Pour conserver un document
précieux, on peut se rendre dans sa banque et le
déposer dans un coffre fort. En septembre, il deviendra
également possible de l'envoyer vers un coffre
fort virtuel, par fax, par mail ou par transfert de fichier.
De quoi convaincre les utilisateurs les plus technophobes
de goûter aux joies du stockage numérique.
Bien sûr, une fois
archivés, il faut pouvoir manipuler ces documents :
les classer, les consulter et les produire si besoin
est. Une tâche qui est dévolue au portail
Jarchive.com : "Notre interface a été
conçue pour ressembler à un système
d'archivage traditionnel, avec ses catégories
et ses dossiers que l'on peut créer à
loisir" explique Lionel Pons, PDG de la Banque
du Document.
Portail
de consultation
L'utilisateur est le seul à pouvoir consulter
ce site, grâce à sa clé d'authentification.
Mais la finalité d'un tel système n'est-elle
pas de donner un
accès
à un tiers, pour vérification légale
du document ? "C'est effectivement la principale
finalité du système. Une commande du site
permet donc d'envoyer ce document à une tierce
personne, par mail ou par Cd-Rom". La deuxième
solution donnant évidemment lieu à des
coûts d'expédition.
Quel intérêt
pour le client ? "Nous lui apportons la garantie
que son document sera toujours là dans 10 ans,
même s'il est victime d'une catastrophe naturelle.
Nous horodatons son fichier de façon à
ce qu'il puisse prouver qu'il avait déjà
travaillé dessus à une date donnée.
Nous lui permettons aussi de ne plus se soucier du stockage
de ses documents précieux".
La confiance
inspirée par le tiers
Mieux encore : "Le simple fait que le document
en question soit fourni par un tiers de confiance est
un gage précieux pour un tribunal ou un assureur.
Même s'il n'y a pas d'explication logique à
celà, un document paraîtra toujours plus
probant s'il est issu d'un organisme qui a la pleine
et entière confiance de la justice. C'est un
avantage de nature psychologique".
Tout celà a évidemment
un coût. Entre 1,5 et 0,5 euros le méga-octets,
selon que l'on utilise le service pour stocker un document
par mois, ou au contraire des dizaines de fichiers chaque
jour. Ce tarif constitue la seule source de revenu de
Jarchive.Com. Le seul concurrent crédible de
la Banque du Document, Zantaz, mise seulement sur un
archivage automatisé, Jarchive fait le pari d'un
archivage occasionnel, délibéré.
Modèle
économique 'tous azimuts'
En somme, Jarchive vise le marché des PME et
des toutes petites entreprises. Mais la Banque du Document
vise aussi les grands comptes : "Nous avons
un triple positionnement : les particuliers, les
PME et les grands comptes. Le site Jarchive est orienté
PME. Quant aux grands comptes, nous leurs vendons nos
solutions au cas par cas, à la façon des
ASP". Lionel Pons cible le B to B et
le B to C à la fois avec une large
gamme de services.
Un
choix trop ambitieux ? Peut-être pas :
"Ce qui nous coûte cher, ce n'est pas tellement
le canal de distribution, mais plutôt le coeur
de notre métier : le coffre fort virtuel.
Nous nous sommes conformés à la norme
Z 42.13, ce qui suppose des investissements très
lourds dans le domaine de la sécurité
et de la PKI. Nous dépensons des fortunes dans
des zones démilitarisées équipées
de système de biométrie." Une bonne
raison de diversifier ses sources de revenu.
Le capitaine
est le seul maître à bord
Lionel Pons voit le lancement de la Banque du Document
comme un quitte ou double : "Soit la clientèle
n'est pas au rendez-vous, soit notre solution devient
incontournable. Dans
ce cas là, nous atteignons le seuil de rentabilité
en un an, et nous réalisons 6 millions d'euros
de chiffre d'affaire dès 2004". Un objectif
ambitieux pour la Banque du Document, qui a levé
2 millions d'euros il y a un an.
Lionel Pons joue gros :
le PDG est propiétaire de plus de la moitié
du capital de l'entreprise. Il a aussi sur lui le regard
de plusieurs investisseurs, parmi lesquels figurent
l'Anvar et la Lyonnaise de Banque. Mais en sa qualité
de patron de plusieurs entreprises, et de membre de
plusieurs commissions sur les documents électroniques -,
Lionel Pons est mieux placé que personne pour
connaître les risques qu'il encourt.
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