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Infrastructure/Chantiers |
Linux
embarqué : la troisième voie ? |
Entre technologies propriétaires et systèmes "temps réel", l'open source Linux se faufile grâce à sa robustesse et sa communauté. (Mardi 7 janvier 2003) |
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Confrontés à
des besoins spécifiques, les développeurs
et utilisateurs de systèmes embarqués se
retrouvent face au dilemme suivant : choisir des technologies
propriétaires qui ne s'adaptent pas toujours à
leurs exigences très pointues, voire uniques, ou
opter pour des systèmes "temps réel"
ne bénéficiant pas d'une standardisation
suffisante et parvenant difficilement à suivre
le rythme effréné des évolutions
technologiques. Troisième voie : l'open source,
Linux en tête, qui présente de nombreux avantages
mais aussi certaines limites.
Un
des tout premiers arguments en faveur de la technologie
open source est justement son caractère ouvert,
gage de stabilité et de pérennité.
En cas de bogue, la communauté des développeurs
Linux et ses très nombreuses contributions permettent
de résoudre rapidement le problème. A défaut,
la disponibilité du code permet à des compétences
internes ou externes d'intervenir à bon escient.
Des
coûts réduits
A
cela vient s'ajouter l'argument financier puisque les
solutions sont en accès libre (ainsi que leurs
outils de développement), régies principalement
par la GPL (General Public Licence), ce qui diminue notablement
les coûts en cas de large diffusion, comme c'est
le cas pour l'embarqué.
Mais
comme le souligne Pierre Ficheux dans son ouvrage "Linux
embarqué", l'introduction de sources libres
au sein de l'entreprise industrielle peut aussi se heurter
à des obstacles plus culturels que techniques.
Ce qui est gratuit ou disponible à faible coût
peut en effet faire peur à une hiérarchie
peu sensible aux concepts de travail collaboratif. On
retrouve toujours ce même problème s'agissant
de Linux.
Des
performances à la hauteur
Par
ailleurs, les performances de Linux répondent parfaitement
aux exigences des systèmes embarqués, notamment
en termes de portabilité, de connectivité
TCP/IP, de mémoire virtuelle et de capacité
de stockage. Une réserve cependant pour les systèmes
temps réel car le noyau de Linux (le "kernel")
ne fournit pas les fonctions de priorisation et de préemption
des événements nécessaires à
un temps réel parfait. Il faut alors opter pour
une solution "double noyau" ou modifier soi-même
le noyau initial.
Enfin,
l'interopérabilité de Linux, de par son
code ouvert, permet une compatibilité avec d'autres
systèmes d'exploitation, lui permettant ainsi de
communiquer simplement avec l'existant, notamment avec
le système FAT 32 de Windows.
Alternative
ouverte
Selon
une étude CNET Networks également citée
dans l'ouvrage de Pierre Ficheux, dans les critères
de motivation pour le choix de Linux en technologie embarquée,
l'ouverture du code, l'absence de royalties et la robustesse
/ fiabilité arrivent en tête avec respectivement
20, 19 et 18 % des votes ainsi que le très bon
support en réseau (16%).
Linux
apparaît donc comme une solution alternative aux
logiciels propriétaires VxWorks, Embedded Windows,
pSOS, Nucleus et autres VRTX. Une solution économique
qui permet, grâce à une communauté
des plus actives, de s'adapter aux évolutions technologiques
très rapides et de développer ses propres
applications avec, pour seule "contrainte",
de diffuser à la communauté les modifications
apportées.
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