L'adage est bien connu :
aucun système de protection n'est infaillible,
pas même le bouclier informatique de la défense
américaine. Un fait d'autant plus grave que de
son côté, la menace du cyber-terrorisme
est grande si l'on en croit les services secrets américains.
Selon George Bush lui-même, "l'expertise
des terroristes dans le domaine des cyber-attaques est
en train de progresser". Au lendemain du 11 septembre,
le gouvernement Américain se devait de réagir,
sous peine de ne pas être capable - le moment
venu - d'empêcher un groupe de hackers d'immobiliser
son infrastructure informatique.
Un
constat sévère
La
réaction de George Bush s'est faite attendre
9 longs mois après qu'il ait créé
l'Office of Homeland Security ; mais elle se révèle
aujoud'hui particulièrement spectaculaire. Le
constat du président des Etats-Unis se veut d'abord
sévère : "Alors que les technologies
de l'information américaines sont les plus avancées
au monde, nos systèmes informatiques nationaux
n'ont pas assuré leur mission de sécurité
du territoire de façon adéquate".
"Les bases de données
utilisées pour la mise en place des lois férérales,
pour l'immigration, le contre-espionnage, la santé
publique et la gestion des situations d'urgence n'ont
pas été reliées d'une façon
qui nous permette aujourd'hui d'appréhender les
points sur lesquels ont doit déplorer des insuffisances
ou des redondances".En
clair : les Etats-Unis ont besoin de reprendre
chaque pan du réseau public national pour renforcer
sa cohérence et sa résistance. Un office
a été créé pour superviser
cette mission.
Une
série de mesures parfois étonnantes
Bush a également fait une série de propositions -
qui doivent encore être approuvées par
le congrès. Pour l'essentiel, il s'agit de mesures
attendues : la liaison d'un plus grand nombre de
bases de données et la protection des données
personnelles qui y sont contenues. Et évidemment
l'amélioration de la protection des infrastructures
critiques - celles du transport et de l'énergie
notamment, ainsi que les points de communication entre
les réseau nationaux et l'Internet.
Mais deux mesures retiennent
plus particulièrement l'attention. George W.
Bush a en effet proposé une extension du contrôle
des informations, ce qui équivaut à limiter
les libertés individuelles des internautes. Une
sorte de carte blanche juridique délivrée
aux agences de sécurité américaines,
qui disposent pourtant d'outils déjà particulièrement
efficaces pour traquer les informations.
Cisco
et ISS vont-ils être concurrencés par l'Etat ?
Deuxième mesure, la plus spectaculaire sans doute :
la création d'une
entreprise
nationale de R&D en sécurité informatique.
Le gouvernement Bush ne se satisfait pas de la position
de consommateur de produits de sécurité
de l'administration. Il souhaite que l'Etat devienne
le pivot du secteur et reprenne la main sur le développement
des technologies les plus avancées.
L'entreprise nationale
souhaitée par Bush aura pour mission de produire
des prototypes, en travaillant bien sûr avec l'expertise
du secteur privé. Les premiers champs de recherche
de cette nouvelle entité sont la biométrie
et les systèmes de détection d'intrusion.
Cisco et ISS doivent-ils craindre pour leurs brevets ?
Impossible de le dire pour l'instant.
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