La conférence O'Reilly
sur le logiciel libre, qui a eu lieu jeudi à San
Diego aux Etats-Unis, a vu naître une idée
étonnante. Deux scientifiques, Ewan Birney et Jim
Kent, sont intervenus pour proposer l'extension des principes
du logiciel libre: le séquençage du génome
humain, selon eux, devrait tout autant que la conception
informatique, être traité librement.
Quand
la science s'inspire de l'informatique...
Les
développeurs se sont donnés rendez-vous
à San Diego pour discuter de l'intérêt
et de l'objectif du logiciel libre. Le principe d'ouverture
du code permet la modification en vue de l'amélioration
de ce code. Plus il y a de monde qui cherche, plus on
a de chances de trouver. C'est ce que pensent Ewan Birney,
chef d'équipe dans l'annotation génomique
à l'Institut Européen de Bioinformatique,
et Jim Kent, chercheur à l'Université
de Californie. Pour eux, la science n'est pas concevable
sans ouverture. Ils disposent de 3 Gigaoctets d'information
concernant le génome humain, ce qui représente
99% du génome humain complet. Selon Ewan Birney,
cités sur Infoworld, "tout ce que nous savons
sur l'homme est forcément encodé dans
ces 3 GB".
Dans le cadre de la recherche
scientifique, la source (apparentée ici au code
logiciel) ne peut être cachée. Jim Kent
ajoute que "les scientifiques travaillent dans
un système où la relecture d'une découverte
par un pair est indispensable si l'on cherche à
l'authentifier". Comment faire autrement que dévoiler
la source, dans de telles circonstances ?
...L'informatique
s'inspire de la science
Les deux scientifiques
ont reçu des soutiens de la part de nombreux
développeurs. Et à l'inverse, ces derniers
pensent que l'informatique doit pouvoir s'inspirer de
certaines méthodes scientifiques. Les standards
utilisés pour tester les expériences scientifiques
devraient être appliqués aux tests logiciels.
Avoir accès au code d'un logiciel doit permettre
sa dissection, et donc l'éviction des bogues.
Selon eux, toujours, les éditeurs contrôlant
la propriété intellectuelle de leur code
logiciel multiplient les risques de mettre sur le marché
des logiciels bogués.
Un bémol s'est cependant
fait entendre. Il existe une différence fondamentale
entre le génome humain et un logiciel, selon
Alex Lewin, développeur logiciel libre : "le
génome préexiste, alors que le logiciel
est une invention humaine".
Alex Lewin a néanmoins
convenu que le TCP/IP et le génome avaient un
point commun : Ils sont essentiels, l'un pour la communication
sur Internet, l'autre pour la vie. "Les deux doivent
être ouverts", a-t-il ajouté.
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