Kaidara,
un éditeur spécialisé dans l'aide
au support avant-vente et après-vente créé
en 1991, vient de réaliser sa deuxième
levée de fonds. Ce sont quelque 8,1 millions
d'euros qui ont été injectés dans
la société par ses investisseurs historiques
- Galileo
Partners et
LCF Rothschild -, ainsi que par quatre nouveaux
entrants. Il faut dire que la technologie de CBR (Case
Based Reasoning) dérivée des travaux sur
l'intelligence artificielle de ses fondateurs a de quoi
séduire plus d'un investisseur. D'ailleurs, plusieurs
grandes entreprises utilisent depuis années déjà
les solutions de Kaidara, parmi lesquelles le CNES,
EADS, Citroën, EDF et GDF, ou la SNCF.
Une première levée
de fonds de 2,4 millions d'euros
C'est en 2000 que le fondateur de la société,
Michel Manago, s'est mis à la recherche d'investisseurs
afin de
financer
la création d'un logiciel capitalisant sur les
huit années d'expérience en conseil technologique
de Kaidara. En mai 2000, il lève ainsi 2,4 millions
d'euros auprès de Galileo et de LCF Rothschild,
et commence à travailler en équipe réduite
à la conception et la mise en production de deux
solutions d'accompagnement à la vente sur le
Web. "Je visais dès le départ deux
marchés de niche : celui de l'avant-vente et
celui de l'après-vente, qui représentent
aujourd'hui respectivement 30 et 70% de notre chiffre
d'affaires", explique le dirigeant, auteur d'une
thèse en Intelligence Artificielle préparée
au CNRS. Après quelques mois, la V1 des deux
logiciels-phare de Kaidara, Commerce et Advisor, basée
sur un moteur de recherche inductive propriètaire,
est prête.
L'objectif de la seconde levée de fonds qui vient
à peine d'être bouclée, est donc
aujourd'hui de poursuivre le développement international
de la société, qui est implantée
en France ainsi qu'aux USA depuis juillet 2000. Outre
Galileo et la LFC qui ont respectivement contribué
à hauteur de 1,8 millions d'euros et 1,2 millions
d'euros, plusieurs nouveaux investisseurs sont entrés
au capital. CDC Innovation Partners a ainsi mis 3 millions
d'euros sur la table, ACE Management 1,2 millions, la
Financière de Brienne 800 000 euros, et Blue
Insider 100 000 euros. Pour comprendre ce qui a pu dans
le contexte actuel de frilosité attirer ainsi
les investisseurs, il faut revenir en deux mots sur
la technologie développée par Kaidara.
Une technique pointue pour des
applications simples
Les premiers travaux
menés autour du Case Based Reasoning (CBR) remontent
à la fin des années 80, sous l'impulsion
de groupes de recherche universitaires et de sociétés
priveés. L'un des groupes les plus productif
en la matière, l'INRECA
(Induction and Reasoning from Cases) qui est né
en 1991 sous l'égide de la Commission européenne,
regroupait ainsi l'éditeur Tekino (devenu Emipolis
depuis), l'Université de Kaiserslautern et Kaidara.
C'est des recherches applicatives de ce groupe que sont
nées les premiers logiciels de CBR à proprement
parler, tels que Kaidara Advisor. Sous cet acronyme
barbare, se cachent en fait trois techniques distinctes
: le raisonnement à partir de champs structurés,
les technologies de datamining et d'apprentissage automatique
et les technologie de langage naturel qui permettent
d'extraire des connaissances formalisées à
partir d'un texte non-structuré.
En utilisant ces techniques de façon conjointe,
Kaidara a ainsi mis au point deux applications, utilisées
actuellement pour répondre à des demandes
de conseil en avant-vente ou pour collecter et redistribuer
de façon intelligente des informations ciblées
en après-vente. "Citroën utilise aujourd'hui
Advisor pour ses 5500 concessions automobiles, à
partir d'une base de données unique en 23 langues,
qui est remise à jour chaque trimestre",
explique Michel Manago. "L'ensemble des techniciens
a accès à cette base pour résoudre
des problèmes techniques déjà rencontrés
et répertoriés, et ce de façon
plus ou moins guidée selon les besoins".
L'intérêt de la solution réside
en effet dans ses capacités à maintenir
automatiquement une série de questions-réponses,
qui peuvent être guidées par le logiciel
grâce à une logique de reconnaisance de
similarités."Auto-apprenante", la solution
se développe et s'enrichit à chacune des
mises à jour, et s'adapte au degré de
précision de ses interlocuteurs.
Un interfaçage naturel
avec l'existant
Supportant Windows NT,
Windows 2000, HP-UX et Sun Solaris, les logiciels de
Kaidara sont par ailleurs conçus pour s'interfacer
avec les principaux SGBDR existants des entreprises
(Oracle, Sybase, SQL Server, MySQL, etc.) pourvu qu'ils
offrent une passerelle JDBC (Java Database Connectivity).
Point important, les solutions fonctionnent en mode
non-intrusif, et ne nécessitent donc pas de reformater
dans un format propriètaire les tables de données
des SGBDR existants. La communication entre les deux
sytèmes s'opére via un éditeur
de modèle développé par Kaidara,
qui se présente sous la forme d'un environnement
de développement graphique simple d'utilisation.
Coûtant de 100 à 200 000 euros environ
selon les configurations, les logiciels de Kaidara sont
aujourd'hui commercialisés par un réseau
de sociétés de conseil et d'intégrateurs
(Apogée, HP Consulting, Gesmad, Mindsgroups,
Eloyalty et Genrad notamment), ainsi qu'au travers d'accords
OEM passés avec Sagem et Actia pour le moment.
D'autres filières pourraient être mises
en place prochainement avec de grands éditeurs
du monde des ERP et du CRM pour permettre à l'éditeur
d'accélérer son développement.
"Nous tablons sur un CA d'environ 4 millions d'euros
pour 2002, soit une croissance de 100% par rapport à
nos résultats 2001", déclare Michel
Manago.
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