L'hypothèse paraît
ubuesque, à ceci près qu'elle a été
formulée par un chercheur renommé du Meta
Group : en 2004, Microsoft sera contraint de vendre
des logiciels compatibles Linux. A cette date, les parts
de marché de l'OS opensource seront telles que
Microsoft ne pourra plus ignorer les adeptes de l'OS au
pingouin sans perdre beaucoup d'argent. Pour le géant,
la seule façon de préserver ses revenus
de licence sera alors de porter vers Linux les logiciels
phares de sa gamme "serveurs"...
Le rapport du Meta Group
détaille par le menu les produits concernés :
SQL Server pour les bases de données, IIS pour
l'hébergement des sites complexes, Exchange
pour la messagerie, et mieux encore : les fondations
même de l'environnement .Net en guise de plate
forme.
Hypothèse
tout à fait plausible
Du côté
de Redmond, on multiplie les démentis. "Je
n'ai pas eu connaissance d'intiatives visant à
porter un logiciel Microsoft vers Linux" a
déclaré à l'agence Reuters Peter
Houston, le DG de la division serveurs de Microsoft.
Et pour cause : l'horizon 2004 paraît encore
lointain, et de toute manière, Microsoft a intérêt
à cacher ses intentions jusqu'au dernier moment
pour éviter de faire de l'ombre à Windows.
Les hypothèses
du Meta Group ne choquent pourtant pas les experts des
cabinets concurrents. De l'avis de tous, Linux est campé
sur une courbe ascendante qui devrait le faire passer
devant Windows sur les serveurs d'ici 2005 à
2007. Un tremblement de terre pour Microsoft, qui pourrait
générer des répliques dans toute
sa gamme serveurs : ce sont les ventes de licences
de tous les logiciels de la gamme qui devraient décliner.
Choix
cornélien
En 2004, Microsoft
sera donc placé face à un choix cornélien :
connaître une baisse sensible de son chiffre d'affaires,
ou labourer vers les terres de Linux, quitte à
mettre de côté ses prises de bec avec la
communauté "opensource". Certains experts
jugent cette deuxième option plus probable, car
l'objectif numéro un de Microsoft reste le profit,
loin devant celui de promouvoir l'usage unique de Windows.
A travers la projection
du Meta Group, c'est une question difficile qui est
posée à Microsoft : comment gérer
la croissance de Linux ? Certains experts vont
jusqu'à évoquer la possibilité
pour Microsoft de développer sa propre version
de Linux, incompatible avec toutes les autres.
Une idée qui aurait pu séduire Microsoft,
mais qui semble trop paradoxale pour être vraiment
réalisable. Une chose est certaine, toutefois:
la confrontation ne fait que commencer.
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