Ce n'est un secret pour personne
: les processus de facturation par voies classiques
reviennent cher aux entreprises lorsque celles-ci additionnent
les coûts : frais administratifs, ressources humaines,
affranchissement des envois... C'est en tout cas ce
que montre une étude auprès de 1 000 entreprises
françaises, menée fin 2001 sur le terrain
par les étudiants de l'ENSAE Junior Etudes et
administrée par BVA. Commandée conjointement
par l'éditeur de services en ligne de facturation
en mode locatif (ASP) b-process,
l'association EDIFrance
et l'Observatoire
de la Qualité Comptable, cette enquête
non accessible sur le web indique qu'une facture coûte
en moyenne 17 euros pour l'entreprise cliente et
10 euros pour le fournisseur. Or, selon les chiffres
du communiqué, le nombre moyen de factures envoyées
par chaque entreprise avoisinnerait les 70 000 par
an.
Concernant le détail des services chargés
de la facturation au sein de ces entreprises, 78 %
de celles identifiées par
les
enquêteurs comme clientes totalisent moins de
10 personnes dans leur service comptable. 60 %
d'entre elles emploient plus de 500 personnes.
Chez 43 % de celles dont l'effectif ne dépasse
pas 200, le service comptable fonctionne avec moins
de cinq personnes. Du côté des fournisseurs,
l'organisation est un peu différente, puisque
deux services sont impliqués : l'un pour le suivi
de la facturation, et l'autre pour le recouvrement.
Chez 81 % d'entre eux, ce dernier compte moins
de cinq personnes.
Le papier : cher, encombrant,
et propice aux erreurs
D'après les résultats compilés,
il semblerait que les inconvénients de la facturation
par voie classique ne s'arrêtent pas à
des considérations économiques. Ainsi,
68,5 % des entreprises sondées se plaignent
d'abord des contraintes en matière d'archivage,
avec des volumes de documents importants difficiles
à gérer et parfois à retrouver.
Les coûts de gestion n'arrivent en fait qu'en
deuxième position, cités par 47 % des
répondants. Puis, 32 % du panel souligne
les retards accumulés dans la durée du
traitement. D'après les auteurs de l'étude,
la France ferait partie des grands pays d'Europe les
moins avancés sur ce plan, avec une moyenne importante
de jours de retard dans le recouvrement des factures.
Conséquences involontaires et partielles de ces
retards mais aussi des erreurs de traitement manuel,
les contentieux ne sont pas rares. Les entreprises clientes
sont 82 % à déplorer des litiges
sur environ 5 % de leurs factures. Les fournisseurs
apparaissent un peu moins touchés : 66 %
d'entre eux déclarent 4 % de conflits. A
noter: les résultats publics du sondage ne disent
mot sur les autres causes possibles. Parmi celles-ci,
la fraude intentionnelle, la non-solvabilité
pure et simple de l'acheteur, etc. Des risques auxquels
ne peut pas toujours répondre la simple mise
en place .
70 %
pour la facturation électronique à moyen
terme
Au final,
seules 15 % des entreprises clientes déclarent
avoir recours à des techniques de facturation
électronique, qu'il s'agisse d'EDI (Echanges
de données informatisés) propriétaires
ou de moyens plus standards à travers le Web.
Sur le versant des fournisseurs, ce taux s'avère
légèrement supérieur, à
16 %. En parallèle, 85 % des entreprises
côté acheteurs indiquent que leur comptabilité
est centralisée, et 13 % décentralisée.
Le constat intéresse notamment l'éditeur
commanditaire de l'étude b-process, qui se propose
d'externaliser les flux de facturation électronique
via ses services en ligne infogérés. L'on
serait tenté au passage d'effectuer un rapprochement
entre le faible nombre d'entreprises ayant recours à
la dématérialisation et le pourcentage
de celles confiant cette tâche à un prestataire
externe. Mais dans le communiqué que nous avons
reçu, rien n'indique un tel recoupement.
Quoi qu'il en soit, les entreprises se montreraient
en majorité convaincues des avantages du fait
de se lancer dans la facturation électronique,
puisqu'elles seraient 70 % à envisager d'investir
dans ce sens à moyen terme (non précisé).
Au total, seules 56 % connaîtraient les principes
techniques derrière cette dématérialisation,
ce qui tend à souligner l'urgence et à
renforcer l'importance d'une démarche de vulgarisation.
Car si trop peu d'entreprises peuvent communiquer par
voie électronique, adieu les gains réels
à seuil rentable. L'EDI, propriétaire
ou standard, est cher. A moins d'avoir recours à
l'externalisation... ce que ne démentirait pas
b-process intéressé de près par
ces résultats.
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