En 2002, le secteur de la
business intelligence (BI) aura été marqué
par ses premières opérations de consolidation
d'importance. Coup d'envoi de ce mouvement : le rachat
en juillet dernier de l'américain Acta par Business
Objects.
Grâce à cette opération, le français
complétait alors ses solutions de reporting
par des technologies d'intégration de données (ETL) et
de datamarts - ou entrepôts de données départementaux.
Des outils dont la société est en train
d'améliorer les connexions avec sa propre offre...
De la consolidation d'informations à l'analyse
de celles-ci par le biais de tableaux de bord, sa gamme
couvre dès lors l'ensemble des briques nécessaires
à la constitution d'une plate-forme d'analyse décisionnelle
intégrée.
Dernièr mouvement en date sur le créneau
de l'informatique décisionnelle : l'acquisition
par Cognos du spécialiste de la gestion de business
plans Adaytum. A hauteur de 160 millions de dollars, elle
a été dévoilée suite à
un accord signé entre les deux firmes le 19 décembre
dernier. Cette information tombe alors que Adaytum enregistre
un bénéfice de 20 millions de dollars lors
de son troisième trimestre fiscal - pour un chiffre
d'affaires d'un peu plus de 138 millions de dollars (en
hausse de 11% comparé à l'année précédente).
Renforcement
de la position de Cognos sur le segment financier
Basée
à Minneapolis (Etats-Unis), Adaytum dont les
effectifs s'élèvent à 300 personnes
articule sa solution autour d'un environnement collaboratif
dessiné pour suivre le cycle de vie d'un business
plan. Concrètement, il avance des mécanismes
de modélisation mais aussi de suivi et d'analyse
spécifiquement adaptés à ce type
de document financier, par le biais de processus métier
notamment. Rappelons qu'un business plan (ou plan d'activité)
décrit un projet d'entreprise à tous les
étages (marché, ressources humaines, etc.), ainsi
que les dépenses prévues pour y faire
face. A l'origine, il vise à convaincre les investisseurs
de la viabilité d'un tel concept.
La
gestion des performances corporate. Tel le champ auquel
Cognos désire s'attaquer plus que jamais dans
la foulée de ce rachat - qui, notons le, devrait
contribuer à gonfler son enveloppe de références
de près de 1500 nouveaux clients (à 22 000).
Un segment qui est déjà directement occupé
par plusieurs éditeurs de suites de BI (Hyperion,
SAS et Cartesis). D'autres préfèrant une politique d'accords
pour parvenir à cet fin - Business Objects par
exemple (par le biais d'un partenariat avec Adaytum...).
D'autres
fournisseurs déjà présents sur
ce créneau
Si cette acquisition
se confirme ce qui devrait être le cas fin janvier,
la technologie d'Adaytum viendra enrichir le module
de reporting financier de Cognos (Cognos Financial analytics
suite) de fonctions de planification financière.
C'est ce qu'indique le Meta Group dans une récente
note. Selon la société de Stamford, "elle
lui permettra de générer des indicateurs
en fonction du plan d'activité d'entreprise,
mais également de comparer les courbes en résultant
avec les objectifs corporate fixés par ce dernier."
Promise à un bel avenir par les analystes du
Meta Group, la gestion des performances corporate ne
devrait pas rester cantonné au seul univers financier.
L'institut prévoit que ce système sera
également utilisé dans les domaines de
la qualité, de la gestion de la chaîne
logistique et de la gestion de la relation client.
2003 :
une année sous le signe de la consolidation
Les alliances vont-elles se
poursuivre chez les acteurs de la Business Intelligence ?
Il est clair que l'analyse décisionnelle n'échappera
pas à la vague de fusions/acquisitions touchant
en ce moment plusieurs pans de l'informatique logicielle
professionnelle - les mondes des infrastructures de portail
et de l'EAI notamment...
Business Objects, SAS, Brio Technology, Crystal Decisions,
Informatica, etc. (voir notre panorama).
De l'avis de la plupart des observateurs, le secteur de
la BI est encore occupé par un nombre trop important
d'acteurs... Pour faciliter son appréhension par
les utilisateurs, ce paysage marqué par la présence
de technologies très diverses (intégration,
entrepôts, génération d'indicateurs,
analyse prédictive, etc.) devra donc poursuivre
sa structuration.
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