Fin 1997, la Société
Générale adosse le socle technique de son
réseau d'agences à une infrastructure serveur
d'ancienne génération. Déployée
à partir de 1989, elle se compose de machines Microvax/VAX
(tournant sous VMS) couplées à un réseau
DECnet. Le tout assurant notamment l'accès aux
applications métier basées sur les systèmes
centraux de la banque, et le support des mécanismes
d'impression.
"Le projet MAIA (pour Modernisation de l'Architecture
Informatique des Agences) qui a été lancé
fin 1997-début 1998 avait pour but d'anticiper
l'obsolescence de ce socle technique [serveur machine
et réseau]", explique Philippe Landié,
responsable du département Stratégie, Technologie et Architecture
de la branche PAEN (PArticuliers et ENtrprises) au sein
de la DSI de la Société Générale. Il ajoute: "une
stratégie de découplage entre évolutions techniques (MAIA)
et évolutions fonctionnelles a été d'emblée
élaborée pour minimiser les risques de la
conduite en parallèle de ces deux chantiers d'importance."
Le déploiement
d'un réseau pour évoluer vers IP
En amont, la
DSI commence par réaliser un document de préconisations
techniques et fonctionnelles. Exigeant une pleine compatibilité
avec les applications bancaires existantes (des transactions
CICS et IMS exécutées sur des OS390/DB2),
elle choisit de s'appuyer sur des technologies Internet :
un réseau IP associé à une interface
utilisateur en mode Web. Aux côtés de l'infrastructure
machine, elle entend en outre accompagner les déploiements
de divers chantiers fonctionnels : la mise en place
d'une solution de Single Sign On (système d'accès
unifié à l'ensemble des outils métier)
et d'une messagerie notamment.
"Afin de préparer le passage à MAIA,
la banque s'est dotée dès 1998/99 d'une
réseau multi-protocoles Sogedix (DECnet/X.25/IP)",
enchaîne Bernard Amar, responsable de la production
informatique en charge des plates-formes de la branche
PAEN. Objectif affiché : assurer la cohabitation
des anciennes applications (DECnet) avec les nouvelles
(IP) durant toute la phase de migration.
Un
parc de 2350 serveurs techniques locaux
C'est à
SchlumbergerSema que revient la maîtrise d'oeuvre
du projet suite à la signature d'un contrat au
forfait. La société de services s'associe
pour l'occasion à Digital (Compaq), dont elle
recommande les produits. Au centre des raisons de ce
choix : l'architecture et le rapport prix/performance
proposés.
Pour
l'heure, l'architecture MAIA, qui est en production
depuis octobre 2001, concerne 23 000 postes de
travail (Windows) répartis sur près de
2100 agences. Elle s'articule autour de deux briques
principales : 2350 serveurs techniques locaux
(Compaq/Windows NT) gérant les accès aux
ressources informatiques (outils métier, administration,
impression, etc.) depuis chaque implantation d'une part,
et un parc de 150 machines centralisées d'autre
part. "Ce dernier supporte l'ensemble des fonctions
de sécurité (SSO, etc.) et d'administration réseau
et système (Unicenter-TNG de Computer Associates),
mais aussi les serveurs de messagerie (Microsoft Exchange),
précise t-on à la Société
Générale. Tuxedo (BEA) est utilisé en
tant que middleware généralisé de communication".
Un
retour sur investissement plutôt indirect
A ce large périmètre
se devait de répondre un processus de migration
des plus rigoureux. Mission accomplie si l'on en croît
les responsables de la Société Générale.
Une fois les tests fonctionnels réalisés,
cette phase de mise en oeuvre débute par une
première agence. Elle se poursuit par la validation
d'une procédure de migration industrielle (à
la fois sur le plan technique et humain) avant son application
à l'ensemble des sites de la banque (par groupe
d'agences). Au total, l'ensemble de ce cycle aura demandé
un peu plus d'une année de travail.
Aux dires de nos interlocuteurs,
"le planning et les aspects financiers du projet
ont été maîtrisés de bout en
bout. [Et ceci malgré le passage à l'euro
qui aura nécessité l'arrêt complet
des déploiements durant environ 4 mois]."
Et Philippe Landié de compléter : "La
réduction des coûts de maintenance et d'évolution
(logicielle et matérielle) est réelle. Cependant,
le ROI de cette initiative est avant tout indirect. Il
est principalement généré par les
nouvelles applications (Intranet, CRM, etc.) que MAIA
permet dés lors de livrer aux utilisateurs."
|