeur Arisem spécialiste de la gestion de contenu, baissait pourtant les bras après cinq ans d'existence à la fin de l'année dernière. Déclarée en cessation de paiement depuis le 3 décembre 2001, la société vient de trouver repreneur en la personne de Jean-Claude Carles, fondateur de Skyworld et de Right Vision. Avant l'annonce officielle de sa stratégie, prévue pour le 11 avril prochain, celui-ci nous a accordé quelques confidences sur ses ambitions.

Des promesses non tenues
Tout semblait indiquer pourtant qu'Arisem était promis à un bel avenir. Partie avec un chiffre d'affaires de 450 000 francs au terme de son premier exercice en 1996, l'éditeur avait en effet su convaincre un certain nombre de clients prestigieux (France Télécom, TotalFina-Elf, Aérospatiale-Matra, etc.) de l'intérêt de ses logiciels d'analyse sémantique, et affichait dès 1999 un résultat de 9 millions de francs. Autre signe de bonne santé, une levée de fonds de 20 millions de francs réalisée en février 2000 auprès d'AGF Private Equity et d'Innovacom, destinée à financer le développement commercial et technologique de l'entreprise. Malgré cette réussite apparente, le retard pris dans le lancement de la version 3 de ses solutions combiné à l'insolvabilité soudaine de ses clients start-up en 2000, aura pourtant eu raison de l'éditeur."Le chiffre d'affaires n'était pas au rendez-vous : trop de charges et pas assez de revenus", constate sobrement Jean-Claude Carles.

Objectif 2002 : 25 MF de CA
Interrogé sur les motivations qui l'ont poussé à s'intéresser à Arisem, l'ex-fondateur de Right-Vision qui en est aujourd'hui encore actionnaire, reste évasif. "Je caressais depuis longtemps le projet d'acheter un éditeur de logiciel et de lui donner une dimension internationale. Or, aujourd'hui, les outils de veille stratégique constituent une arme décisive pour de nombreuses grandes entreprises", explique le nouveau président d'Arisem. En se basant sur un chiffre d'affaires estimé à 18 millions de francs pour 2001, le responsable de la société table aujourd'hui sur un CA prévisionnel de 25 millions pour l'année 2002. "Nous possédons actuellement 18% du marché français des solutions de veille technologique : je nous donne de 18 à 24 mois pour étendre notre position dominante au marché européen", déclare avec confiance Jean-Claude Carles.

Un mot d'ordre : réduction des coûts
Si il reste prudent sur le détail des modalités tactiques et stratégiques de ce développement, le président d'Arisem en révéle les premières mesures pratiques. Première décision, les effectifs ont été réduits de près de 50%, passant de 52 salariés à 27 aujourd'hui. Une restructuration qui a porté essentiellement sur les services marketing, communication et administratifs, désormais "surdimensionnés", dixit le dirigeant, par rapport aux moyens de l'éditeur. L'équipe de direction a par ailleurs été remodelée : Mathieu Lluis, ancien vice-président marketing produit devient directeur commercial, Alain Garnier (co-fondateur et COO) prend la direction du marketing, de la stratégie et du développement, tandis que Luis Sandré rejoint la société en qualité de directeur Customer Support.

Un impératif : se concentrer sur les grands comptes
Côté produits, aucun bouleversement majeur n'est en vue pour le moment, si l'on en croit notre interlocuteur, qui compte conserver les trois logiciels de la société (Watch Edition, Media Edition et Knowledge Edition). La concentration des efforts d'Arisem sur ses clients et prospects grands comptes pourrait toutefois l'amener à porter ses solutions, aujourd'hui sous NT, sous Linux. Dans la même logique, les nombreux partenariats de l'éditeur doivent être passés en revue dans les trois semaines qui viennent, afin de privilégier les intégrateurs et SSII bien implantées auprès des grands comptes et dotées d'une stature européenne, voire internationale. "Nous allons mettre l'accent sur des partenaires tels qu'Unilog", explique Jean-Claude Carles.

Le redémarrage semble donc amorcé pour Arisem, qui devrait renouer avec la profitabilité dès ce mois-ci. En outre, une nouvelle acquisition est d'ores et déjà envisagée par Jean-Claude Carles, "dans le domaine des moteurs de recherche ou de la cartographie", précise-t-il sans plus de détails. Pour financer celle-ci, le président d'Arisem disposerait de 1,5 million d'euros en fonds propres. De quoi voir venir si la reprise devait se faire attendre plus longtemps que prévu pour Arisem.

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