Java vient à peine
de s'inviter au coeur des téléphones mobiles :
"les premiers terminaux compatibles ont été
lancés mi 2002" précise Boris Lacroix,
Directeur Marketing Produit EMEA chez Openwave -
un éditeur incontournable dans la téléphonie
mobile. Mais déjà, c'est tout un champs
de possibles que l'on entrevoit : Java se propose
tout simplement d'ouvrir la boite noire qu'est le téléphone
mobile pour en démultiplier les aptitudes.
L'intérêt
pour les entreprises ? Lorsque l'on souhaite étendre
son SI en dehors des murs de l'enteprise, il n'est plus
obligatoire d'équiper ses employés itinérants
d'un PDA ou d'ordinateur portable. Un simple téléphone
mobile peut suffire.
Ouvrir
les mobiles
Jusqu'à l'arrivée de Java, le téléphone
mobile était trop rigide pour aucueillir des
applications : son OS est par tradition un système
clos, incapable
d'évoluer. Faute de pouvoir y glisser de nouvelles
applications, les téléphones mobiles étaient
cantonnés à un rôle de consultation,
finalement assez pauvre.
Sur ce point, Java va changer
la donne : "les mobiles compatibles peuvent
télécharger des applications écrites
en Java - via GPRS ou directement depuis un PC.
L'utilisateur a la possibilité de stocker ce
programme dans la mémoire du mobile pour pouvoir
la réutiliser". Ce qui traduit la volonté
des fabriquants de téléphones portables
d'ouvrir leurs OS "boite noire" à d'autres
applications, en provenance d'univers divers et variés -
éditeurs de contenus, entreprises, éditeurs
de logiciels, etc ...
On pourra donc glisser
dans un mobile compatible Java toute sorte de services
à distance. A commencer par les traditionnelles
applications d'enteprise : le mail, et de petites
applications d'ERP ou de CRM. Tout aussi intéressant :
la mise à disposition des employés de
services spécifiques - qui peuvent leur
faciliter la tache sur le terrain. "On peut imaginer
un fabriquant d'ascenseurs qui met à disposition
de ses techniciens en intervention les plans de tous
ses ascenseurs" anticipe Boris Lacroix. Autant
de services que seul les PDA étaient capable
de fournir auparavant, pour un tarif bien supérieur.
Java est-il présent
sur tous les téléphones mobile ?
"Non, pas encore, mais on trouve déjà
des terminaux compatibles à des prix raisonnables.
Et dans un an, tous les terminaux seront capables de
lancer une appli Java. Que ce soient des téléphones
GPRS classiques - estampillés i-mode ou
wap - ou des téléphones qui tournent
sur un OS Microsoft ou Symbian".
Pour
tous les usages ?
Quid de l'ergonomie - et de la puissance -
du mobile, comparativement à celles du PDA ?
"Un mobile ne vaut pas un PDA, mais le fossé
se réduit. Les écrans couleur sont en
passe de se généraliser sur les mobiles,
leur définition a fait de gros progrès,
et la puissance des téléphones se rapproche
de celle des PDA. Un mobile n'est plus très loin
derrière le PDA".
Demeure tout de même
un fossé, encore accru par la grande tare des
mobiles : la faiblesse de leur système de
saisie - un clavier extrêmement lent. Les
applications qui nécessitent de gros volumes
de saisies ne seront donc pas la tasse de thé
de Java pour mobiles. Le gros attrait de Java, c'est
donc d'élargir la palette des outils dont disposent
les DSI attirés par la mobilité. De l'élargir
par le bas, puisque les applications les plus pointues
restent l'apanage des PDA et autres ordinateurs portables.
Java compte conquérir
ce territoire en jouant son atout maître :
Java n'est pas un langage inconnu au bataillon. Les
entreprises l'utilisent couramment, elles savent l'interfaçer
à leur système d'information, et elles
savent le programmer. Le Java que l'on glisse dans les
mobiles est très proche de son grand frère :
"on s'est contenté d'ajouter quelques instructions,
mais les bases restent les mêmes - affirme
Boris Lacroix. Aucun développeur Java ne se sentira
déboussolé".
Des exemples d'application ?
"En France, il n'y en a pas à ma connaissance".
Mais nul doute que Java deviendra rapidement le cheval
de Troie du système d'information dans nos mobiles.
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