Une étude d'IDS Scheer,
effectuée auprès du gouvernement fédéral allemand
et de 16 Länder (régions), montre que l'approche processus est insuffisamment
présente au coeur des stratégies étatiques. Autrement dit,
l'aspect technologique prend trop souvent le pas sur l'indispensable et urgente
refonte des procédures internes.
Même si la majorité des hauts fonctionnaires
interrogés est consciente de l'absolue nécessité
d'un re-engineering en profondeur des structures organisationnelles,
tous déplorent que les considérations
technologiques l'emportent sur la vision stratégique.
Cette approche à court terme permet de résoudre
certaines problématiques mais handicape la cohérence,
l'efficacité et l'immense potentiel des relations
entre administrations et citoyens sur le long terme.
Un
emplâtre sur une jambe de bois
C'est le cas de "Bund Online 2005", l'initiative
d'administration électronique fédérale.
Si l'ambition affichée par les autorités
publiques est bien de proposer aux citoyens allemands
des sites web tournés vers le service et la transaction,
la mise en place d'un système de management des
processus n'est envisagée nulle part dans le
déploiement du projet.
La question financière revient par ailleurs souvent comme explication.
Les budgets, réduits à leur portion congrue, ne prévoient
que très rarement ce genre de dépenses. Sans parler de la résistance
parfois rencontrée en interne quand de tels concepts et méthodes
sont envisagés.
Malgré une volonté
clairement affichée par les décideurs
de mettre en place les outils adéquats et leur
conviction que la gestion des projets ne peut se faire
dans une approche centrée sur les processus,
l'étude d'IDS Sheer constate donc que la mutation
opérée par l'administration allemande
ne ressemble pour le moment qu'à une "électrification"
de procédures révolues et inefficaces.
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